Personne n'a pensé à une appli qui permettrait de générer une intro sur un membre de la communauté ? Je sais pas si y a du fric à se faire, mais y a du manque d'inspiration à combler. Que dire sur l'invité qui s'apprête à s'étaler dans nos colonnes ? Peut-être qu'il est au jeuvidéo (et la doublette qu'il forme (formait) avec Blacklabel) ce que Naulleau/Zemmour étaient à l'époque. De grand dézingueur en série, des snipers comme on en fait plus. Allons-y, il lui reste encore un chargeur à vider ...


 

TRAME

 

 I                           Pierre                            4/7

 

 II                         Feuille                        11/7

 

 III                        Ciseau                      18/7

 

 IV                           Puit                        25/7

 

 
 

 I      Pedro

 

Pourquoi Pedrof ?

Ça date du lycée où j'ai découvert internet, les pseudos et le merveilleux jeu multijoueur en ligne SOCOM sur Playstation 2 (le meilleur shooter online auquel j'ai pu jouer à mon sens, au-dessus de tous les épisodes suivants). Mon prénom en Espagnol est Pedro, j'ai voulu un nom qui fasse vieux soldat russe viril avec barbe blanche, j'ai pensé à Pedrov, et comme je voulais être original j'ai remplacé le v par un f. Puis j'ai ajouté "sergent" pour faire "Sergent Pedrof", qui était un de mes pseudos sur internet. Je fantasmais ce personnage de guerrier solitaire avec un fusil de sniper et un Desert Eagle, parce que j'adorais gagner avec ce duo d'armes dans SOCOM, c'était comme gagner avec un handicap, car les deux armes étaient très puissantes mais seulement dans les mains d'un expert.

Avec le temps j'ai supprimé "sergent" pour garder "Pedrof". Ce n'est pas un nom gracieux ou particulièrement joli, assez rêche.

Donc en fait c'est Call of Duty "Tchernobyl" 4 ton histoire ^^ ?

Call of quoi ? ^^

Tout le monde t'appelle par Pedrof sous ces latitudes où à l'instar de Liehd/Gollum ou Blacklaboule/Blackmaboule, tu as des sobriquets alternatifs ?

Non, je n'aime pas les sobriquets.

Y a t'il une version Ying et une version Yang du Pedrof ou t'as pas droit ?

Le yin et le yang, je ne connais pas trop, pourrais-tu m'en dire plus ?

Yin et Yang, une version obscure et version lumineuse de Pedrof. Comme Spiderman et Black Spiderman. Ou encore Dr Jekyll et Mister Hyde. Voire même osons, comme Double Face.

Non pas de version dark ou light de moi-même, je trouverais d'ailleurs vachement prétentieuse et narcissique une phrase pareille.

Le Pedrof est-il toujours égal à la lui-même ou peut se transformer/métamorphoser en fonction de la situation, de la discussion, du sujet ?

Je suis égal à moi-même, mais il faut bien sûr me connaître pour être de cet avis. Quand les gens ont des préjugés sur toi et te découvrent dans une posture qui ne rentre pas dans la case dans laquelle ils t'ont mis, ils peuvent parler de diverses facettes, etc. Moi je pars juste du principe que nous sommes complexes et impossibles à résumer.

Allez, il doit bien t'arriver de parler de toi à la 3ème personne de temps à autres, non ?

Le Pedrof est de nature modeste en fait ?

Non je ne parle jamais de moi à la troisième personne, et oui je pense qu'on peut dire que je suis modeste (moi je ne peux pas le dire puisque dire que je suis modeste serait justement ne pas faire preuve de modestie étant donné que la modestie est une qualité...)

C'est qui le mec sur ton avatar ?

Un type sur une photo que j'ai récupéré d'une banque d'images libres de droits. Je ne saurais plus dire l'adresse précise. Enfin, ma compagne dit que je lui ressemble.

