Ninja, shroud et Dr Disrespect sont les stars de l'événement.

Charity Showdown : 27 juillet

Au milieu de quatre jours de compétition, le 27 juillet est un jour spécial : trêve entre deux compétitions sérieuses, il s'agit du Charity Showdown, un tournoi fun où les joueurs professionnels se mélangent avec des streamers connus. Les squads de 4 se composent donc de deux joueurs participant aux tournois du PUBG Global Invitational, et de deux streamers. L'équipe gagnante remporte un cashprize à donner à l'association de son choix. En somme, le principe est le même que pour le Pro-Am Tournament de Fortnite à l'E3.

Les streamers ont été choisis aux quatre coins du monde pour faire écho à la diversité des régions sur les autres tournois. Mais ce sont trois stars qui font toute la hype de l'évenement : shroud, Ninja et Dr Disrespect. Chaque semaine, ces derniers figurent dans le top 5 des chaînes Twitch les plus regardées au monde, Ninja dominant largement les classements. En outre, c'est le seul jour où des goodies exclusives ne sont pas mises en jeu. Toutes les conditions semblent réunies pour assister à un tournoi hors du commun, avec des gradins remplis à craquer et la hype au plus haut !

... sauf que non. Le Charity Showdown, sur place, est un pétard mouillé. Ninja joue face à des gradins vides et rencontre peu de fans ; les gradins sont encore moins remplis que les jours précédents. Cependant, l'événement est un succès sur Twitch : les chaînes des streamers accueillent beaucoup de monde et la chaîne officielle de l'événement accueille une audience similaire aux autres jours. Sur place, les raisons évoquées pour un tel raté sont incertaines ; il pourrait s'agir autant du timing que de la communication et de l'organisation.

Après quatre rounds, c'est là encore une équipe sud-coréenne qui l'emporte : celle réunissant deux joueurs de Gen.G Gold (dont EscA) à deux streamers, Juan et Evermore (anciens joueurs professionnels). Ils offriront leur récompense à l'association de leur choix.

Tournoi FPP : 28-29 juillet

Après ce jour de trêve, la compétiton du PUBG Global Invitational reprend pour son dernier tournoi : le FPP (vue à la première personne), dans lequel les équipes occidentales ont plus de chances de faire leurs preuves. Pour le week-end, les tickets sont encore tous vendus, mais les gradins ne sont pas plus remplis qu'avant. Dans les couloirs, on aperçoit des visiteurs compter leurs dizaines de tickets avec parcimonie.

À 14 heures, la zone communautaire se vide et la salle s'illumine pour lancer le dernier tournoi de l'événement, le FPP. Une mini-cérémonie d'ouverture se déroule, avec quelques cinématiques sur le voile posé autour des joueurs, mais sans cascadeurs cette fois. On perçoit encore des améliorations sur l'organisation et sur le stream ; chaque jour, les équipes de Bluehole en apprennent un peu plus et s'adaptent.

Cette journée sera fortement marquée par les performances de l'équipe chinoise OMG (bonus : voici leurs locaux incroyables). Elle se montre à la hauteur des attentes des fans et remporte trois rounds sur quatre, le dernier Top 1 étant gagné par l'équipe européenne où joue le seul joueur français de la compétition, Krama : Pittsburgh Knights.


OMG termine les 4 premiers rounds avec 1000 points d'avance.

Le dimanche 29 juillet, ce sont les quatre derniers rounds qui sont joués au PUBG Global Invitational. Pour OMG, la première place est déjà actée car elle a plus de 1.000 points d'avance sur la deuxième équipe du classement... mais le jour de la finale, elle ne remportera aucun Top 1. Alors que Gen.G Gold remporte le premier round, malgré une place basse dans le classement, les autres équipes à les remporter seront Refund Gaming (équipe vietnamienne), Ghost et Team Liquid.

Malgré des Top 1 surprenants, le classement n'évolue pas beaucoup sur cette seconde journée. Si la part de hasard (la RNG) des parties normales est souvent critiquée par la communauté, en compétitif, il n'a qu'une place moindre, car chaque équipe a son lieu d'atterrissage unique. Cette façon de jouer, instaurée par les équipes elles-mêmes, a l'avantage de rendre les parties plus justes pour toutes les équipes ; la moitié ne peut pas se faire éliminer à coups de poêle dès le début de la partie... et d'un autre côté, cela enlève forcément une part de surprise et de spectacle.

À 19 heures, le dernier round se termine et les spectateurs attendent impatiemment que le classement définitif apparaisse. Sans surprise, ce sont les chinois d'OMG qui sont désignés vainqueurs et remportent 400.000$. Sur les autres marches du podium se trouvent... les deux mêmes équipes que celles du le tournoi TPP. Team Liquid termine en deuxième place et WTSG (Welcome to South Georgio) est encore troisième.

Quel est le bilan du PGI ?

C'est un événement qui a vu trop grand. Même si la production est à un niveau impressionnant, avec Richard Kwon aux commandes (qui a travaillé chez Blizzard et Riot Games), le reste ressemble beaucoup à des balbutiements. Une organisation qui change chaque jour, un programme sur les rails sans être toujours très logique... et un jeu qui n'est pas totalement fini, ce qu'assume pleinement PUBG Corp. et son représentant Brendan Greene dans notre interview.

En résumé, le PGI semble être plus un coup de communication qu'un événement fait pour la communauté... du moins, pour la communauté européenne. D'un autre côté, on ne peut s'empêcher de penser que l'événement aurait eu bien plus de résonance et aurait été de meilleure qualité s'il s'était déroulé en Chine ou en Corée du Sud ; le choix de l'organiser à Berlin était un pari risqué.

Néanmoins, on comprend que le jeu et sa scène compétitive ont un réel potentiel. Lors de sa conférence de presse d'ouverture, l'équipe de PUBG a annoncé ses plans sur les années à venir, et cela semble prometteur : l'accent est mis sur la stabilité du jeu et sur la scène amatrice, qui sont deux bases essentielles à un jeu qui se veut eSportif.

Des Pro Leagues régionales seront créées en 2019, après que le jeu en lui-même ait été grandement amélioré. Un cadre sera uniformisé pour toutes les régions, avec des règles et un format communs dans leurs grandes lignes... l'entreprise semble vouloir prendre son temps et accorder de l'importance aux retours de la communauté. Si leurs promesses sont tenues, ça ne peut être que pour le mieux. Et dans quelques années, PUBG a les moyens de devenir une scène eSportive solide.