Chapitre III : À la Découverte du Monde

« Vis ta vie » qu’il m’avait dit le vieux. Soit. Me voilà donc à trainer dans les rues de Davon, à réfléchir à mon avenir. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’on à l’embarras du choix. La guerre qui fait rage entre les trois factions (L’alliance de Daguefilante, le Domaine Aldmeri et le Pacte de Cœurébène) pour le contrôle de la Cité Impériale créée de fait un seul véritable avantage : l’économie est en plein essor. Il n’y a littéralement qu’à traverser la rue pour trouver du travail. Les différentes guildes accordent l’entrée à de nouveaux adeptes à tour de bras, pour engranger un maximum d’adhérent et asseoir leur pouvoir aussi bien politique que social. Les différents artisans quand à eux cherchent des apprentis dans tout les domaines (charpente, joaillerie, armurerie…que sais-je encore) et même les métiers de l’ombre connaissent un regain d’activité (comme d’habitude me direz-vous lors des périodes troublées). C’est ainsi, alors que je me renseignai à droite à gauche sur comment gagner ma vie que je fis la rencontre de Concordia Mercius (en photo ci-contre), membre éminent du Conservatoire Cyrodiiliaque. Société d’archéologie spécialisée dans les reliques argoniennes, ce qui bien sûr suscita grandement mon intérêt. La demoiselle cherchait ardemment une fine lame pour empêcher Margus Derius - un concurrent moins scrupuleux -   de lancer une terrible malédiction amenant à la fin du monde (la routine, quoi). Contre monnaie sonnante et trébuchante, je m’engageai dans cette aventure qui de surcroît me permettrai d’en apprendre plus sur mes ancêtres. Tout bénéf’.

Je profitai de cette avance pécuniaire pour me rendre au port et déposer une demande officielle de laissez-passer pour Vvardenfell, foyer de mon enfance qui désormais ne laissait entrer que peu d’étranger. Même si j’étais un natif de l’île volcanique, ironiquement rien ne justifiait mon droit du sol et je devais donc m’acquitter de ce droit de passage…cela ne me fit pas plaisir mais je n’eus guère le choix malgré mes quelques protestations lancées au bureaucrate hermétique…

Norg-Tzel, un royaume mythique pour nous autres Argoniens. L'endroit n'est pas des plus accueillant...

Je passe les péripéties à base de course-poursuite, d’interrogatoires de témoins, d’étripage de receleur, de ‘petits services’ à rendre pour obtenir quelques infos pour me consacrer à la partie la plus satisfaisante de cette histoire, à savoir la découverte de Norg-Tzel, île mythique argonienne. J’y posai les pattes en compagnie de Jee-Lar, autres membres du conservatoire et frère d’écaille. J’en fis la connaissance au cours de cette mouvementée quête à la recherche du crâne doré de  Beela-Kaar et très vite nous nous lièrent d’amitié. Il possède certes un caractère couard et surtout académique des choses mais c’est justement en cela que nous formons un bon duo : il m’indique sur quoi ou qui taper. Une méthode très efficace, surtout lorsqu’on pénétra dans le temple maudit, tapissé de pièges en tout genre et de gardiens ancestraux plus ou moins vivants. Grâce à son savoir, nous sommes parvenus à empêcher Margus Derius de mener à bien le rituel nécromantique, quel qu’en était le but (de toute évidence maléfique) et de mettre la main sur l’antique crâne doré. C’est ainsi que nous quittèrent cette terre de légende, avec un artefact qui valait son pesant de pièce d’or.

Ce bon vieux Jee-Lar en pleine étude. Un compagnon d'aventure peureux mais érudit. Et un bon ami.

Dès lors, Jee-Lar devint mon fournisseur officiel de petit boulot. Une petite main nécessaire à la création des grandes expéditions du conservatoire. La logistique quoi, chargé de récupérer le matériel utile. Ce job me convient parfaitement. Je vais être franc ce n’est pas très bien payé mais cet emploi possède trois avantages. Le premier : j’ai droit à une monture. Il était temps. Le deuxième : pas d’horaire. Pas de contraintes de temps ou de quelconque pression que ce soit. Bon je n’ai pas mille ans non plus mais à un ou deux cycles près, peu importe. Le troisième : ces missions me permettent de parcourir le monde et d’y faire d’innombrables rencontres, toutes plus ou moins farfelues. Car ce bien sympathique Jee-Lar possède un carnet d’adresse rempli d’excentriques en tout genre. Chacun possédant certes des talents indéniables mais alors vraiment ils sont aussi tous un peu…’décalés’, dirai-je pour rester courtois.

Quelques exemples de connaissances 'Jee-Lardienne': Snushbesh, qui tient un atelier de menuiserie, et qui est la première métisse humaine-orc que je rencontrai. Mindileth, et son anti-venin à la conception...dont je préfère taire la composition. Une personne surprenante qui m'a fortement marqué (une vraie barjo). Et Valashi, qui tient un petit magasin d'enchantement dans un endroit paradisiaque.