En tout cas, en plus du ton de tes écrits, ça participe à donner une image sympa de toi 

#jecirelespompesdemesinvitésqueledimanchealorsprofites-en

Je ne sais pas quoi dire, ça me fait plaisir. Je pense qu'à un moment donné j'ai volontairement fait de la provocation (ça peut être antérieur à GB - je me couvre !) mais maintenant être un peu apprécié m'irait bien.

Tu veux dire qu'avant, tu faisais ton blacklabel ? Ou ton ladanette ?

Non, juste qu'à un moment donné je cherchais vraiment à faire adopter mes positions aux autres, surtout quand j'étais au lycée. Maintenant je peux avoir des positions que peu de gens tiennent (et j'en tire un certain plaisir) mais c'est toujours sincère.

Pourquoi bloguer ?

A partir du moment où j'ai eu internet (le lycée donc 2004), je me suis beaucoup servi des critiques de divers médias pour m'exprimer, faire valoir mes idées, mes positions, mes avis. J'ai souvent eu des difficultés à trouver "la place" pour parler dans les groupes "dans la vraie vie". L'écriture m'a toujours permis de pouvoir me poser, prendre tout le temps dont j'ai besoin pour exprimer ce qui me tient à cœur.

Aujourd'hui et depuis plusieurs années je n'écris plus que sur les jeux vidéo et je ne blogue pas vraiment, j'écris des textes sur les jeux vidéo qui se rapprochent le plus souvent de critiques (j'ose pas tout à fait dire critique parce que je ne sais pas si c'est digne de cette appellation) et plus rarement d'articles. Je n'ai jamais vraiment écrit des "billets d'humeur" à la façon d'un blogueur, d'ailleurs mon blog m'a surtout servi à écrire des critiques sur des jeux qui n'étaient pas dans la base de données ou bien des "pré-critiques", quand un jeu me faisait réagir sur un point précis sans que je l'aie terminé.

J'écris aussi pour donner un sens au jeu, parce que dans mon esprit jouer "aux jeux vidéo" pour jouer n'est pas valorisant (voire respectable). J'aimerais bien ne pas avoir ces notions dans la tête mais elles y sont, et viennent probablement de mon éducation.

J'écris également pour garder une trace de mes expériences et essayer de construire un propos critique, créatif et cohérent sur les jeux vidéo, et surtout sur la narration.

Enfin, j'écris pour avoir le plaisir de partager avec d'autres sur les expériences de jeu vidéo. Dans la vraie vie il n'y a personne à qui je peux parler de jeu vidéo, personne que ça intéresse (à part ma mère). Sur Gameblog j'ai pris beaucoup de plaisir à lire des critiques, y réagir, être lu, être commenté, réagir aux commentaires. Nous avons eu des débats passionnants sur ce site, et ce sont les écrits que tout le monde produit qui permettent à de tels débats d'émerger.

Personnellement ce partage écrit autour du jeu vidéo, sur GB particulièrement, fait (ou a fait) partie de mon équilibre. J'ai beaucoup de plaisir à écrire une critique, la poster et lire les commentaires. Comme je ne rate jamais une nouvelle critique de BlackLabel. Mais GB est devenu aride, plus personne n'écrit ou ne commente. Trop de gens qui produisaient des choses intéressantes (que je n'aimais pas forcément) sont partis et ils ont laissé un grand vide qui n'a pas été comblé. La version actuelle de GB (avec les gros textes et la couleur orange) a enterré la communauté, qui était déjà mourante du fait de la défection de plein de membres à cause de la ligne éditoriale du site.

Écrire, seulement sur le jeu vidéo ?

Ça a toujours été un besoin d'écrire ou tu peux t'en passer ? (je pose la question parce que j'écris des "tests/critiques/billets" (appelles-ça comme tu veux) sur des jeux depuis 2015 et perso, je pourrais m'en passer même si je trouve l'exercice intéressant, je ne réfléchis pas sur la structure/conception d'un jeu au moment où j'y joue par contre une fois fini, cela permet d'avoir un autre regard plus froid sur la plupart du temps merveilleuse aventure à laquelle j'ai pris part.

