Alan Wake sort enfin de l'obscurité, mais c'est tout simplement pour nous entraîner avec lui avant d'y replonger. Après des années de développement, Remedy nous livre son nouvel univers. J'ai parcouru les trois premiers chapitres de ce que j'espère être un best seller. Comment faire pour offrir une histoire sombre et prenante, avec une écriture parfaite, des références fantastiques assumées et même énumérées à haute voix par le héros? Ne demandez pas à Quantic Dream...demandez à Remedy. Ne vous inquiétez pas, aucun élément de l'histoire ne vous sera révélés.

Chapitre 1: Mes premiers pas.

C'est sous une pluie battante qui mouillait toute la capitale, que j'ai récupéré l'une des clés d'une année 2010 réussie. Mes précédentes déceptions, bien que loin d'être des désillusions m'avaient quelques peu refroidie sur ces quatre mois passés. Un voyage dans l'espace qui se transforme en guerre, une mission d'infiltration qui elle aussi vire au carnage. Seule la rencontre avec une sorcière était parvenue à me faire quitter mon canapé. Mais la perspective de ce mois de Mai était tout simplement trop belle. Et si sa concrétisation mit trop de temps à arriver (le temps qui ne passe jamais en vitesse quand on le désir) au final, la déception se fait muette, et l'ébahissement est enfin là.

Privé de toute information concrète sur le contenu, je n'avais en tête qu'une vague idée du nouvel ouvrage de Remedy. Alan Wake, un écrivain en mal d'inspiration, en proie à la phobie de la page blanche depuis deux longues années, part se ressourcer à Bright Falls avec sa femme Alice. Le début sombre qui guide ses premiers pas, mes premiers pas, n'est qu'un aperçu de ce que son prochain livre aura à offrir en terme de cauchemar. D'ailleurs voilà Alan qui se réveil. L'ombre a disparu, Alice est là et Bright Falls est toute proche. La lumière orangée du ciel annonce la nuit imminente. Le temps de récupérer les clefs du chalet, de rencontrer une fan passablement agaçante de l'avis d'Alan, toute simplement énamourée selon moi et on retrouve Alice dans la voiture près pour des vacances en amoureux. Quelques détails chiffonnent déjà. Les premières question commencent à se poser. Je n'en dirais rien, je vous laisse découvrir par vous même l'intrigue savamment distillée, tout comme la raison pour laquelle il faut absolument arriver au chalet avant la nuit.

Chapitre 2: Et la lumière se tut.

Après une série de péripéties dont il ignore encore les tenants et les aboutissants, Alan, moi, se retrouve à marcher dans une forêt de conifères. Blessé et de toute évidence perdu, seule la vue d'un point de lumière au loin pourra donner l'espoir de trouver de l'aide. Quoi qu'il en soit, la route s'annonce longue et fastidieuse, mais après quelques efforts par cette nuit que la Lune clarifie, et qui évite l'illisibilité piège de ce genre d'environnement, Alan arrive enfin dans ce qui semble être une zone habitée, ou tout du moins éclairée par l'homme.

Si la lumière deviendra clairement un refuge, son entité opposé, l'ombre se nourrira de tout être et de toute chose mécanique qu'elle aura trouvé pour mettre fin à la progression de l'écrivain. La lampe torche est plus puissante que n'importe quelle arme à feu. Sans celle ci Alan est démuni.

Celui ci se déplace sans encombre, fait de la lumière son jouet et maîtrise suffisamment ce revolver pour parvenir tenir à distance le premier ennemi que son roman lui présentera. Après avoir aspirer par chance au début l'encre noir qui flottait autour de cet être possédé, deux balles suffirent à le faire disparaître. Car a son plus grand désarrois Alan venait d'abattre un homme, ou tout du moins son ombre. Sa vie new-yorkaise ne l'a pas habitué a courir en pleine forêt et certainement pas à tuer. De toute façon il y aura personne devant qui plaider la légitime défense. Avant même d'avoir pu toucher l'assaillant d'une troisième balle, celui ci s'est évanoui dans l'air...

Pas le temps de se lamenter. Alan doit continuer. Je dois continuer. Trop de chose reste en suspens. La forêt piégée par l'obscurité pose régulièrement contre sa volonté propre de nouvelles victimes de ce spectre sombre et invisible, qui deviennent bourreaux à mon approche. Quelques secondes avant leur arrivée, les arbre s'agitent, le peu de lumière que l'astre lunaire reflète disparaît, et une forte tension envahie l'air. A ce moment le combat recommence, comme la première fois. La lampe les aveugle, brise leur carapace sombre et quelque coup de feu viennent encore une fois à bout de cette menace fantôme...

Chapitre 3: L'envie de continuer.

La progression se fera ainsi sur l'ensemble des trois chapitres d'ores et déjà écrit de mon histoire avec Alan. Mais les contrastes sont parfaitement maîtrisés. Alan ne passera pas toute ses nuits à courir après un manuscrit. Le petit matin arrive et fait éclater la beauté de Bright Falls, quand la nuit précédente l'a transformé en monstre. Piètre conducteur car pas vraiment fait pour ça, Alan prend parfois le volant pour couvrir une longue distance en sécurité dans sa froide boîte de métal. C'est Alice qui conduit d'habitude et cela se ressent. Malgré tout un certain plaisir se dégage lorsque celui ci parcourt les routes sinueuses de cette région.

Le retour à une certaine normalité force Alan à faire abstraction de ce qu'il a vécu dans le noir. La rencontre d'être humain, de chair et d'os et non de fumée, devrait le rassurer, mais chacune des personnalités du village de Bright Falls dégage quelque chose qui ne lui permet d'avoir une pleine confiance. Quoi qu'il en soit, l'envie de voir le bout de ce tunnel, de connaître la fin de son propre roman, voilà ce qui fait avancer Alan Wake et ce même s'il doit recommencer les mêmes combats parfois palpitants et durs.