L'été est là, sa chaleur écrasante aussi, et le football, qui a pris une petite pause pour quelques semaines (pour les championnats nationaux) et quelques jours (pour les tours préliminaires des Coupes d'Europe et les JO), bruisse déjà des effluves de la reprise. Et si le réel se prépare à retrouver les terrains, le virtuel n'est jamais loin puisque le prochain FIFA est déjà daté. L'occasion pour nous de pouvoir le prendre en mains, avant de vous donner plus d'informations sur l'autre aspect important, le contenu. Mais parlons d'abord du contenant et de ses caractéristiques.

Kylian Mbappé ayant été déjà officialisé comme égérie de ce FIFA 22, il était donc logique de le retrouver mis en avant dans l'interface, ce qui est le cas et de façon plutôt bien pensée, puisque la superstar du Paris Saint-Germain et des Bleus se présente à nous de façon animée, soit en célébrant un but, soit en affichant une autre des mimiques qui lui est propre. Ça ne révolutionne pas le genre puisque en dépit de cette fonctionnalité, l'interface est la copie conforme de celle de l'édition précédente... Mais cela a quand même le mérite d'apporter de la vie.

De l'HyperMotion pour faire le plein d'émotions

La vie, c'est un peu le mot d'ordre de ce FIFA 22 qui conserve le même élan que les opus précédents, à savoir mettre en avance l'ambiance sonore d'un stade et retranscrire tout court l'atmosphère d'un match de foot. Preuve en est avec de nouvelles cinématiques d'avant-match, avec l'entrée des supporters sur le terrain, l'échauffement des joueurs, leur descente du bus... autant de choses déjà vues ailleurs et notamment du côté de la licence NBA 2K mais qui font toujours leur effet. La nouveauté est agréable mais la claque n'est pas magistrale : FIFA 22 tourne avec le moteur Frostbite, le même donc qu'avant, et n'est pas plus beau que le 21. En revanche, il bénéficie d'une nouvelle technologie, l'HyperMotion, qui a notamment permis aux équipes en charge du développement de pouvoir apporter de toutes nouvelles animations aux joueurs, le tout grâce à un procédé très simple (mais forcément coûteux hein) : capturer les mouvements et les animations non pas d'un ou deux joueurs mais de toute une équipe.

Le rendu est bon puisque les athlètes ont une gestuelle forcément différente et surtout plus réaliste. Comprenez par là plus décomposée, avec des contrôles plus authentiques, un toucher de balle plus fin et des gestes inédits, offensifs comme défensifs. Un plaisir subtil pour les yeux, pas toujours visible de prime abord, sauf si vous enquillez les matches les uns après les autres. L'autre apport de ces nouvelles animations est le rythme global des rencontres. Celui-ci a été revu à la baisse et gagnerait à rester en l'état au moment de la sortie définitive du jeu. Puisque les contrôles des joueurs sont plus décomposés, leur mise en action l'est tout autant et force est de constater que ce FIFA 22 nous a rappelés, en raison de ce rythme et par séquences, les meilleures années de son concurrent de toujours, PES. L'inertie des joueurs est importante, oui, mais pas à devenir injouable ou rebutante : les acteurs sont plus lourds mais pas au point de ne pas pouvoir enchaîner certains mouvements. En revanche, le choix d'un geste sera plus réfléchi désormais, sous peine de perdre le ballon. Et na.

Des gardiens enfin à la hauteur

Parlons justement de ce dernier. Sa physique a été revue et là aussi, le choc est là. Les frappes et les transversales fusent moins et les tirs sont beaucoup moins violents. Le rendu est tout de même sensitif, on "sent" bien le ballon quand on frappe mais on ne peut s'empêcher d'être surpris devant la finalité d'une action que l'on aurait tout simplement conclue sur FIFA 21. La faute aussi et... enfin à des gardiens digne de ce nom. Enfin, parce que ce n'était pas le cas ces dernières années. Les développeurs nous avaient prévenus : les portiers sont impériaux en 1 vs 1 et on peut vous le confirmer : ces derniers sont très, très forts. Trop ? On n'était pas loin de le penser par moments mais finalement non : quel plaisir de voir des portiers presque invincibles sur leur ligne. Le changement est radical et s'il est maintenu - pas certain hélas - seule une bonne vieille frappe en lulu à bout portant a raison d'eux à 100 %. Bon, on exagère un peu. Pas que, mais presque. Les angles de tirs garantis ne sont plus les mêmes et nul doute que la finition synchronisée mise en avant il y a quelques années devrait retrouver un second souffle. Enfin, non content d'être meilleurs, ils ont en plus de nouvelles animations, les rendant plus spectaculaires. Bref, on a remis un peu de respect sur les gardiens à FIFA... il était temps et ça fait plaisir.

