Créateur: Bruce Geller

Distribution:
Peter Graves: Jim Phelps
Phil Morris: Grant Collier
Jane Badler: Shannon Reed
Thaao Penghlis: Nicholas Black
Tony Hamilton: Max Hart
Terry Markwell: Casey Randall

L’IMF n’en à jamais fini avec vous. Bien que Jim Phelps ai laissé cette vie derrière lui, l’agence le recontacte suite à la mort d’un agent qu’il avait personnellement formé. Alors rebelote une dernière fois, histoire de venger comme il se doit son ancien élève. Il fait alors la rencontre de la nouvelle équipe et mène avec brio cette mission vengeresse. Remis dans le bain de cette vie d’espion, il décide de reprendre le poste et de mener cette nouvelle team sur le terrain. C’est le retour de ‘Mission Impossible’, entre 1988 et 1990, pour deux saisons très condensées.

Peter Graves reprends donc le rôle qui l’a rendu célèbre dans ce revival deux décennies plus tard. La formule restera identique, bien que modernisée. Le rythme est toutefois plus enlevé, ce qui n’est pas pour me déplaire car la première série avait parfois tendance à trop s’attarder sur des détails peu importants. Petite grande particularité, la série est intégralement tournée en Australie, pour des raisons de couts de production, et donc par conséquent une bonne part du casting sera originaire du cru. Autre point intéressant à relever, certains des épisodes seront des relectures de ceux de la première série, un scénario légèrement remanié pour mieux coller à l’époque mais en gros ce sont des remakes. Il faut savoir qu’une grève des scénaristes avait lieu en ce temps-là à Hollywood, ce qui impacta pas mal la production. Selon quelques-uns, l’idée de base était même de ‘rebooter’ totalement le show au lieu d’en faire une suite, nous aurions donc retrouvé les personnages de Rollin Hand, Cinnamon Carter, Barney Collier etc… Le concept fut abandonné au profit d’une suite plus classique, et tant mieux car vu d’aujourd’hui cela à permis à la saga de s’ancrer dans une temporalité plus grande.

Passons en revue la fameuse nouvelle équipe en commençant par le fils de Barney justement, Grant, qui suit les traces de son père au sein de l’IMF. Phil Morris - son interprète - et le véritable fils de Greg Morris, et cela confère d’autant plus cette notion de continuité à l’ensemble du show. Greg Morris qui participera en tant que guest-star à trois épisodes de ce revival (un épisode en saison 1 et le double-épisode d’ouverture de saison 2). Tant qu’on est à évoquer les retours, Linda Day George reprendra également son rôle le temps d’un épisode, elle qui participa à la série classique entre 1971 et 1973. L’autre retour, et lui aussi pour toute la série, mais qui en version française n’a eu aucun impact, c’est la ‘voix de la cassette’ (qui n’est plus du tout une bande en ‘90 mais peu importe…), à savoir Bob Johnson. C’est lui qui en anglais aura fait l’entièreté des ‘ordres de mission’ de tout les épisodes ! 

Revenons à nos moutons et continuons avec Nicholas Black, un acteur qui aura pour fonction de jouer des rôles divers ou d’usurper l’identité d’un quidam pour infiltrer le camp de l’adversaire et gagner sa confiance. C’est Thaoo Penghlis qui lui prête ses traits de manière convaincante et qui a la lourde tâche de succéder à Martin Landau et Leonard Nimoy, et il y parvient sans honte. C’est principalement lui qui usera des masques qui en cette année 1988 évolueront grandement… Alors qu’il se sert à l’instar de Rollin Hand d’un visage en latex sur laquelle il applique ses artifices au début de la série, Grant créé la première ‘machine à masque’ assez rapidement (dérivé des travaux de son père et de Russel Acker, un agent devenu dissident), engin qui sera amené à grandement évolué par la suite. Fini la perte de temps et le travail manuel, la machine fait tout le boulot. Ha, la modernité…


Notre trio de beau gosse, qu'on croirait prêt à séduire "les filles d'à-coté"

Dernier gars de ce trio de bonhomme, Max Hart. Plus ou moins « l’homme fort » de la troupe même si son rôle est loin de se résumer à cela. Il est également pilote de tout ce qui se pilote, expert en maniement des armes et sacré charmeur. Il faut dire que son physique de surfeur blond californien lui ouvre bien des portes. De toute la team, c’est de loin le plus versatile. D’un caractère assez protecteur et plein d’humour, son regard peut en un instant se glacer et il devient alors une brute sanguinaire sans la moindre pitié. J’ai grandement apprécié ce personnage ambigu, le plus lucide de tous, le plus terre-à-terre mais également celui qu’il ne faut pas pousser trop loin, car dès qu’il franchit la ligne rouge, plus rien ne peut l’arrêter. Il est superbement incarné par Tony Hamilton qui dépasse avec ce rôle son simple statut de ‘beau gosse aux gros biscotos’ pour apporter de la profondeur fort bienvenu à Max. Malheureusement en me renseignant sur ce qu’était devenu cet acteur depuis la fin de la série, j’ai appris son décès en 1995 à l’âge de 42 ans…Triste.