Tu te dois d'écrire sur 100% des jeux que tu finis ou il y a une sélection comme à Cannes ?

Seulement sur le jeu vidéo en ce moment. Je ne me sens pas assez pointu pour écrire sur le cinéma, les séries, les livres et la musique et je consomme trop de tout cela pour pouvoir être exhaustif.

Car oui je me mets pour objectif d'écrire sur 100% des jeux qui passent par mon créneau "en cours". Créneau qui en prend trois max et dont les jeux ne sortent que par le biais de la rédaction d'une critique. Je m'autorise à ne pas terminer un jeu qui me gonfle mais à vrai dire maintenant je prends mon temps et ça ne m'arrive plus d'abandonner un jeu en cours de route. Donc on pourrait presque ajouter que je finis tous les jeux que je commence.

J'ai déjà écrit de la fiction, et il y a quelques années je participais à un super chouette atelier d'écriture où on travaillait la narration, comment mettre le lecteur au plus proche du personnage.

Je ne serais pas loin de dire qu'effectivement c'est un besoin pour moi d'écrire, ça "participe à mon équilibre". Ecrire et réfléchir sur les jeux vidéo c'est un projet, un enjeu, une création au jour le jour, un plaisir. Cela nourrit ma vie. Et ça ne serait pas du tout la même chose si je n'avais personne pour me lire. Même quand j'écris sur Libre Office sans publier tout de suite, je pense quand même que c'est fait pour être lu, même si pas tout de suite. Que j'y parvienne ou non, j'écris avec le souci d'être intelligible pour les autres.

Quand je joue, pas sûr que je réfléchisse, mais entre chaque session oui. Le matin quand je vais au travail je peux penser à la partie de la veille et chercher à m'expliquer ce qui m'a plu et déplu et pourquoi. Dans une critique ensuite, plus que dire j'aime et j'aime pas il s'agit de décrire le plus précisément ce qui nous a fait cet effet, de façon je crois à ce que les autres puissent se faire leur idée.

Et tu dois le savoir mais l'aventure à laquelle j'ai pris part est assez rarement merveilleuse même si j'adore jouer en soit : prendre la manette et me mettre dans une situation de conflit. Rien de comparable.

"prendre la manette et me mettre dans une situation de conflit" => c'est à dire ? Tu t'es déjà battu avec un jeu ?

C'est-à-dire se mettre dans la peau d'un personnage qui, au sens extrêmement large, se confronte à des difficultés, qu'elles soient intellectuelles, physiques, psychologiques. C'est a priori le propre du jeu vidéo, de Crash Bandicoot qui doit traverser des niveaux infestés d'ennemis pour sauver Tawna jusqu'aux héros de Forbidden Siren qui luttent pour leur survie, en passant par Super Meat Boy.

C'est s'amuser à se battre, à se débattre, à relever des défis, dans un environnement qui est sûr, dans lequel on ne risque rien et dans lequel il n'y a pas de conséquences. C'est aussi un environnement d'expression (beaucoup) et de créativité, de recherche. On laisse libre cours à ses envies dans un niveau, on déploie son talent, on fait ce qu'on veut dans le cadre imposé.

Quelque part c'est sans doute une manière douce de se préparer à affronter toutes les difficultés de la vie (ou de prendre sa revanche). Et cela fait toujours du bien d'y revenir, c'est rassurant.

Deux choses : c'est qui le plus difficile ? La vie ou le jeu vidéo ?

La vie bien sûr.

Et as-tu déjà élaboré des stratagèmes plus ou moins abracadabrabrantesque pour te sortir d'un mauvais pas (en jeu mais pourquoi pas IRL après tout) ?

Oui, en jeu vidéo (pour le boss de fin de Amy en mode difficile j'ai cartographié le niveau sur une feuille et planifié mon trajet). IRL je suis plus timoré, même si quand la situation le demande je mets tout en œuvre pour mettre les chances de mon côté.

