Une semaine tout pile après son premier trailer de révélation officiel présentant le conflit explosif que sera l’histoire de Battlefield 6, le titre nous donnait rendez-vous ce 31 juillet pour assister à une grande présentation dédiée au multijoueur. Nous avons eu l’opportunité d’aller sur le champ de bataille avec un peu d’avance, afin d’avoir un premier aperçu de ce qui nous attend pour ce nouvel opus d’une franchise phare du FPS, déjà vieille de 23 ans. Electronic Arts et les quatre studios œuvrant à cet énorme effort de guerre que sont Criterion, DICE, Ripple Effect et Motive ont-ils sorti l’artillerie lourde après un Battlefield 2042 qui a beaucoup divisé ?
Quatre ans après Battlefield 2042, son successeur Battlefield 6 a en effet la lourde tâche de devoir remettre la licence sur de bons rails et reconquérir son public. Ce en disant notamment adieu aux fameux Opérateurs qui n’avaient pas convaincu la communauté sur le précédent opus, marquant donc un retour aux quatre classes traditionnelles depuis Battlefield Bad Company en 2008 : Assaut, Ingénieur, Soutien et Sniper. Tout cela en maintenant bien sûr la recette qui a rendu la licence si unique dans le vaste monde des FPS : des batailles spectaculaires sur des cartes à grande échelle, mélangeant infanterie et véhicules terrestres, aériens ou encore maritimes, dans un climat de guerre et de destruction totale. Une forme de retour aux sources, en somme, qui semble, après quatre heures de jeu à mon actif, viser pile là où il faut pour satisfaire les fans de la série comme moi, qui a fait ses premières armes sur Battlefield 2 en 2005 (ça ne nous rajeunit pas tout ça…). Battlefield 6 peut-il toutefois également conquérir un nouveau public, et par exemple séduire les adeptes de concurrents féroces comme Call of Duty ? Voyons cela ensemble dans ce reportage sur la version PC du multijoueur de ce nouveau chapitre de la guerre totale !
Une entrée en scène explosive qui claque pour Battlefield 6

De manière globale, la franchise Battlefield s’est faite connaître grâce à l’utilisation des dernières technologies en date pour donner corps de manière spectaculaire à des batailles toujours plus grandioses, qui assènent de violentes claques graphiques, mais aussi sonores. Une chose est certaine : Battlefield 6 ne déroge pas à la règle, et on s’en rend compte dès l’instant où on entre dans une partie. Premier titre pleinement current-gen de la franchise, visant uniquement PC, PS5 et Xbox Series, ce nouvel opus en profite ainsi pour nous en mettre plein la vue et les oreilles. Les différentes maps que j’ai pu essayer affichaient des décors aussi superbes que variés, allant des petites rues ensoleillées du Caire aux grands boulevards de Brooklyn en passant par un village enneigé ou une ville européenne, Battlefield 6 va vous faire voir du pays, et ce de belle manière. Même constat s’agissant du sound design, toujours aussi immersif, alors que les balles fusent autour de nous, que les explosions pleuvent, et que les cris paniqués de nos camarades nous assaillent. Naturellement, cette preview a été réalisée sur un PC très bien équipé, permettant de profiter de l’expérience à fond sans aucun ralentissement, mais quelques petits glitches graphiques à déplorer par moments. Reste à voir ce que donnera l’optimisation du jeu lorsque les joueurs du monde entier pourront se lancer sur le champ de bataille.
Mais qu’apporte Battlefield 6 de significativement nouveau s’agissant du véritable spectacle visuel et sonore de cette guerre totale ? Le cœur de la communication des développeurs sur ce point se focalise sur une chose : la destruction de l’environnement. Il ne s’agit donc pas des événements scriptés que l’on pouvait voir par exemple dans Battlefield 2042, mais bien de la possibilité de détruire virtuellement n’importe quel bâtiment ou obstacle et transformer la carte en un champ de ruines. La réalité est hélas assez différente de ce que les trailers et extraits de gameplay voulaient nous faire croire. Plusieurs bâtiments sont bien destructibles, mais pas absolument tous. Il existe toujours certaines structures que rien ne peut faire tomber, ce qui risque de décevoir celles et ceux attendant le défouloir ultime d’une véritable guerre totale. On peut même aller jusqu’à dire que Bad Company 2, en 2010, faisait déjà mieux sur ce terrain. Néanmoins, les sensations grisantes du chaos ambiant sont bien présentes, et on éprouve toujours une grande satisfaction à déloger une escouade adverse avec un tir de roquette, de lance-grenades ou une charge de tank bien placée en voyant la structure ciblée s’écrouler sous nos yeux. Certains intérieurs destructibles offrent par ailleurs quelques options tactiques bienvenues, comme démolir le sol d’un étage, pour prendre les adversaires se trouvant dessous à revers. Il convient toutefois bien de retenir que vous n’aurez pas cette expérience absolument partout sur chaque carte, en tout cas dans la version que j’ai testé. Il se peut toutefois que les choses soient amenées à changer avant la sortie.
La guerre totale refait ses classes, entre tradition et modernité