Mais au delà-de çà, c’est donc bel et bien le fait de voyager qui me plaît dans ce boulot. Voir du pays. Que ce soit dans les landes boisées de Hauteroche, le désert d'Alik'r ou les terres reculées de Raidelorn, je parcours ces immenses territoires l’œil grand ouvert, émerveillé par toutes ces splendeurs indescriptibles. Les périples sont longs, semés d’embûches mais toujours instructifs et enrichissant mon expérience. J’y côtoie chaque fois de nouvelles créatures, hostiles ou non, qui font montre de l’incroyable diversité en Tamriel. Quelle étrangeté que de voir pour de vrai des Mammouths, des trolls des marais ou des esprits protecteurs de la forêt. Sans parler des spectres ou autres vouivres que je me contente d’observer de loin avant de rebrousser prestement chemin. Cet aspect d’exploration est l’un des grands plaisir de ce monde.

Moi-même et ma fière monture (nommée Canne à son) devant une statue d'un quelconque dieu protecteur de la nature...

Une Khajit, un elfe et une orc font équipe pour je ne sais quel périlleux périple

Certains héros possèdent des montures avec de sacrées gueules! Magnifique animal!

Un vaisseau fantôme croisé au hasard d'un voyage...aussi flippant que captivant

La superbe ville de Sentinelle marque l'entrée du désert d'Alik'r

Et c’est un soir comme un autre, alors que je regagnai ma chambre louée à la taverne de la Flasque d' Ébène que la charmante serveuse m’informa que j’avais du courrier. Il s’agissait d’une lettre officielle – et type - du Gouverneur de Vvardenfell, qui m’invitait tout aussi officiellement à venir découvrir son île. Un religieux avait ajouté en bas du document à l’encre rouge un court message, lui aussi m’appelait de ses vœux. Je n’en dormi pas de la nuit. Dès le lendemain matin, j’embarquerai sur la chaloupe d’un passeur pour enfin ‘rentrer à la maison’.

Faneracine est de loin le plus bel endroit que j'ai pu croiser au cours de mes pérégrinations. La ville est en grande partie conçu à l'intérieur de l'arbre géant. Tout simplement Majestueux!

Place centrale de l'étage de Faneracine. On en prends vraiment plein la vue!

Chapitre IV : (Re)Voir Balmora…

Quiconque met les pieds pour la première fois sur Vvardenfell se doit de se présenter devant le Gouverneur, dont le bureau est installé dans la toute petite bourgade de Seyda Neen. C’est un passage obligé. Il vous accueille de la manière la plus aimable dont il peut faire preuve et vous pose les questions d’usages sur vos intentions sur ces terres. Puis une fois la paperasse archivées, vous êtes libre d’aller où bon vous semble.

Voilà la première vue que chacun découvre lors de sa première venue à Vvardenfell: le Bureau du Gouverneur. Endroit devenu mythique pour beaucoup...

Pour ma part, le premier endroit où je me rendis fut Balmora. J’ai un lointain souvenir de cette ville, qui date de ma jeunesse. Mon père et moi nous y rendîmes pour une affaire dont je ne me souviens guère, mais qui impliquait que j’entre discrètement dans un tripot clandestin pour y voler une épée de garde (ma petite taille et mon agilité étaient les seules raisons pour lesquelles j’accompagnai mon géniteur, qui était bien trop gros et pataud pour se glisser à travers le soupirail). La peur de ma vie. Faire ressurgir cette vieille histoire pour la coucher sur le papier emballe mon cœur comme jamais, comme il le fut lors de ma première chapardise dans cette bâtisse.

Revenir 20 ans plus tard à Balmora réveille en moi de vieux souvenirs...

Je me souvenais d’une ville immense, avec ses canaux traversant les rues de part en part, ses gardes et leurs torches qui me terrifiaient, ses habitants hostiles…Lorsque je débarquai à nouveau dans la place, près de 20 ans plus tard, la réalité des lieux se confronta à mes souvenirs. Balmora n’est pas si grande, ses canaux se résument à un seul qui passe sereinement, loin des flots tumultueux qui restaient dans mon fertile esprit et ses gardes sont certes toujours terrifiants sous leur armures mais pas plus qu’ailleurs. Je tentai de retrouver la demeure de mes méfaits oubliés de tous sauf de moi-même mais je n’y parvins pas. Du moins pas précisément. Je reconnus le quartier mais quand à la maison exacte…elles se ressemblent beaucoup trop pour parvenir à les distinguer, surtout au vu de la lointaine mémoire exagérée d’un petit lézard apeuré comme je le fus. Je m’arrêtai un moment sur la route partant vers le nord, au-delà des murs protecteurs. Là-bas, quelque part se terre les vestiges de mon enfance. J’hésitai à en prendre la route mais au bout de 10 minutes à poireauter sur place, je décidai de reporter ce trajet. Retour sur mes pas, vers le sud. Et plus concrètement à la Cité de Vivec, où m’attendais énormément de choses…

