Vingt ans après sa dernière grande aventure en 3D, Donkey Kong revient sur le devant de la scène avec Donkey Kong Bananza, prévu pour le 17 juillet 2025 sur Nintendo Switch 2. Ce nouvel épisode marque une évolution notable pour la série, avec un gameplay plus ouvert, centré sur l’exploration, la destruction et des mécaniques inédites. Invité par Nintendo France, nous avons pu jouer pendant trois heures, exclusivement en mode docké, sur une version tournant en 4K, 60 images par seconde avec HDR. Pour l’occasion, plusieurs sauvegardes préconfigurées étaient disponibles, chacune placée dans une zone différente. De la structure du monde aux transformations du héros, en passant par la dynamique entre Donkey Kong et Pauline, cette première session soulève autant de curiosités que de promesses. Mais cette nouvelle formule saura-t-elle trouver l’équilibre entre innovation et héritage ? Début de réponse.
Avec Donkey Kong Bananza, tout commence sur Ingot Isle, un archipel luxuriant où Donkey Kong mène une vie tranquille. Jusqu’au jour où l’on découvre le Banandium, un minerai doré capable, selon la légende, d’exaucer n’importe quel vœu. Très vite, c’est la ruée. La Void Company, future grande méchante de l’histoire, débarque avec ses foreuses, creuse sans relâche… et finit par déclencher une tempête qui engloutit l’île tout entière.
Le Monde Perdu
Propulsé dans les entrailles de la terre, Donkey Kong se réveille dans un monde inconnu, gigantesque, structuré en strates verticales. Son objectif : remonter à la surface, sauver les survivants, et stopper la Void Company. Le récit reste simple, sans blabla superflu, et ça suffit : on ne lui en demande pas forcément plus. Le plaisir du jeu vient clairement d’ailleurs, dans son gameplay pur, dans la manière dont il fait parler ses environnements et ses mécaniques à chaque détour.
Chaque niveau a sa propre ambiance, ses pièges et ses secrets. Dans cette preview, on a exploré une jungle envahie de racines, une mine rouillée truffée de dynamite, ou encore une zone inondée aux plateformes prêtes à s’effondrer. Comme souvent chez Nintendo, les environnements sont colorés, lisibles, et immédiatement funs à explorer. De quoi faire briller les yeux d’un enfant comme d’un adulte tant l’envie d’explorer, sauter, expérimenter s’impose d’elle-même. C’est dense, vivant, et franchement excitant à parcourir. Surtout, le jeu est non seulement très beau, mais aussi particulièrement fin grâce aux capacités 4K de la Nintendo Switch 2. On sent clairement le bond en avant par rapport à la console précédente, dans les propositions de mondes ouverts, d'environnements plus vastes et détaillés, avec une fluidité exemplaire en 4K/60 fps.

Tout casser dans Donkey Kong Bananza
Surtout qu’ici, le décor n’est pas qu’un simple habillage : il devient un véritable terrain de jeu. Car oui, Donkey Kong Bananza repose sur un principe fondamental ultra jouissif : la destruction de l’environnement. Ce n’est pas un simple effet de style, ni un gadget pour flatter la puissance du héros. Ici, tout ou presque peut être détruit : sols, murs, plafonds, rochers, coffres, arbres... Et plus DK évolue, plus ses capacités permettent de repousser les limites du décor. Un tel niveau de destruction dynamique laisse d’ailleurs peu de doute : ce genre de mécanique n’aurait pas été possible sur la Switch première du nom. Le gros coup de boost matériel de la Nintendo Switch 2 permet clairement de faire tourner ces mécaniques ambitieuses sans accroc, avec une fluidité et une richesse visuelle qu’on n’avait encore jamais vues dans un Donkey Kong.
La destruction est pleinement intégrée au gameplay. Elle sert autant à créer des raccourcis qu’à révéler des passages cachés. D’ailleurs, cette richesse environnementale permet de faire des rencontres. À l’image de cette figure familière qui refait surface… Ainsi, en chemin, Donkey Kong croise Odd Rock, un rocher parlant habité par Pauline, elle aussi emportée par la catastrophe. Grâce à ses pouvoirs vocaux, elle peut interagir avec certains éléments du décor, ouvrant des passages vers les niveaux inférieurs ou activant des structures spécifiques.
Le jeu prend soin d’introduire cette relation avec subtilité, sans tout révéler d’un coup. Ce lien joue également un rôle dans la navigation : pour ne pas perdre le fil de la progression, Pauline peut faire apparaître en chantant un petit symbole en forme de note de musique, accompagné d’un indicateur de distance. Ce repère discret indique la direction de l’objectif principal, sans casser l’immersion ni alourdir l’interface. Une manière élégante de guider le joueur, tout en restant parfaitement cohérent avec l’univers du jeu. Un très bon choix.

