A la lumière du succès de Puzzle & Dragons payant sur console (alors qu'il est disponible gratuitement sur iOS et Android), il apparaît d'autant plus injuste de catégoriser le jeu mobile comme principal ennemi du jeu vidéo console.

Étiqueté en tant que "meurtrier" du jeu console, le phénomène mobile s'est finalement révélé n'être qu'une tempête dans un verre d'eau, du moins pour l'instant. Son importance n'est pas négligeable, mais le marché traditionnel subsiste. Il doit surtout évoluer. Aussi c'est sous une toute autre envergure qu'on retrouve celui-ci en Asie, et si cette nouvelle génération de consoles semble avoir trouvé la parade sa réussite n'est pas garantie.

Cette réplique du jeu vidéo console au jeu mobile n'apparaît non pas comme une attaque, mais plutôt comme une collaboration. En effet il n'est plus à prouver que cette 8ème génération de consoles s'inspirent grandement des smartphones et tablettes, et vont même jusqu'à mettre ces derniers à contribution (companion app). Aussi, bien que n'abandonnant pas les joueurs "vétérans", il n'est plus à prouver que Microsoft, Sony et même Nintendo tentent de conquérir un public ayant découvert le jeu vidéo au travers des réseaux sociaux et autres jeux mobile.

Une démarche entrouverte par les constructeurs que les éditeurs/ développeurs semblent bien décidés à suivre. Capcom, à nouveau, confirmait cette tendance au travers de récentes déclarations concernant le social gaming. Selon celles-ci, à l'avenir, tout jeu devra comporter une dimension sociale quelle qu'elle soit. Objectif auquel s'essaiera l'éditeur sur next-gen au travers de Deep Down, free-to-play multi-joueurs prévu exclusivement sur PS4 et dont la bêta devrait débarquer en même temps que ladite console au Japon.

Nouveau souffle

Gageons donc que cette nouvelle génération parviendra à insuffler au secteur vidéo-ludique nippon un nouvel élan. Une impulsion amorcée par l'arrivée de titres phares sur Wii U : Mario Kart 8 ou encore Super Smash Bros., system-sellers non-négligeables, parmi lesquels on retrouve Hyrule Warriors (titre provisoire), un Zelda à la sauce Musou qu'on imagine aisément conquérir un large public au pays du soleil levant.

Concernant les machines de Sony et Microsoft (si tant est que les joueurs japonais daignent s'intéresser à une console américaine), misons que le succès rencontré par ces dernières en Occident ne saura s'y cantonner, en témoigne (entre autres) les PS4 et Xbox One importées que s'arrachent les japonais.

Malheureusement ces éléments, promesse d'un avenir meilleur pour le marché du jeu vidéo nippon, paraissent bien légers. En effet, comme nous avons pu le constater au préalable : la situation du secteur vidéo-ludique nippon n'est pas brillante. C'est un fait avéré et ce depuis six ans maintenant. Le "phénomène Wii" n'est pas parvenu à inverser cette tendance et il serait donc bien optimiste d'envisager Wii U, Xbox One, PS4, PS Vita et Nintendo 3DS en tant que sauveurs de ce marché.

Mais les éléments précédemment évoqués, aussi minces soient-ils, sont là et nous permettent d'espérer un mieux à venir pour le secteur vidéo-ludique nippon. Le danger évoqué en introduction de cet article est donc bel et bien présent, reste à voir si la nouvelle génération de consoles parviendra à endiguer ces baisses répétitives. Reste aussi à savoir si les productions japonaises parviendront à mieux négocier le virage de cette nouvelle génération que celui de la précédente. Nous le souhaitons ardemment, pour la diversité du paysage ludique.

Les attentes des joueurs sont élevés à l'image du défi à relever. Gambate kudasai !

[Sources : Famitsu - Gamekult - Media Create - Serkantoto]