Pour ce nouvel opus, Ubisoft nous assure que l’antagoniste de Far Cry 6 va envoyer du lourd, et pour s’en assurer, l’éditeur est allé chercher un acteur au pedigree impressionnant : Giancarlo Esposito (Moff Gideon dans The Mandalorian, Gus Fring dans Breaking Bad et Better Call Saul, Thomas Hagan dans Malcom X avec Denzel Washington, ou encore Jack Baer dans Usual Suspects). Nous avons donc enfilé notre habit de révolutionnaire pour incarner Dani Rojas et aller libérer l’île de Yara.

Far Cry 6 nous emmène donc cette fois au cœur des Caraïbes, avec à nouveau un méchant dictateur à renverser. Si ce pitch vous dit vaguement quelque-chose, c’est qu’il est assez similaire à celui de Far Cry 4 où l’on devait aller libérer un pays de l’Himalaya de l’emprise du terrible Pagan Mihn. Comme quoi, les modes scénaristiques vont et viennent. Mais ici, point de sommets enneigés, Ubisoft ayant joué à fond la carte tropicale. Tout commence par un petit tutoriel qui nous permet de comprendre le contexte, et d’avoir un aperçu de l’ambiance qui règne sur Yara. L’île paradisiaque est tenue d’une main de fer par le sanguinaire dictateur Anton Castillo (Giancarlo Esposito, donc) qui se sert du labeur de ses administrés afin de produire un remède miracle contre le cancer.

Le hic, c’est que la production de ce médoc se fait en traitant des champs de tabac avec des produits chimiques carrément agressifs, ce qui nuit gravement à l’espérance de vie des travailleurs. Qu’à cela ne tienne, en bon dictateur, Anton a mobilisé toute la frange inférieure de la population de son île, afin de cultiver la plante miracle sous la menace des kalashnikovs. Alors que les troupes gouvernementales font une expédition punitive en pleine capitale, Dani Rojas (qui peut être une femme ou un homme selon votre préférence) doit prendre ses jambes à son cou.

Malheureusement, le dictateur finit par arrêter le rafiot qui devait nous emmener vivre le rêve américain. Après avoir récupéré son fils Diego qui se cachait parmi les réfugiés (et qui semble désapprouver les méthodes du paternel), le chef d’état fait condamner les cales, et copieusement mitrailler la coque, ce qui est préjudiciable à l’étanchéité du navire.

Far Cry 6 © Ubisoft
Far Cry 6 © Ubisoft

Life’s a beach

Un naufrage plus tard, notre héroïne (oui, on a choisi Dani au féminin) reprend ses esprits sur la plage d’un ilot voisin de Yara, et décide d’aller chercher l’aide de guerilleros locaux. Ces derniers, dont le groupe s’appelle Libertad, et qui sont dirigés par une demoiselle hargneuse au demeurant, décident de nous adopter. Enfin, ils décident surtout qu’ils veulent avoir la certitude que Dani n’est pas une chiffe molle, et mener la révolution complète tout seul en serait une bonne preuve.

Bref, il va donc falloir retourner sur Yara, puis fédérer tout pleins de mouvements séparatistes, afin d’avoir une armée assez puissante pour renverser Anton. Dans les faits, on se tapera tout le taf en solo, comme dans n’importe quel Far Cry, même si quelques PNJ viennent parfois se joindre à la fête. Niveau équipement, on va retrouver un medley de ce que la franchise a pu nous proposer depuis ses débuts. Quatre slots d’armes sont prévus (on en débloquera certains avec le temps), avec un large choix de pétoires qu’il s’agisse de pistolets (un Makarov, un .45, ou un VZ61 Skorpion), de calibres 12 (1887, SPAS), de SMG (MP5K, PPSh, MP40), de fusils de précision (Remmington 700, L115, SVD), de fusils d’assaut (FAL, AK-47, M14), ou encore de mitrailleuses (M249, RPD).

Les projectiles ne sont pas en reste avec l’arsenal classique composé de grenades frag, flash, Molotovs et autres joyeusetés. En bonus, on aura aussi droit à des armes bricolées, déblocables en ramassant un peu d’uranium chez l’ennemi. Clouteuse, lance-flammes, mais aussi un lance-CD qui balance des galettes de la Macarena (le hit des années 90), ou encore une sorte de Gatling.

Far Cry 6 © Ubisoft
Far Cry 6 © Ubisoft

Un jeu où il Yara du lourd ?

L’armurerie réserve pourtant une des grosses nouveautés du jeu à savoir les « Supremos ». Il s’agit de sac à dos garnis de sympathiques engins de destruction et dont l’utilisation est liée à une barre de spécial qu’on remplit en tuant des ennemis. Un modèle va nous transformer en une plate-forme de lancement de roquettes façon Orgues de Staline, l’autre va envoyer un gros EMP qui grille l’électronique et stun les ennemis, tandis que celui appelé « Fuego » va faire office de jetpack, en nous permettant de bénéficier d’un double jump qui enflamme le sol et carbonise les ennemis alentours.

Vous avez compris, lorsque les choses se gâtent pour nous, un petit coup de Supremo devrait rapidement redresser la situation. En cas de problème on pourra aussi s’appuyer sur les nombreux véhicules du jeu, qu’il s’agisse de notre propre bolide (une vieille américaine qu’on peut modifier avec un gros pare-buffle et des mitrailleuses sur le toit, ambiance Interstate 76 ou Vigilante 8 pour les moins anciens), ou des véhicules ennemis.

