Qui sauvera du naufrage médiatique le cloud gaming, et par extension Stadia ? Les divers décideurs de Google reconvertis en VRP peinent à justifier la valeur ajoutée du service de jeu en nuage proposé par Google. Les difficultés techniques semblent immenses alors que le modèle économique est lui aussi pointé du doigt. Toujours personne ? Après Codemaster, un poids lourd de l’édition se drape aussi des habits de voyageur de commerce pour défendre cette technologie de rupture.

Approché par le magazine en ligne GI.biz, le responsable technologie chez Electronic Arts, Ken Moss, vante la supériorité du cloud gaming, notamment dans l’optimisation de Frosbite. Ce moteur 3D remarqué pour son système de destruction ainsi que sa gestion de la physique dans des titres vitrines tels que Battlefield, gagnera en efficacité grâce au cloud gaming. « L’excitation grandit en moi, mais ce n’est qu’une étape (…) le jeu en nuage ne se distingue pas dans la localisation géographique du CPU (…) c’est davantage dans l’addition de serveurs capables de faire fonctionner le jeu de manière efficace » , plaide-t-il.

Et Frosbite, déjà amélioré pour les consoles nouvelle génération, explosera de mille feux sur des plates-formes de cloud gaming. Stadia en tête : « Appliquez cette puissance flexible à un jeu comme Battlefield… DICE, notre studio interne, s’en félicitera. La modélisation des destructions sera incroyable, le rendu sera sans comparaison aucune ». Le responsable pointe la frustration du studio élite à travailler sur format domestique. En effet, les limites technologiques brideraient leur talent. « S’ils pouvaient disposer d’un groupe de serveurs informatiques à même de gérer notre moteur physique afin de calculer la désintégration des décors, nous approcherons grandement de la réalité ».

Une structure matérielle décentralisée comme Stadia « offre une quantité de calculs presque illimitée que vous utiliserez pour soutenir votre conception et votre ambition » , veut croire Phil Harrison, vice-président de la plate-forme de Google. Les éditeurs auront pour mandat de matérialiser cette aspiration.