60 ans, le bel âge ? Parce que le compteur lui octroie de plein droit le respect dû aux aînés, maître SEGA ouvre l'album de famille avec l'Astro City Mini, une version miniature de la borne que tout joueur digne de ce nom rêve de voir un jour trôner dans son salon. À l'heure où les compilations rétro fusent de toutes parts avec un certain succès (coucou Capcom), SEGA continue de parier sur une miniaturisation du hardware, un an après la honteuse Game Gear Micro et son écran à devenir miro. Disponible depuis la fin de l'année 2020 au Japon, la belle arrive enfin sur le Vieux Continent grâce aux bons soins de l'éditeur Just for Games.

Rise from your grave

L'ouverture la boîte annonce la couleur : l'Astro City Mini entend rendre hommage à des décennies de savoir-faire, un pari qui sonne comme une évidence au vu de l'intestable catalogue du Japonais en la matière. Compacte mais lisible, la borne table top s'avère être de bonne facture sur le plan visuel : l'écran démesuré de l'originale n'est évidemment pas à l'échelle, mais l'ensemble reste lisible, preuve que l'on peut toujours s'améliorer, même après tant d'années. Tous les ports se situent à l'arrière de la bête : de l'alimentation micro-USB aux deux ports manettes en passant par une sortie HDMI, tout semble être en place.

Côté face, le joystick à la japonaise et les six boutons principaux sont de bonnes facture : plutôt proche de ce qui se fait du côté de chez Sanwa (le fabricant n'équipe malheureusement que le stick arcade vendu séparément), ils optent pour une robustesse fort à propos et un retour immédiat, sans parler du cliquetis si satisfaisant qui achève de nous rassurer sur leur potentielle durée de vie. Certes, la petitesse de l'ensemble pourra sans doute faire pester les plus grosses paluches, mais force est de constater que SEGA a ici joué la carte de la qualité... ce qui est la moindre des choses au vu du tarif assez prohibitif affiché : 159 euros chez son distributeur officiel, soit le même prix que le Capcom Home Arcade à sa sortie.

Trop-Plein les oreilles

Mais après avoir admiré la (petite) bête sous toutes les coutures vient l'heure de la mise sous tension : l'écran intégré profite d'une netteté appréciable, que l'on pourra moduler via le menu principal, pour diminuer la luminosité, ou simplement retrouver l'affichage de l'époque et ses lignes propres aux écrans cathodiques. Loin des errances de la portable suscitée, le confort de jeu est ici bien meilleur, et l'on pourra sans mal choisir de jouer sans se brancher sur un écran traditionnel, au moins pour de courtes sessions.

Mais les sens sont rapidement mis à rude épreuve, puisque le haut-parleur intégré dans la partie supérieure de l'engin donne vite envie de s'en passer : criard et tout aussi figé que la lumière de l'écran, le rendu sonore compresse les pistes originales tout en saturant les aigus, pour un résultat bien vilain, qu'un casque branché en mini-jack permettra (un peu) d'équilibrer. Dommage que le volume se règle lui aussi via le menu principal de l'Astro City Mini, à plus forte raison que le thème principal, redondant et assez peu inspiré, ne cesse de se lancer à la moindre manipulation.

Ergo Seum

Tous ces problèmes pourront vite être réglés en choisissant de passer par une sortie HDMI, pour profiter d'un confort de jeu optimal, puisque l'on pourra conserver la prise en main typiquement arcade de l'objet. Petit bémol : la taille du câble micro-USB rend quasiment indispensable l'achat d'une rallonge pour se tenir à bonne distance de l'écran.

Les plus fortunés opteront pour une autre solution : brancher la manette additionnelle facturée 39,99 euros, et ainsi profiter d'une bonne longueur de câble. Malgré un look de prime abord très angulaire, cette dernière se révèle très agréable à prendre en main, et profite comme l'Astro City Mini de boutons solides et d'une croix directionnelle qui remplit parfaitement sa fonction. Comble du luxe : les boutons "Credit" et "Start" sont ici bien libellés, ce qui évite de s'emmêler les pinceaux comme sur la borne, quand vient l'heure de bourrer les crédits avant le game over fatidique. Et que dire des joueurs aux grandes paluches qui la préfèreront sans doute à la prise en main résolument arcade, les boutons profitant d'un espacement plus classique.