Passons à la gente féminine avec Terry Markwell qui joue Casey Randall…le temps de 12 épisodes. Styliste de renom, elle à pour fonction de s’assurer de la cohérence ‘du tout’, de faire en sorte que l’arnaque tienne la route. C’est la Script en somme. Là encore son rôle va bien plus loin que cela et elle servira bien souvent en tant que ‘femme appât’. Ayant perdu son mari lors d’un attentat à Rome, elle a développé une hargne qui la sortira de bien des misères…jusqu’à sa mort donc par empoisonnement au cours de ce fameux douzième épisode. C’est donc un tragique destin pour Casey qui rejoint son mari dans l’au-delà. Il s’agit du seul membre actif de L’ IMF que l’on verra périr de toute la série (depuis ses débuts en 66). Mais fait amusant, tout va pour le mieux pour Madame Markwell, devenue depuis directrice d’une boite de Design intérieur…

Le Cas Jane Badler

On aborde maintenant un sujet délicat. Un truc assez personnel mais que je me dois d’évoquer au moment de présenter ce dernier personnage. Je n’ai jamais vu au cours de ma jeunesse les ‘grands films de monstres’, cela n’a jamais été ma came. Les Freddy, Les Chucky, Les Jason et autres xénomorphes ou predators n’on jamais fait parti de mon imaginaire d’adolescents. Ces créatures n’hantaient pas mes cauchemars, bien trop pleutres que j’étais pour regarder leurs métrages respectifs (je n’ai aucun attrait pour l’horreur et le gore). Moi j’étais plus un gamin de la SF-pulp et des comics. Les ‘Grands Monstres’ de mon enfance se résument donc en deux personnages en tout et pour tout. Le premier, l’inévitable Dark Vador, terrifiant dans son armure noire avec sa respiration mécanique glauquissime à souhait. Le deuxième…le deuxième, c’est Jane Badler.

Ou Diana, pour les intimes.

Alors oui je sais bien que ce n’était qu’un rôle. Que Madame Badler n’a certainement jamais mangé personne, ni de fourmi ni de souris. Mais pour moi elle est à jamais indissociable de cette cheftaine à la chevelure improbable et à la tenue rouge bariolé, et qui cache sous son visage hautain une face de reptilienne impitoyable. Avec d’énormes yeux rouges bien vicelards. V fut le cauchemar de mon enfance, pour mon plus grand bien. Une série devenue kitch avec le temps mais dont le message de fond, la mise en forme, le symbolisme reste pour moi inégalé. Des extra-terrestres fascistes (et mangeur d’hommes !) contre des résistants californiens… cette série fut créée spécifiquement pour moi, je n’ai pas le moindre doute à ce sujet. Une œuvre qui fut marquante et fondatrice pour le jeune mioche que j’étais.

 
Alors c’est comme çà. Quand Jane Badler débarque dans Mission Impossible, impossible pour moi d’y voir Shannon Reed, la journaliste devenue espionne internationale et séductrice en diable. Quand elle sourit, j’ai l’impression qu’elle veut me bouffer tout cru. Quand elle lance son regard langoureux, j’ai l’impression qu’elle veut me planter un couteau dans le dos. Je n’y peux rien, cette femme me terrifie.
Mais à part çà, elle joue bien, pas de souci. C’est juste étrange de voir Diana/Jane/Shannon se faire dorloter par les mecs autour d’elle, d’être la ‘petite chérie’ de l’équipe, de voir les hommes s’inquiéter de cette ‘petite nature’… à mille lieux de la badassitude absolue de l’increvable femme-lézard qu’elle incarna auparavant.


Cette deuxième fournée ne rencontra pas le succès de la première et ne dura que le temps de deux saisons, pour un total de 35 épisodes (19 la première, 16 la seconde). Mais au final 35 c’est plus que suffisant car pour les avoir tous revu on fini tout de même par tourner un peu en rond. Le schéma d’un script à l’autre fini par déborder et on en distingue les grosses ficelles (genre le subalterne qui se fait systématiquement tué par le vilain…). Et comme pour la classique, aucun lien scénaristique ne lie les différents épisodes entre eux. Vous pouvez les revoir dans n’importe quel ordre peu importe cela revient toujours plus ou moins au même. Il n’y a que deux ‘événements’ marquant au cours de ces deux saisons qui ne peuvent êtres ‘déplacés’ : le retour de Jim dans le pilote et la mort de Casey dans le douzième. Pour le reste peu importe l’ordre de visionnage.

Jim Phelps serait-il un démon sous ses airs de vieux papy ?

Ce qui est particulièrement intéressant à revoir avec notre regard contemporain, c’est l’ambiance politique de cette époque charnière qui voyait l’éternel ennemi communiste perdre la Guerre Froide. Le Mur de Berlin tombait au cours de la production - un épisode y fait clairement référence - et l’équilibre du monde s’en trouvait un peu chamboulé avec tout ces petits états de l’Est qui sortaient alors de nulle part. Un beau terrain de jeu pour des récits d’espionnages. Toutefois tout les épisodes ne sont pas irréprochables, loin de là… le pire étant celui voyant Shannon effectué un vol spatial à bord d’une navette…je crois que cet épisode avait vu trop grand… le résultat est assez peu convaincant, c’est le moins que l’on puisse dire.

Un mot enfin sur le thème de Mission : Impossible, iconique. Composé par Lalo Schifrin qui le fit enregistrer par son Jazz-Band pour la série en 1966, le rythme serait inspiré du célèbre code Morse (des traits et des points). Peut-être un message est-il caché depuis tout ce temps au sein de ce générique culte ?

Générique remanié pour cette mouture 1988

L'avis d'Amidon, le chat de la maison:

Rendez-vous Mercredi prochain 18H pour une nouvelle chronique.