Pauline à la rescousse
Mais cette entraide musicale et cette exploration guidée ne suffisent pas à faire oublier les dangers qui guettent à chaque strate de Donkey Kong Bananza. Car Pauline n’est pas qu’un GPS vivant ou une simple clé vocale pour ouvrir des portes. Sa présence devient vite essentielle, notamment en combat, où ses chants permettent de déclencher certaines actions cruciales.
C’est elle, par exemple, qui active les fameuses transformations Bananza, ces pouvoirs spéciaux mis en avant dans le dernier Nintendo Direct. Il s’agit de capacités temporaires, accessibles une fois une jauge remplie au fil des affrontements. Plus on enchaîne les coups, plus elle se remplit, jusqu’à permettre, d’un simple chant, de déclencher une métamorphose.
Car contrairement aux anciens épisodes où Donkey Kong faisait appel à des alliés comme Rambi ou Enguarde, ici, il devient lui-même la bête de combat. Dans cette version preview, deux transformations étaient disponibles : l’autruche et Bananza Kong.
L’autruche modifie complètement la mobilité du héros. Il devient plus fin, plus rapide, et peut planer sur de courtes distances. En maintenant le bouton de saut, il prolonge son vol par des battements d’ailes, et peut même donner un petit coup de boost pour atteindre des plateformes autrement inaccessibles. Cette forme permet aussi de larguer un œuf explosif, utile pour dégager un passage ou éliminer un groupe d’ennemis d’en haut. Le tout est immédiat, fluide, et surtout très fun à prendre en main. La légèreté du contrôle combinée à la sensation de survol donne un vrai plaisir de mouvement.
À l’inverse, Bananza Kong mise tout sur la force brute. Une fois activée, cette transformation donne vie à un Donkey Kong démesuré, capable de pulvériser murs renforcés et blocs d’acier indestructibles en temps normal. Son coup de poing, chargé, balaie tout sur son passage et s’avère particulièrement utile dans les lieux clos ou contre les boss. Lors de notre session, il a clairement volé la vedette face à Grumpy Kong, un colosse juché sur une monture de pierre qu’il fallait désosser méthodiquement avant de pouvoir lui infliger des dégâts. Là encore, l’impact est jouissif : chaque coup fait trembler l’écran et vibrer la manette, les murs explosent dans un fracas satisfaisant, et l’impression de dominer la situation est totale.
Ces transformations ne sont pas figées dans Donkey Kong Bananza. À mesure que l’on progresse, il devient possible de les améliorer via un arbre de compétences. Réduction du temps de charge, portée étendue, effets supplémentaires : autant de petites optimisations qui ouvrent de nouvelles possibilités et incitent à expérimenter, à combiner les approches selon les ennemis ou les environnements. Cet arbre ne concerne d’ailleurs pas que les métamorphoses, il permet aussi d’améliorer les caractéristiques de base de Donkey Kong comme sa santé ou ses chances de loot passif en cassant le décor. Résultat : on prend vite goût à ces ajustements, aussi spectaculaires que bien intégrés, et on attend avec impatience de découvrir les transformations suivantes.

