Bande-annonce après bande-annonce, le nouveau projet des vétérans de Final Fantasy XV achevait de poser les bases cosmopolites de son univers, entre isekai et parkour en monde ouvert. Pour ceux qui auraient manqué l'étape des présentations, Forspoken nous place aux commandes de Frey Holland, une jeune new-yorkaise au fond du gouffre, qui ne rêve que d'une chose : quitter l'île de Manhattan aux côtés de son chat, Homer. L'occasion va soudainement lui être offerte, alors qu'elle bascule un soir de spleen dans un portail vers une autre dimension. La voici donc propulsée dans le monde fantastique d'Athia, un univers peuplé de dragons et autres monstres folkloriques, qu'elle va devoir affronter pour espérer survivre, et à l'instar d'une certaine Dorothy, rentrer chez elle.

Frey, l'héroïne de Forspoken.

Sapol, sa place, ses badauds

Étrangère à cet univers, Frey se démarque à plus d'un titre : en plus d'arborer un look évidemment singulier, elle se rend rapidement compte qu'elle seule est capable de résister à la Brume, un épais brouillard qui dévore tout sur son passage, à commencer par les corps, qu'elle recrache sous formes de simili-zombis. Armée de cette résistance, Frey incarne rapidement l'espoir de tous les habitants du monde d'Athia, et s'oppose ainsi frontalement à la sorcière Tannta Prav, que l'on imagine très à l'aise avec ladite Brume.

La démo permettait ainsi de découvrir la ville de Sapol, l'un des rares refuges offerts aux survivants qui s'inspire allègrement des anciennes cités romaines transformées en bourgades médiévales, et rappelle que Final Fantasy XV piochait déjà ses inspirations dans la culture occidentale. Malgré des murs clairs qui tranchent avec le bleu d'un ciel d'hiver, l'ambiance semble résolument morose, comme en témoignent les tenues très sombres des locaux. Ces derniers semblent d'ailleurs encore trop statiques pour insuffler à ce décor un peu de vie, mais nous ne jugeront pas trop rapidement les intentions des développeurs, puisque peut-être était-ce là l'effet recherché.

L'univers en monde ouvert de Forspoken

Parkour !

Si quelques rares icones semblent inviter au dialogue avec une poignée de PNJ, Frey quitte rapidement la cité pour dévoiler le monde ouvert de Forspoken, une transition qui se traduit également par l'arrivée de vents et de chœurs, comme si la bande-son pouvait elle aussi enfin respirer. Malheureusement, les premières étendues désertiques et rocailleuses ne font pas encore honneur au Luminous Engine propriétaire, et il faut attendre l'arrivée dans une ville fantôme pour véritablement profiter du système de parkour qui structure les déplacements. En plus de sauter d'éléments en éléments, Frey profite d'un grappin pour faciliter sa progression : une mécanique bien pratique qui, combinée au parkour, permet de se déplacer dans toutes les directions. Mais encore faudra-t-il que les collisions avec les éléments du décor suivent le rythme, un élément évidemment impossible à vérifier sans avoir eu de manette entre les mains.

Pour l'heure, la permissivité des décors semble assurer des déplacement plutôt fluides, Frey ayant toujours l'habitude d'enjamber les obstacles qui se dressent sur son chemin pour toujours se propulser vers l'avant. Si le grappin semble toujours trouver sa route entre les murs, il faudra guetter la présence de cristaux colorés pour l'employer à l'extérieur, une façon habile de poser des limites à des déplacements qui rappellent encore allègrement ceux d'un certain Noctis en 2016.

Le système de combat de Forspoken

"Y a quatre couleurs primaires"

Mais l'arrivée de la Brume s'accompagne rapidement de plusieurs vagues d'ennemis, l'occasion pour Frey de dévoiler ses nombreux pouvoirs. À l'instar du dernier Final Fantasy numéroté en date (décidément), Frey ne se contente pas de pouvoirs magiques pour combattre les rejetons de la Brume, mais matérialise également des armes spectrales. Lances, épées, arcs : tout y passe, et si l'on combien cet arsenal à ses multiples variantes élémentaires qui génèrent ou non des dégâts de zones, il y a presque de quoi s'emmêler les pinceaux.

Cette complexité possède néanmoins un avantage : seule en scène, Frey tient tête à des hordes d'ennemis, et au vu de l'arbre de compétences bien fournie de notre héroïne, chaque joueur devrait pouvoir affûter sa stratégie en fonction de ses affinités personnelles. Chacun des quatre types de magie (violette, rouge, bleue et verte) et les sorts associés verront ainsi leurs effets progressivement maximisés avec la montée en niveau. Et parce qu'il n'y a pas que l'offensif dans la vie, plusieurs sorts furtifs permettront de se faufiler entre les adversaires les plus coriaces, histoire d'arriver plus rapidement à destination. Dommage que l'on n'ait pas encore la moindre idée de ce qui constituera la substantifique moëlle des missions de Forspoken.

Le terrible Jabberwock.

Tempête de boulettes géantes

Sur le papier, les options semblent très nombreuses, puisque chaque type de magie propose de piocher parmi huit sorts différents pour composer l'arsenal qui s'affiche dans le coin inférieur droit, sur les touches L2, R2, et les deux combinées. Quelle liberté Forspoken nous autorisera-t-il à prendre ? Il est encore bien trop tôt pour le dire... Héritage J-RPG oblige, l'équipement occupera une place stratégique dans Forspoken, puisque chaque cape s'accompagne de trois buffs potentiels, tout comme les pendentifs : Luminous Productions fait ici le pari de la simplicité, un choix a priori bienvenu tant la complexité de la prise en main soulève encore bien des interrogations...

Ce qui est pour l'heure certain, c'est que les joueurs de Forspoken auront l'embarras du choix : au vu des environnements qui se caractérisent par une ouverture si grande qu'elle soulève d'abord une impression de vide avant celle d'immensité, les pacifistes et autres amateurs d'infiltration pourront également tenter d'esquiver les combats, voire les fuir, histoire de gagner du temps, ou de préférer mettre en avant les déplacements... du moins, jusqu'à l'arrivée d'une Tempête de Brume. En effet, la démo se concluait sur la confrontation démesurée avec un monstre spectral, le Jabberwock, que l'on jurerait tout droit sorti de Death Stranding. À en croire les développeurs, il faudra l'affronter à de nombreuses reprises avant de pouvoir en triompher. Est-ce à dire que le brouillard sera à ce point présent ? Mystère.

ON L'ATTEND... MANETTE EN MAINS
Qu'il est difficile de se forger un avis sur Forspoken après ce premier contact de dix minutes. Si les déplacements et l'arsenal de Frey promettent une certaine variété, les questions sont encore bien nombreuses, à commencer par les motivations de la jeune fille, et les objectifs qui l'attendent. Il nous tarde également de prendre l'aventure en main, afin de découvrir si la fluidité de l'action s'accorde bien avec les options offensives, prometteuses sur le papier. Espérons que nous aurons bientôt l'occasion d'approcher Forspoken avant sa sortie, désormais calée au 24 mai 2022 sur PC et PS5.