Outre la claque graphique et sonore d’une guerre totale, la franchise Battlefield a fait ses lettres de noblesse grâce aux sensations qu’elle nous procure dans les bottes d’un simple soldat jeté dans un vaste conflit qui nous dépasse. Ce en incarnant différentes classes, représentées par leurs gadgets uniques et complémentaires, demandant donc un véritable effort commun pour vaincre l’armée adverse. Sur ce point encore, Battlefield 6 vous fera vous sentir comme à la maison si la tentative de Battlefield 2042 et ses Opérateurs vous avait rebutée. On retrouve en effet ces bonnes vieilles classes Assaut, Ingénieur, Soutien et Sniper. Celles-ci se déclinent de la manière suivante :
- Assaut : fusil d’assaut en arme de prédilection, avec une seconde arme au choix, dont les fusils à pompe, qui dispose des gadgets lance-grenades, grenade flash et injection d’adrénaline pour se déplacer plus vite.
- Ingénieur : pistolet-mitrailleur en arme de prédilection, qui embarque un lance-roquettes, des mines anti-véhicules et un kit de réparation.
- Soutien : mitrailleuse en arme de prédilection, qui transporte une trousse de soins et de munitions, un couvert portable et un défibrillateur.
- Sniper : fusil de sniper ou DRM en arme de prédilection, qui dispose d’une balise de réapparition, une sonde pour détecter les ennemis à proximité, et de pains de C4.
Ainsi, on retrouve bien la distinction entre chaque classe, qui auront toutes leur importance en fonction des besoins pour sauver ses coéquipiers, réparer ou détruire un véhicule, ou encore faire exploser le décor qui peut l’être pour offrir des ouvertures à son équipe. Battlefield 6 propose toutefois deux écoles au niveau de l’armement de ses fameuses classes, qui prennent la forme de deux playlists distinctes : « armes fermées » et « armes ouvertes ». Dans le premier cas, il ne sera pas possible de choisir une autre arme que celle de prédilection pour chacune. Pas de panique toutefois, il y aura au lancement du jeu pas moins de 50 armes réparties en nombreuses catégories comme les fusils d’assaut, SMG, mitrailleuses, fusils de sniper, DRM et armes de poing. La seconde option permet quant à elle de sélectionner n’importe quelle pétoire de son choix, mais en gardant les gadgets spécifiques à chaque classe. Il ne sera donc pas possible d’incarner un Soutien équipé d’un lance-roquettes, comme dans Battlefield 2042. Un compromis que j’ai trouvé plutôt bienvenu, car il permet à la fois de satisfaire les vétérans traditionalistes de la franchise, et d'offrir plus de liberté aux autres types de joueurs.

Outre ce retour aux sources manifeste s’agissant des classes que propose Battlefield 6, le gameplay de l’infanterie s’étoffe de quelques nouveautés sympathiques, dont la possibilité de courir en étant accroupi, offrant ainsi une cible plus difficile à toucher, ou celle de faire des roulades après une chute, afin de rester constamment dans l’action. Côté feeling des armes, on est également bien à la maison, chacune disposant de statistiques propres, comme un recul spécifique qu’il faudra constamment apprendre à maîtriser pour améliorer sa précision. Il est par ailleurs possible de grandement personnaliser les accessoires de sa pétoire préférée, du canon à la crosse en passant par le type de munitions, la lunette ou les optiques, afin de créer un instrument de guerre véritablement sur mesure, à condition de ne pas dépasser un montant de points maximal fixé à 100. Pour le bien de cette preview, j’avais accès à toutes les armes et leurs accessoires. Il est toutefois certain que, dans la version finale du jeu, il faudra monter en niveaux avec la classe et l’arme de son choix pour débloquer tous ces éléments. Je n’ai à ce propos pas vu trace de microtransactions pour accélérer les choses, et j’espère qu’il n’en sera rien quand Battlefield 6 sortira. S’agissant enfin du gameplay en véhicules, on reste en terrain relativement connu, avec ceci dit des contrôles globalement simplifiés. De manière globale, ce nouvel opus veut appliquer une maxime simple : « facile à apprendre, difficile à maîtriser ». Et ces quatre heures de jeu sur le multijoueur se sont montrées plutôt convaincantes sur ce point, et de surcroît très satisfaisantes, tant clavier/souris que manette en main, avec de très bonnes sensations lorsqu’on tire à tout va, qu’on avance de couvert en couvert sous la pluie de balles et d’explosions autour de nous. Comme on dit dans le milieu : une expérience proprement unique à Battlefield, et cette nouvelle mouture illustre encore la chose en beauté.
La Ruée vers la Conquête du plus grand nombre d’adeptes