Petite pause sur une terrasse, à observer le Mont Écarlate et ses fleuves de laves incessants

La Capitale de Vvardenfell grouille de vie en tout genre. Entre les hordes de mercenaires, les marchands de tout ce qu’il est possible de vendre, les passeurs pour les contrées plus ou moins lointaines (en bateau au-delà de l’île ou bien avec ces fichus insectes géants dont je ne me souviens jamais le nom pour tout voyage intra-insulaire), ses animaux tous plus bigarrés les uns que les autres, ses ouvriers en nombre. Car oui Vivec est une cité en pleine expansion, et à la vitesse Grand V je vous prie de me croire. Son architecture particulière, basé sur des cantons indépendants les uns des autres, permet de répartir les travaux sur les différents chantiers par étapes. Alors que l’un est actuellement en cours de construction avec mille bras pour le mettre à jour, les fondations d’un nouveau canton sont déjà visible plus loin. Jusqu’ou ira la progression de la ville ? Nul ne le sait.

Les caravanes de l'île se font sur ces immenses insectes répugnants, nommés 'Foule-vase'. Ce qui est surement leur nom en langue commune car même si je ne me souviens pas de comment les appelait mon père, je suis certain que ce n'était pas comme çà. Il devait surement se servir du mot en langue Elfe noire. Je me renseignerai dessus...Observez en arrière-plan la Lune de Baar Dau, en fait un météore maintenu en léviation par le Dieu-Vivant qui donne son nom à la ville.

C’est cette profusion d’activités qui me frappa au premier abord. Je suis dépassé par ce qui m’entoure. Partout autour de moi des centaines de gens anonymes vaquant à leurs occupations, et moi au milieu d’eux. Je me ballade un peu et fini par trouver le lieu ou je dois me rendre : le Temple de Vivec, le Dieu-Vivant. Souvenez-vous de mon courrier : bien plus qu’un simple laissez-passer, il s’agissait d’une convocation par Vivec lui-même, m’intimant l’ordre de me présenter à lui le plus rapidement possible. Bon j’ai fait quelques menus détours mais me voilà devant lui, introduit par le chanoine qui m’attendait au bureau du gouverneur à mon arrivée. La présence du moine facilita grandement mon interrogatoire par le fonctionnaire pointilleux et je l’en remercie grandement.

Vivec vu depuis le Temple du Dieu, avec ses deux cantons terminés. Derrière, dans le brouillard, se construisent deux autres quartiers tandis que les fondations d'un troisième se trouve encore un peu plus loin. La Cité sort littéralement de l'eau.

Pour la faire courte, le Guerrier-Poète me demande de lui donner un coup de main pour résoudre un problème de magie noire qui semble ronger toute l’île. Je répondrai de mes avancées à l'Archi-Chanoine Tarvus qui se chargera de faire la liaison entre la divinité et ma modeste personne. « Pourquoi moi ? » demandai-je au puissant Dieu. Car mes exploits au Guet de Davon parvinrent à ses oreilles et qu’il souhaite avoir un étranger pour mener à bien cette enquête, quelqu’un sans influence intérieure. Je ne saurai dire si Vivec connaissait mon lien avec Vvardenfell et préféra le taire ou bien s’il n’était pas au courant. Dans le premier cas, il faisait office de malice propre aux divinités, dans le second, ce même statut se révélait proprement et purement factice.

Vivec, le Dieu-Vivant, qui vous reçoit en son Temple.

Croyez-le ou non, mais la demande du Dieu Vivant ne m’importait guère. Ses exigences attendraient. L’archi-Chanoine ne me faisait guère confiance (et la réciproque était tout aussi vrai) et j’avais d’autre ambitions, plus proche de mes conditions. Comme me faire un maximum de flouze en cette terre grouillante d’âmes. C’est ainsi que je me décidai à entrer dans une guilde, celle des Mages, afin d’y apprendre l’art de l’enchantement et de l’alchimie. Danel Telleno y fut mon maître d’apprentissage, rude et exigeant. Mais aussi compréhensif, pertinent dans ses critiques et avisé sur ses jugements. Je progressai à une vitesse folle sous ses enseignements. Très vite je devins autonome et c’est ainsi que je pus monter ma petite affaire d’alchimiste et d’enchanteur en tant que préparateur de potions et de runes magiques. Oh je suis loin d’être un grand nom dans la profession mais en combinant ces activités avec mes petits boulots pour Jee-Lar, j’économisai assez pour me prendre un petit appartement au cœur même de Vivec, modeste mais correspondant à mes besoins fort peu exigeant.

La gérante des locations du Canton de St Délyn se nomme Sosia Épinard. Et cela me fait sourire

J’en étais rendu à ce moment là de ma vie quand mon pote Prophétos se rappela à moi, toujours via ce lien télépathique un brin envahissant. Il avait enfin localisé Lyris à Havreglace et emmagasiné suffisamment de puissance pour créer un portail pour m’y emmener. Ne restait qu’à mettre en place un plan d’évasion…

À suivre…