Le studio Awaceb et l’éditeur Kepler Interactive nous ont offert la possibilité de s'essayer à Tchia. Derrière ce nom étrange se cache en fait un jeu d'aventure que l'on pourrait aux premiers abords qualifier de Zelda-like. Car il en reprend tout de même pas mal de codes, aussi bien dans sa direction artistique qui fait penser à Breath of The Wild que dans sa gestion de l'exploration. Pour autant il serait réducteur de rester sur une simple comparaison. Zelda-like oui, mais bien plus qu'un simple clone et bien loin de la pâle copie de la production de chez Nintendo.

Un jeu assez unique malgré des inspirations évidentes

Pour briser le coté morne et un peu triste du rude hiver actuellement dans nos contrées françaises, Tchia est un bon antidépresseur en vous proposant un coté très tropical, inspiré des magnifiques paysages de la Nouvelle-Calédonie. Et ça tombe bien, puisque Awaceb (nom du studio) en argot calédonien veut justement signifier que tout va bien et qu'il n'y a pas de soucis à se faire. 40% de l'équipe du studio, qui est composée de neuf personnes, est d'ailleurs originaire de cet archipel lointain. Pas de doute, les développeuses et développeurs savent de quoi ils parlent, c'est l'essentiel et ça apporte un peu de valeur à l'ensemble.

Un jeu plein de symboliques

Tchia est donc le nom de l'héroïne du jeu que l'on prend plaisir à incarner et qui a pour objectif de retrouver son père, qui est tombé dans les griffes d'un tyran local du nom de Meavora. Ici on ne libère donc pas une princesse mais un père. L'occasion d'en faire une magnifique fable sur le passage à l'âge adulte et l'abandon progressif de l'enfant qui est en nous. Sans rentrer dans la psychologie de comptoir, Tchia est le symbole même de l'adolescence qui prend fin et le début des épreuves ainsi que la fin de l'innocence.

L'exploration comme moteur

Hélas, pas d'introduction pour le bien de ces impressions, et nous avons dû débuter l'aventure quelques heures après le début du périple de Tchia. Il va donc être difficile de vous faire un point précis sur le scénario mais sachez tout de même que le titre d'aventure se compose de somptueuses (on insiste sur le mot) cinématiques qui apportent à l'ensemble un coté Disney / Pixar qui rappelle notamment un certain Vaiana : La Légende du bout du monde. C'est coloré, le message qui passe est beau et on a envie d'explorer les paysages à chaque plan. Prise de risque très appréciable, notre héroïne parle en langage kanak. Le dépaysement est total. Comme mentionné plus haut, Tchia est un jeu qui est très axé sur l'exploration et dans ce contexte, le studio Awaceb ne vous tient pas par la main tout le long. L'objectif est aussi d'y aller en tâtonnant et de finir par trouver le chemin à prendre, un peu par hasard. Ca ne plaira pas à tout le monde mais c'est pourtant l'un des gros plaisirs du jeu. De ce que l'on a pu voir, la carte semble assez grande, du moins les environnements semblent nombreux et spacieux bien que l'on aurait apprécié pouvoir en voir un peu plus pour en faire un véritable compte rendu.

Zelda-like pacifiste

L'un des aspects marquants de Tchia c'est sa direction artistique de qualité, qui permet d'oublier très rapidement les faiblesses techniques et le clipping omniprésent. Le studio Awaceb réussi à nous donner l'envie de toujours aller plus loin vers l'horizon. Le signe sans aucun doute d'une très bonne maitrise de ses mécaniques d'exploration. Notre héroïne est pleine de ressources et peut d'ailleurs prendre le contrôle de n'importe quelle créature que l'on rencontre, du chien au poisson en passant par l'oiseau. Système très utile pour voyager très rapidement d'un point A à un point B, en évitant par exemple les courants marins. Il en va de même pour les combats qu'il est possible d'aisément esquiver à l'inverse d'un Zelda. Si l'on devrait grossir le trait on pourrait qualifier le jeu Tchia de Zelda pacifiste même s'il est dans les faits plus que ça, avec une identité visuelle et scénaristique propre.

ON L'ATTEND...AVEC CURIOSITÉ

Tchia sait captiver notre attention. Si vous êtes à la recherche d'un jeu antidépresseur, coloré, qui vous fait voyager aux confins du monde, alors vous feriez mieux de le surveiller de très près. Ce titre s'adresse à tous les amateurs d'exploration et qui ont soif d'aventure, sans forcément vouloir enchainer les mandales et les bourre-pif pour en voir le bout. La sortie de Tchia est prévue pour ce début d'année sur PC, PS4 et PS5.