Jusqu’au 3 juin 2025, les joueuses et les joueurs de Diablo 4 peuvent récupérer des récompenses inédites autour de l’univers de Berserk. Le résultat du fruit d’une collaboration étroite entre Blizzard et les équipes du manga, sur laquelle les artistes du studio sont revenus lors d’un entretien avec Gameblog.
Pour sa toute première collaboration, Diablo 4 a frappé fort. Le hack’n slash a réussi à dégoter un crossover que beaucoup de ses pairs lui envieront : Berserk. Le ténor de la dark fantasy s'invitera donc dans le quatrième épisode et le jeu mobile avec quelques événements et surtout beaucoup de cosmétiques. Si la fusion des deux univers semble une évidence, nous avons souhaité découvrir les dessous de cette collaboration en interrogeant ceux qui avaient sans doute la plus grosse pression tant ils devaient faire honneur au manga Berserk et au travail remarquable de Kentarō Miura : les artistes.
Une pression énorme pour les artistes
Travailler sur une licence comme Berserk quand on est fan, ce n’est pas de tout repos. Et des inconditionnels du manga, il y en a une paire dans les équipes de Diablo 4 et Immortal. « Tout le monde a sauté de joie quand la collaboration a été approuvée, nos fans hardcore étaient comme des fous. » explique Viviane Kosty, Lead Artist sur le quatrième épisode. Pour des personnes comme Emil Salim, qui occupe le même poste sur Diablo Immortal, travailler sur le manga qu’on lisait et adorait plus jeune, c’est comme un rêve d’adolescent. Mais quand une œuvre a une aura telle que Berserk et s’est imposée comme le monument de tout un genre, s’approprier son essence pour son jeu s’accompagne « d’une énorme pression, vraiment. C’est comme rencontrer ta célébrité préférée », explique-t-elle. La pression est d’autant plus forte quand la présence du manga dans le paysage vidéoludique est quasi-inexistante et que sa communauté se montre plus intransigeante.
En tant qu’artiste, c’était alors à la fois un honneur et un défi, qui a finalement été moins intimidant qu’escompté. Blizzard n’avait jamais caché son intention de faire des collaborations, à l’unique condition qu’elles aient du sens pour les jeux, et la licence n’aurait pas pu rêver mieux pour son premier crossover. C’était presque une évidence. « Le setting de Berserk, qui est de la dark fantasy à l’ère médiévale, plein de violence et de guerres, correspond tellement à Sanctuary dans Diablo, elle aussi très violente et prise dans une guerre sans fin entre anges et démons. Ça a du sens », explique Emil Salim. Parce que les thèmes de Berserk font écho à ceux du hack’n slash et que leurs styles se marient bien, toute la partie artistique s’est révélée moins intimidante nous confient-ils. “ C’est très facile de retranscrire l’univers de Berserk dans celui de Diablo. C’est déjà très sombre, violent et brutal, et la plupart des designs sont déjà ancrés dans la dark fantasy. Donc de ce point de vue là, c’était simple pour nous », nous a détaillé Viviane Kosty.

Une collaboration étroite avec les équipes de Berserk
Pour ce premier crossover, les deux équipes de Diablo se sont fixées un objectif : celui de créer une expérience très authentique de Berserk dans leurs jeux respectifs. Et pour les aider dans leur tâche, ils ont pu compter sur celles du mangaka, gardiennes de cette authenticité. « On a travaillé en étroite collaboration avec eux, on a vraiment travaillé main dans la main. Personnellement, je considère ça comme un grand honneur de pouvoir », explique le lead artist de Diablo Immortal. Intimidant, là encore ça l’est sur le papier. Dans les faits, les artistes de Blizzard avaient carte blanche, du moins tant que rien ne dénaturait le manga. « Ils étaient très coopératifs. Ils accueillent énormément nos idées. C'était plus décontracté qu’on ne le pensait. » ajoute-t-il. Par exemple, lorsque son équipe a soumis les premières ébauches pour utiliser les Golems en tant que familiers dans Immortal, avec une apparence légèrement personnalisée, la team Berserk s’est immédiatement montrée enthousiaste, à sa grande surprise.

Même son de cloche pour Diablo 4, avec la tenue emblématique de Griffith, qui a nécessité quelques ajustements pour coller au jeu. Là encore le dialogue a été très ouvert. « Dans le manga, son armure est un peu plus simpliste compte tenu du média. Nous, on a dû ajouter des textures, broderies et autres. Et on leur a demandé “qu’est-ce que vous en pensez si on ajoute une cape, et si on change un petit ça et si on le rend un peu plus chic ?” C’était super intéressant d’avoir ce dialogue ouvert avec eux, sur ce qu’ils estiment être fidèle au personnage et ce qui correspondait au monde de Diablo. », explique la lead artist de Diablo 4. La liberté était telle, que les équipes de Berserk ont permises à celles de Diablo Immortal de créer leurs propres armes originales du manga spécifiquement pour le jeu, en s’assurant qu’elles correspondent à l’essence même du manga et sur ce point là, ils étaient intransigeants.
« Ils étaient vraiment spécifiques pour les armes et quand t’es un grand fan de Berserk tu sais pourquoi, c’est iconique pour le manga. C’était un privilège de pouvoir créer nos propres armes exclusives. On a pris l’essence de Guts et Griffith et on les a appliquées à ces design originaux ». Le privilège ne s’est pas arrêté là pour les nombreux fans du manga qui ont travaillé sur cette collaboration. Pour les aider dans leur tâche, le studio japonais leur a fourni des documents exclusifs dessinés par Kentarō Miura en personne et jamais diffusés. « C’est un rêve en tant que lecteur, c’était juste incroyable et un honneur », s’est enthousiasmée Viviane Kosty, avant que son camarade n’ajoute à son tour : « En tant qu’artiste j’étais comme un fou. Tout ça nous a vraiment aidé à atteindre notre objectif de rester aussi fidèle que possible au manga et rendre hommage au travail incroyable de Miura. » De quoi faire pâlir d’envie plus d’un fan. Le résultat de cette collaboration entre Diablo et Berserk est donc maintenant disponible le 6 mai 2025.