Après avoir traité de l’aspect visuel et sonore ainsi que du gameplay de Battlefield 6, passons aux modes de jeux. Là encore, la franchise s’est largement faite connaître avec des noms parlants comme Conquête (capture de plusieurs points sur une grande carte), Ruée (faire avancer la ligne de front en détruisant deux objectifs par secteur) ou Percée (même chose, mais cette fois en capturant deux points). On se souvient aussi de chaque jeu Battlefield pour de longues parties à très grande échelle. Peut-être même un peu trop, notamment sur Battlefield 2042, avec les tristement célèbres cartes à 64 contre 64, et les gros problèmes de latence et de performance que cela a engendré. Pour ce nouvel opus, on retourne donc, en tout cas pour Conquête, au compte plus classique de 32 contre 32, et enfin au nombre plus resserré de 24 contre 24 sur Ruée et Percée.
Malgré un nombre de joueurs plus limité sur les deux derniers modes « classiques » de la franchise, les parties sur ceux-ci ont surprenamment duré plus longtemps (environ 40 minutes, contre 20 en mode Conquête). Ainsi, les parties sur Battlefield 6 sont globalement plus rapides, contrairement aux précédents titres de la série qui pouvaient nous occuper pendant facilement plus d’une heure sur un champ de bataille. Chacun aura son opinion sur le sujet, mais je pense qu’on a ici un bon juste milieu. Bien sûr, les parties peuvent également durer plus ou moins longtemps, selon l’équilibrage des équipes et si l’une roule totalement sur l’autre ou pas.
Outre ces classiques, Battlefield 6 va également proposer d’autres modes de jeu plus connus du commun des FPS, dont certains déjà vus dans les précédents opus, tels que les indécrottables Matchs à Mort en équipe ou en escouade. Ce nouveau jeu va enfin en introduire d’autres, comme Domination (une partie sur un tout petit morceau de carte, en neuf contre neuf, centré sur la course aux frags comme Call of Duty, mais à la sauce Battlefield), Roi de la Colline ou encore Escalade. Ce mode semble sur le papier prometteur, car prendra au départ la forme d’un mode Conquête classique, mais avec un nombre de points à capturer qui va se réduire au fil de la partie, pour venir ainsi sérieusement resserrer le champ de bataille. Malheureusement, je n’ai pas eu l’occasion de le tester durant ces quatre heures imparties.

Pour finir sur les modes de jeu de Battlefield 6, celui-ci va faire revenir l’un des éléments de Battlefield 2042 qui avait le plus fait l’unanimité auprès des joueurs : Portail, mais avec des outils encore plus poussés, pour encourager plus que jamais la créativité de la communauté afin d’offrir des expériences uniques. Malheureusement, là encore, ce mode n’était pas accessible dans l’exercice de cette preview. Je suis toutefois très curieux de voir ce que cela donnera dans la version finale du jeu. Dans l’ensemble, il y aura en tout cas définitivement à boire et à manger pour ce qui est des différents modes de jeu de Battlefield 6. Reste maintenant à voir si cela motivera le plus large public possible à s’intéresser au titre, ou au contraire trop disperser les joueurs, et donc rendre la tâche de trouver des parties plus délicate. Tout cela, on ne le saura que lorsque le jeu sera accessible aux soldats du monde entier. Et cela tombe bien, car nous pouvons enfin préciser des dates à marquer sur votre calendrier si vous avez hâte de repartir en guerre : les périodes de bêta ouverte, et la date de sortie du jeu. La bêta ouverte aura ainsi lieu en trois phases :
- Accès anticipé : du 7 au 8 août
- Première phase de bêta ouverte : du 9 au 10 août
- Deuxième phase : du 14 au 17 août
Le titre sortira quant à lui, comme les récents leaks l’ont suggéré, le 10 octobre 2025, sur PC, PS5 et Xbox Series, avec cross-play (qui va toutefois essayer de favoriser d’un côté le PC, et de l’autre les consoles, si activé), et cross-progression.

On attend Battlefield 6… comme un retour à la fois confortable et explosif à la maison
En tant que vétéran de la franchise, ces premières heures sur le multijoueur de Battlefield 6 m’ont beaucoup plu et m’ont fait me sentir véritablement comme à la maison, après quatre ans de vacances et un Battlefield 2042 qui m’avait jeté un froid. La remise au goût du jour des quatre classes emblématiques de la franchise, mais avec quelques petits nouveautés appréciables, la claque visuelle et sonore si propre à Battlefield, et une destruction des cartes, quoiqu’un peu limitée mais tout de même satisfaisante, m’ont en tout cas rassuré quant à l’expérience qui attend les joueurs durant la bêta ouverte et à la sortie de ce nouvel épisode. La diversité des modes de jeu et l’option d’offrir plus de flexibilité au niveau de l’armement des classes, mais sans dénaturer leur caractère unique, devraient également plaire aux nouveaux venus, ou encore aux vétérans qui voulaient du changement. Reste maintenant à voir si l’ensemble tournera bien, tant sur consoles que sur des PC modestes, si les serveurs tiendront la charge, qu’il n’y ait pas trop de bugs; et surtout si le public sera au rendez-vous. Pour une réponse plus éclairée sur ces questions, on se revoit donc sur le champ de bataille durant la bêta ouverte courant août ou à la sortie de Battlefield 6 ce 10 octobre 2025. Vivement !