On retrouvera bien sûr des bateaux, des chevaux, des jeeps, des camions, et même un tank qu’on peut chiper aux forces gouvernementales (d’ailleurs, pour la petite histoire, on a pu capturer un poste avancé ennemi avec le bonus aucune alarme, en explosant tout à coups d’obus de 120mm). Le secteur aérien n’a pas été oublié avec avion et hélicos, eux aussi en version armée ou non, tandis que les amateurs de vol libre pourront toujours se tourner vers la wingsuit et le parachute.

Far Cry 6 © Ubisoft
Far Cry 6 © Ubisoft

Big badaboum

Bardé d’armes, on va donc devoir remplir moult missions qui vont rappeler des souvenirs aux anciens de la licence. Grâce à des compagnons issus de la faune locale (coucou Far Cry Primal) dont un petit chien, un crocodile ou encore un coq de combat, on devra capturer des postes de contrôle routiers (coucou Far Cry 2), des forteresses (coucou Far Cry 4), capturer des convois de denrées (Far Cry 5 ou Ghost Recon Wildlands) pour aider la résistance, et bien sûr, mener à bien les missions de la campagne principale.

Fidèle à sa réputation, la licence ne laissera pas le joueur s’ennuyer, avec une montagne d’activités annexes qui vont des courses de véhicules à l’extension de la base principale de la rébellion. Bien sûr, le tout sera saupoudré de la dose habituelle d’éléments RPG, avec des matériaux à récupérer pour crafter des améliorations pour vos armes, et de la prise de niveau via l’XP gagnée en repoussant les forces d’Anton Castillo, ce qui nous débloquera de nouvelles pétoires chez les marchands. Bref, vous l’avez compris, le gameplay sera, à peu de choses près, identique à ce que proposaient les derniers opus, ce qui veut dire qu’il n’y aura pas vraiment de surprise, mais que l’ensemble sera de bonne facture. D’ailleurs, le jeu semble avoir progressé techniquement, avec un rendu visuel carrément plaisant, même si on reste loin d’une fracture de la rétine à la Flight Simulator.

Mieux, malgré notre version beta, on n’a presque pas rencontré de bugs lors de notre partie, si ce n’est un ou deux triggers qui ont eu un peu de mal à se déclencher. Le jeu devrait donc être relativement bien fini à sa sortie, preuve qu’Ubisoft ne tombe pas encore dans les travers de Bethesda.

Far Cry 6 © Ubisoft
Far Cry 6 © Ubisoft

Hasta la revolucion, siempre ?

Notre seule réserve va se porter sur le scénario et l’ambiance du jeu. En effet, bien que la séquence d’intro soit très prometteuse, et que l’éditeur ait embauché un acteur prestigieux, on n’en a rien vu pendant notre démo. On sait que certains opus ont eu tendance à reléguer la narration très loin dans l’ordre des priorités, et on espère de tout cœur que cela ne sera pas le cas avec Far Cry 6. Pour l’instant aucun PNJ ne nous a semblé vraiment mémorable, et on a bien entendu hâte de savoir si Anton, et plus particulièrement Diego seront bien utilisés.

Rappelons que de nombreuses rumeurs ont émergé sur le net, et qu’elles prédisent que Diego pourrait en réalité être Vaas Montenegro (Far Cry 3) enfant, les deux ayant une cicatrice très similaire au niveau de sourcil droit. Vous l’avez compris, pour insuffler ce supplément d’âme au jeu, il sera crucial de faire vivre des choses au joueur, plus que de le lâcher dans une sandbox pour faire un carnage.

Entre l’île des Caraïbes, la révolution à mener, les roquettes qui partent du sac à dos, et les bases ennemies où les éléments destructibles sont peints en rouge, on s’est plus d’une fois demandé si on n’incarnait pas Rico Rodriguez dans un nouvel épisode de Just Cause. Heureusement, et contrairement à chez Avalanche où on préfère laisser la communauté se charger de développer le multi, la coop est directement intégrée à Far Cry 6. On pourra donc faire l’intégralité du jeu avec un pote, quelle que soit la mission ou l’activité.

On l’attend… des rêves pleins la tête

Concrètement, on peut dire que Far Cry 6 sera un bon jeu. Avec un contenu énorme, et des possibilités sans cesse repoussées grâce à la multiplication des mécaniques de jeu, ce nouvel épisode de la série séduira sans peine ceux qui aiment arpenter des open worlds, les armes à la main, afin de faire tout péter.

Graphiquement séduisant, et plutôt bien fini de ce qu’on a pu en voir, Far Cry 6 semble s’inscrire dans la grande veine des jeux Ubisoft qui proposent toujours plus de contenu et de liberté pour le joueur, au détriment peut-être d’un fil conducteur qui pourrait motiver les acheteurs à multiplier les heures de jeu.

Amasser les trophées, c’est bien, mais vibrer avec une histoire bien ficelée en plus, c’est tout de même mieux. Or sur ce point, notre démo ne nous aura malheureusement pas appris grand-chose. Est-ce qu’Anton et Diego Castillo seront largement employés au cours de l’aventure, ou seront-ils relégués à quelques apparitions fugaces, comme cela avait pu être le cas avec Pagan Mihn dans Far Cry 4 ? On espère que les équipes responsables de la narration auront déployés au moins autant d’efforts qu’avec Joseph Seed dans Far Cry 5, car pour l’instant, après plusieurs heures à tout faire exploser, on a eu ce sentiment étrange de ne plus trop savoir si on jouait à Far Cry ou à Just Cause.

Réponse le 7 octobre prochain, sur PC et consoles !