A l'heure actuelle tous les indicateurs sont unanimes : la PS4 devance la Xbox One dans les intentions d'achat. Pourquoi Sony devrait-il donc avoir peur ? L'image médiatique de la console nippone est au zénith, les pré-commandes déjà très copieuses... sauf qu'à l'image de ce que certains responsables de Sony admettent, tout peut changer très vite. L'industrie, comme les joueurs sont si versatiles.

Ces derniers jours, alors que tout semblait leur sourire, quelques nuages sont venus assombrir la fête annoncée.

D'après nos retours dans la distribution, le report de Watch_Dogs semblerait avoir eu un impact plus négatif sur la PS4, que sur la Xbox One. Dans la foulée, le report de DriveClub a fait fondre la quantité d'exclusivités prêtes en "Day One" pour la console de Sony. Après des semaines de bonnes nouvelles constantes, la pression semble avoir doucement changé de camp...

Un line-up exclusif un peu léger

Si la PS4 proposera une vingtaine de jeux à son lancement, seuls 2 titres seront des exclusivités : Killzone Shadow Fall et Knack. C'est objectivement assez peu.

Dans le même temps, la Xbox One proposera une offre exclusive bien plus conséquente avec 9 exclusivités, dont au moins 3 titres majeurs à l'attention du public gamer :

S'il y a quelques mois cet argument, pourtant déjà constaté, ne semblait pas tant peser dans la balance... il paraît aujourd'hui revêtir une importance grandissante à mesure que le jour "J" approche. Prise de conscience ?

Evidemment le catalogue de studios travaillant pour Sony est alléchant, mais à l'image du démarrage de la PS3, il faudra probablement attendre de longs mois avant de voir arriver les pépites de Naughty Dog et consort. N'oublions pas non plus que Microsoft a annoncé mettre un milliard de dollars sur la table pour ses exclusivités Xbox One. Et en matière de chéquier, c'est un fait, Sony ne pourra pas lutter.

Résultat, en boutiques, certains responsables de grandes enseignes nous ont alerté sur la dynamique nouvelle enregistrée récemment par la Xbox One. Alors que l'écart de réservations entre la PS4 et la One était énorme il y a encore un mois, ce dernier serait toujours à l'avantage de Sony, mais de plus en plus faible aujourd'hui. Intéressant...

Les annonces de la GamesCom avec des bonus Xbox One sur Call of Duty Ghost ou Battlefield 4, sans conteste les titans commerciaux de la fin d'année, sans oublier le pack Xbox One avec FIFA 14 gratuit... auraient eu aussi un véritable impact.

Pénurie ?

Autre gros problème attendant la PS4 : la gestion des stocks. Tout indique qu'après la livraison initiale de consoles, il faudra attendre janvier, voire février 2014 avant de voir des quantités conséquentes de PS4 sur les étals.

Dans ce domaine, si aucun chiffre n'a vraiment été communiqué, d'après nos échos, Microsoft semble mieux préparé, et pourrait ainsi bénéficier de l'absence de son concurrent direct pendant plusieurs (longues) semaines. Pour de nombreux joueurs absolument désireux de passer à la Next Gen pour les fêtes de fin d'année (et n'ayant pas fait de réservation), le choix pourrait donc être à sens unique.

Microsoft pourrait ainsi en profiter pour écouler des machines... à des joueurs qui se seraient peut-être tournés spontanément vers la firme japonaise. S'il y avait eu assez de machines.

Communication

Dans le même temps, après avoir accumulé les erreurs de communication avec une habileté déconcertante, la société américaine redresse sensiblement la barre depuis quelques semaines. La communication s'effectue désormais sur les forces de la machine, et la mise en avant de ses jeux.

Les jeux, les jeux, les jeux. Microsoft a compris qu'au lancement, c'était les gamers qu'il faudrait déjà convaincre. Le repositionnement est clair, allant même jusqu'à reprendre, au mot près, les termes du concurrent avec "une console faite par des joueurs, pour des joueurs". Pas original pour un sou, mais mieux accepté que le "TV, TV, TV...".

Sans parler du battage médiatique. D'après nos informations, Microsoft s'apprête à inonder les ondes et il risque d'être quasi impossible d'échapper au matraquage publicitaire autour de la Xbox One... plus que pour la PS4 qui, bien que présente, ne pourra lutter dans la guerre du porte-feuille.

Evidemment la pub ne fait pas tout, mais elle aide assurément.

L'instant de vérité

Après des mois de rumeurs, d'annonces, de contre-annonces... oui, nous assistons à une impressionnante et franche guerre entre les deux géants Sony et Microsoft. Chacun se rendant coup pour coup, avec quelques piques bien appuyées de la part de Sony... tout comme Microsoft. C'est le jeu.

Avouons que cela rend l'arrivée de cette Next Gen plus explosive et palpitante que jamais. Mais ayons tout de même conscience que tout ce qui s'est passé jusqu'à présent n'était qu'un échauffement. Le véritable départ, celui qui comptera vraiment se déroulera fin novembre, avec la commercialisation de la Xbox One (22 novembre) et de la PS4 (29 novembre). Et à un mois du lancement, rien n'est encore gravé dans le marbre...

Attention donc, l'affrontement ne se jouera pas exclusivement au lancement. En effet si ce dernier revêt une importance stratégique, il n'est pas une fin en soi. Le chemin sera long, très long. Mieux vaut réussir son départ, certes, mais tout ne se jouera pas dans les 6 premiers mois.

Enfin n'oublions pas que pour le moment, Sony semble encore garder la main. L'avance conséquente accumulée par la PS4 dans les réservations depuis des mois devrait même lui permettre de réaliser un meilleur départ que la Xbox One. Reste à savoir si l'écart sera aussi sensible que certains analystes l'imaginaient... il y a encore quelques semaines.

Une certitude, le match risque de tenir toutes ses promesses. Et à ce petit jeu de la concurrence exacerbée, c'est le joueur qui devrait en sortir vainqueur...