La scène indépendante raffole du genre souls-like depuis de nombreuses années. Les productions se multiplient à vitesse grand V et toutes tentent de sortir leur épingle du jeu. Dans cet océan, il est parfois difficile de s’y retrouver et tous les jeux n’ont pas quelque chose de solide à proposer. En revanche, il arrive parfois de tomber sur de très bonnes pioches, c’est justement le cas ici avec Stray Blade.

Un Dark Souls édulcoré

Stray Blade est donc un souls-like pur sang. si l'on est loin d'un Elden Ring, le jeu mise tout de même sur sa difficulté et son exigence, mais pas seulement. Contrairement à beaucoup de titres du genre, le jeu opte pour une direction artistique qui prend le contre-pied de la très grande majorité des productions de la concurrence. Pas de dark fantasy, de château gothique, d’univers sombre et sanglant, mais une direction artistique rondouillarde, assez similaire à ce que l’on retrouve dans des jeux comme Darksiders par exemple (en moins dark), et un univers heroic fantasy coloré.

On y incarne un (ou une) aventurier(ère) qui, lors d’un de ses voyages, se fait malencontreusement tuer. Il est néanmoins ramené à la vie grâce à une étrange pierre venue se loger dans sa poitrine. Même si c’est étrange, nos héros décident de ne pas y prêter attention dans un premier temps pour se sortir du bourbier dans lequel il se retrouve rapidement fourré. Rapidement, il fera la rencontre d’un petit compagnon de route hyperactif, une créature à la langue bien pendue qui lui explique qu’il connaît un moyen pour lever la malédiction qui vient de s’abattre sur nous, mais pour ça, il va falloir voyager à l’autre bout d’une région infestée de créatures hostiles et d’une armée de soldats qui préfère frapper avant de discuter. Preview oblige, nous n’avons pas pu voir la totalité de l’intrigue, mais celle-ci semble être traitée avec une certaine légèreté et même un zeste d’humour. Notre héros et son compagnon poilu parlent souvent, commentent ce qu’il se passe de temps en temps et interagissent entre eux à l’occasion. On est bien loin des atmosphères anxiogènes que la plupart des souls-like ont tendance à nous servir. Mais avec son ambiance et son univers atypique, Stray Blade fonctionne à merveille.

Surprise ! Stray Blade Ça fait mal !

On a d’ailleurs tendance à oublier qu’il s’agit d’un jeu difficile et l’on peut rapidement se faire surprendre. Stray Blade reste un titre particulièrement exigeant qui ne laisse que peu de place à l’erreur. Les ennemis sont généralement très nombreux et font affreusement mal. Quelques coups suffisent à nous faire mordre le tapis. Heureusement, les checkpoints sont relativement nombreux.Le système de combat reste très classique. On peut parer, bloquer ou esquiver, ainsi qu’ utiliser diverses attaques lourdes et légères.

Dans Stray Blade toutefois, le timing est essentiel, peu importe l'action effectuée. Lorsqu’on se défend par exemple, il est obligatoire de réussir une esquive ou une parade parfaite pour économiser son endurance et gagner un petit boost au passage. Lors des attaques, les combos ne s'enchaînent efficacement que s’ils sont parfaitement exécutés en profitant des fenêtres offensives lors des affrontements. Pour cette preview nous n’avons malheureusement pu essayer que quelques armes et il est assez difficile de parler d’équilibrage pour le moment.

Stray blade 3
R.I.P

Un aspect RPG travaillé

En revanche, l’armement promet d’être très diversifié. En jetant un œil dans l’arbre de compétence, il est en effet possible d’apercevoir plusieurs dizaines d’armes différentes, toutes reliées à une ou plusieurs compétences. Puisque oui, contrairement à beaucoup de jeu, Stray Blade opte pour un arbre de compétence essentiellement construit autour de la maîtrise des armes que l’on utilisera. À force d'utiliser un certain type d’armes, on gagnera de l'expérience qui nous permettra ensuite de déverrouiller une aptitude spécifique liée à l’arme que l’on a entre les mains. Il sera par la suite possible de l’activer en les échangeant contre des points de compétences classiques à gagner en gravissant les niveaux. Stray Blade devrait donc constamment nous obliger à changer notre style de jeu pour profiter de toutes les capacités spéciales mises à notre disposition. À moins que vous ne préfériez vous perfectionner dans un style précis. Reste à voir comment tout ceci fonctionne sur le long terme.

RPG oblige, Stray Blade propose aussi de l’artisanat. Ce dernier nous permet de crafter armes, armures et autres équipements en récoltant des ressources dans l’environnement ou sur nos victimes. Le farming est d’ailleurs possible si vous le souhaitez, à condition de vous laisser mourir à la chaîne. C’est utile, à défaut d’être véritablement agréable.

Mais globalement, vous devriez avoir largement de quoi fabriquer des objets en affrontant la myriade d’ennemis sur votre chemin. Comme dit plus haut, ils sont véritablement nombreux, plus que dans la moyenne des jeux du genre d’ailleurs. Il n’est pas rare de tomber nez à nez avec cinq ou six adversaires dans un campement ou à se faire prendre en embuscade par quatre bestioles au détour dans une grotte. La pression est constante. Même si Stray Blade est visuellement accrocheur et nous donnerait presque envie de le prendre comme un RPG d’action aventure classique, il n’en est rien.

Côté level design en revanche, si la direction artistique fait un travail de maître sur les environnements et que l’on croisera de très jolis panoramas, la structure reste relativement classique. Durant notre preview de quelques heures, nous avons toujours été poussés vers l’avant. À aucun moment, en tout cas dans les sections traversées, il ne nous a été proposé d’explorer. Nous n’avons pas eu l’occasion de nous perdre dans un dédale labyrinthique de passage secret, ni d'être invité à fouiller une grotte bourrée d'objets par exemple. C’est un peu dommage puisque certaines zones s’annoncent pourtant spacieuses et tentaculaires sur le papier. À voir sur la longueur donc.

Stray blade 2
Un compagnon qui cache bien son jeu

On l’attend… avec curiosité

Stray Blade a de sérieux atouts à faire valoir. Le jeu maîtrise plutôt bien les mécaniques qu’il emprunte aux souls-like et les mélange à un univers atypique et plutôt léger qui nous ferait plutôt penser à un RPG accessible. Un contraste qui fait mouche et qui attise clairement la curiosité, d’autant que le gameplay est aussi facile à prendre en main qu’exigeant à maîtriser. Reste maintenant à voir si Stray Blade exploitera tout son plein potentiel sur le long terme puisqu’il reste encore pas mal de zones d’ombre à éclaircir, notamment en ce qui concerne son exploration et son level design, mais aussi à l'impact qu’aura finalement son énorme arbre de compétence. On le surveillera donc du coin de l’œil en attendant sa sortie.