Un Donkey Kong Bananza jouissif de bout en bout
Même sans transformation, les affrontements dans Donkey Kong Bananza procurent un vrai plaisir immédiat. Les commandes répondent au doigt et à l’œil, et les coups de Donkey Kong sont percutants, variés, satisfaisants à enchaîner. On frappe droit devant soi, on peut viser les airs avec un coup de poing sauté pour toucher les ennemis volants, ou encore écraser violemment le sol en sautant pour asséner une attaque vers le bas. De ce qu’on a pu voir, la diversité des ennemis semble déjà prometteuse : robots volants, singes belliqueux, ou encore étranges créatures proches de poulpes, qui attaquent en nuée dès qu’on s’approche trop. Rien de révolutionnaire dans la structure des combats, mais une efficacité redoutable, amplifiée par la lisibilité de l’action et la sensation de puissance transmise à chaque contact. Ça tape, ça vibre, et ça défoule, surtout avec l’environnement qui se détruit autour.
Des récompenses au milieu des bourre-pifs
Mais ce qui rend ces affrontements encore plus engageants dans Donkey Kong Bananza, c’est qu’ils ne servent pas uniquement à se défouler : ils alimentent aussi une boucle de récompenses bien pensée. Après certains ennemis plus coriaces, ou en détruisant des éléments spécifiques du décor, on récupère des ressources variées, directement liées à la progression. Rien n’est laissé au hasard, et chaque combat ou détour exploratoire peut devenir l’occasion de renforcer ses capacités ou de débloquer de nouvelles options.
Parmi ces ressources, les bananes classiques tiennent une place centrale. En en récoltant cinq, on obtient un point de compétence à investir. À côté, les jetons banane servent de monnaie d’échange dans les boutiques que l’on trouve au fil des villages, ces points de passage indispensables répartis entre les strates. Ils permettent d’acheter des objets utiles à l’exploration ou au combat, mais aussi des tenues spéciales offrant divers bonus passifs. Un pantalon rouge améliore par exemple la vitesse de nage de 10 %, tandis qu’une cravate dorée augmente les chances de faire apparaître un coffre en détruisant un élément du décor. Ces équipements s’intègrent directement à la boucle de progression, en renforçant certaines capacités ou en facilitant l’accès à des zones plus exigeantes. Il est même possible d’échanger dix jetons contre une banane classique, ce qui permet de réorienter les ressources selon ses priorités du moment.
Enfin, l’or, plus rare, est réservé à des usages bien spécifiques dans Donkey Kong Bananza. On le récupère généralement dans des coffres bien dissimulés ou en accomplissant certains défis secondaires. Il sert principalement à débloquer l’intervention d’ouvriers singes que l’on rencontre au fil de l’aventure. Placés à des endroits clés, ces PNJ permettent de construire des éléments du décor qui facilitent grandement la progression. Cela peut être un pont pour franchir une faille impossible à sauter, ou un canon pour remonter rapidement une strate après une chute. Ces interventions ne sont jamais superflues. Elles s’intègrent intelligemment à la structure du monde et donnent une vraie valeur à l’or accumulé, en le liant directement à des solutions concrètes dans l’exploration.

Apple Store
Au-delà des monnaies principales, Donkey Kong Bananza regorge aussi de petits objets secondaires qui viennent compléter l’expérience. Les pommes, simples mais indispensables, redonnent de la vie. Les fossiles, disséminés dans les roches, servent de monnaie d’échange contre des tenues ou accessoires, chacun apportant un effet passif bien défini. Quant aux cartes, que l’on déniche parfois dans des coffres, elles dévoilent sur la carte l’emplacement de trésors ou d’éléments cachés (souvent, des bananes). Ces objets nourrissent l’exploration et renforcent l’envie de tout retourner pour ne rien laisser derrière soi.
Mais parmi tous ces collectibles, un élément se distingue particulièrement : les disques musicaux. Ces vinyles, souvent bien dissimulés, permettent de débloquer des morceaux emblématiques de la série. Il y en a déjà 110 à collectionner dans cette version preview, et la sélection pioche aussi bien dans les classiques que dans des titres plus méconnus. L’idée fonctionne immédiatement. Ce n’est pas qu’un simple clin d’œil nostalgique, c’est un vrai plaisir de gameplay. À chaque trouvaille, on a envie de l’écouter, de compléter la collection, de replonger dans l’ambiance sonore si caractéristique de la série.
Autant d’éléments qui laissent entrevoir une progression riche, portée par un vrai sens du détail. Mais surtout, Donkey Kong Bananza réussit à capter ce plaisir immédiat propre aux grandes productions Nintendo. Une vision modernisée des jeux de plateforme d’antan, qui ne sacrifie ni la lisibilité ni le fun sur l’autel de la complexité. Le tout est porté par la puissance de la Switch 2, qui offre un écrin visuel plus net, plus fluide, et bien plus ambitieux que ce que la console précédente aurait pu encaisser. À l’image de ce qu’ont pu proposer les derniers Mario ou Zelda, on sent ici une volonté de remettre Donkey Kong au cœur du jeu d’aventure accessible et généreux.

ON l’ATTEND… AVEC IMPATIENCE
Avec Donkey Kong Bananza, Nintendo semble bien décidé à faire évoluer sa licence fétiche sans trahir son ADN. Plus ouvert, plus interactif, plus ambitieux dans sa structure comme dans ses mécaniques, ce nouvel épisode puise dans l’héritage de la série tout en assumant des choix inédits. Entre les environnements variés, la destruction au cœur du gameplay, les transformations tactiques et la dynamique originale entre Donkey Kong et Pauline, cette preview laisse entrevoir une aventure dense, inventive, et étonnamment moderne. Reste à confirmer la solidité de l’ensemble sur la durée. Réponse le 17 juillet.