Le reste ? De meilleures collisions entre les joueurs, notamment dans le domaine aérien, avec des duels plus disputés - là aussi, on "sent" le duel, plus que dans l'opus précédent - moins de gestes parasites - vous savez, ces bons tamponnages entre les joueurs toujours favorables à l'attaquant -, une défense qui coulisse mieux, des joueurs plus intelligents dans l'attaque du ballon et dans les options à proposer dans le coeur du jeu, bref de la vie, un peu plus réaliste cette fois... mais sans grands changements radicaux. Il faudra toujours privilégier les ailes pour marquer face à un bloc ayant toujours autant tendance à bien se resserrer - défense assistée quand tu nous tiens -, toujours faire appel à certains dribbles et à la possibilité de "cancel" une partie de leurs animations pour tromper la vigilance adverse. La construction au milieu de terrain pourra toujours être sacrifiée pour un jeu plus direct, certes plus ralenti par les nouveautés apportées par l'HyperMotion.

De nouvelles features, plus de stats, mais quid de la current-gen ?

Quarante-huit heures - le temps de jeu qui nous était imparti pour éprouver cette Bêta sur consoles Next-Gen - ce n'est pas suffisant pour se faire un avis sur FIFA 22, qui ne peut être en l'état définitif. Le "Machine Learning" apporté par l'HyperMotion et les puissants algorithmes mis en place par les développeurs d'EA pour permettre à l'I.A. de s'adapter à votre style de jeu ne nous a pas sauté aux yeux. En revanche, d'autres ajouts ont montré un certain potentiel : le pressing à 2, qui permet désormais de connaitre le 2e joueur qui va venir vous prêter main forte et la gestion de l'évolution de cette feature, qui ne pourra pas se déclencher à l'infini, sous peine de vider l'endurance de votre équipe. On pense aussi au Sprint Explosif, qui peut aussi bien se déclencher en attaque comme en défense et qui se joue sur la première accélération du joueur, qui devrait faire pas mal de dégâts lors des phases de 1 vs 1 aux abords de la surface.

Enfin, comment être complet sans évoquer l'arrivée des statistiques précises à la mi-temps et en fin de match, notamment des expected goals - une donnée mise au goût du jour du côté de la TV notamment -, une friandise toujours appréciée de la part des puristes, histoire aussi de pouvoir mettre sa domination sous le nez de son pote, par exemple. Il reste du temps avant le 1er octobre et d'ici là, Ultimate Team, Volta, le Club Pro ou encore le mode Carrière auront dévoilé leurs premières informations. D'ici là, EA Sports aura encore du boulot à fournir et devra aussi réussir un pari : convaincre que ce FIFA 22 n'est pas un simple coup de polish du 21... et sans HyperMotion sur la génération précédente, rallier tous les consommateurs à sa cause. Exercice pas si simple en vérité.

ON L'ATTEND... AVEC IMPATIENCE (SUR NEXT-GEN)
La sortie d'un FIFA est toujours un événement et ce crû 2021 n'échappera pas à la règle, d'autant que, s'il ne révolutionne pas les progrès graphiques affichés l'an passé, il franchit clairement un cap en matière de sensations, de réalisme et d'authenticité... gestuelle. Quid de l'équilibre global du jeu ? Les développeurs se veulent confiants et en l'état, beaucoup d'éléments plaident en leur faveur. Mais notre ressenti ne concerne qu'une version beta, qui a de grandes chances d'évoluer d'ici la sortie finale. Dans le bon sens ? Réponse dans quelques semaines.