Trois choses en fait ^^, tu passes tes nerfs sur un jeu pour te défouler de frustrations IRL de temps à autres ?

Pas tant que ça. Par contre les jeux en ligne, quand je gagne ça agit comme un booster d'ego. Mais ce n’est pas souvent que j'y joue, le dernier c'était Duke Nukem Forever (même des années après sa sortie, sur PS3 il reste des gens). Taper sur des IA je ne peux pas dire que ça me défoule... Ce qui fait du bien quand on est frustré c'est d'en parler.

Pourquoi ce besoin sur Amy plutôt qu'un autre jeu ? Tu peux spoiler, y a prescription ...

D'accord ! Le dernier niveau est infernal, particulièrement en mode difficile. On est dans une espèce de niveau à l'architecture labyrinthique, on meurt à petit feu et un gros balèze nous pourchasse à mort ! Il faut tout en fuyant le boss ramasser toutes les seringues présentes dans le décor pour ralentir le plus possible notre "infection" et ne pas se retrouver coincé dans une impasse. Il faut gérer la distance avec le boss et l'amener à certains endroits pour pouvoir lui péter une dent. Au bout de x dents pétées, il meurt. La valeur de x est fonction du niveau de difficulté, donc en mode difficile il n'y a aucune place pour l'improvisation : c'est le parcours parfait, ou la mort, en sachant que le lieu est grand mais pas du tout en ligne droite, c'est-à-dire qu'on doit forcément tourner en rond...

Un bon gros challenge qui n'a pas de sens d'un point de vue narratif (l'héroïne n'a pas le luxe des multi-vies pour apprendre de ses erreurs), mais extrêmement stimulant pour nous joueurs.

La vie plus dure, c'est parce qu'on a qu'une vie dans la vie et ni plusieurs cœurs, ni une jauge qui remonte toute seule ?

Ou ça va plus loin que ça ?

Ça va plus loin que ça, même si le simple fait d'avoir une seule vie implique que la "gestion" de notre unique vie est un enjeu bien plus important : on ne se rattrape pas en rechargeant la partie si on blesse ceux qu'on aime, si on se handicape à vie, si on perd un an d'étude, si on est viré de son boulot... Alors que le jeu vidéo on peut l'aborder légèrement en s'amusant à rouler comme un fou ou se suicider même.

C'est un sentiment personnel ou c'est une vérité générale ?

C'est un sentiment personnel. D'autres sont peut-être plus téméraires et plus aventuriers dans leur vraie vie.

A ce titre, ceux qui risquent leur vie pour la performance, sur les toits des trains, ou en haut de gratte-ciel sans aucun appareil de sécurité, voire les base jumpers, tu ne les comprends pas ou c'est un état d'esprit différent ?

Ils ont de tout évidence certains besoins que je n'ai pas ou alors à des niveaux plus impérieux.

Pourquoi Gameblog ? Est-ce ton seul canal d'expression ?

D'expression écrite actuellement oui. Pourquoi GB, parce que je n'ai ni cherché ni trouvé mieux (malgré l'état actuel du site et de la communauté) et que par le passé c'était merveilleux. Il n'y a que ce site où le contenu de la communauté était aussi bien mis en valeur : les 5 derniers tests, les plus lus du mois, les plus appréciés, une interface claire, beaucoup de personnalités différentes, une communication aisée avec les commentaires et le forum, plein d'espaces pour parler, une bonne modération... C'était le paradis pour parler JV sur internet.

Dans la vraie vie les gens que je côtoie ne s'intéressent pas aux jeux vidéo ou alors me font de la peine "mon chéri adore Assassin's Creed alors on va voir le film". Les gens méprisent le jeu vidéo, les joueurs y compris. Et quand je lis qu'une majorité de Français jouent aux jeux vidéo, je pense à tous ceux qui jouent à des petits jeux de merde sur leur téléphone dans les transports et qu'on prend pour des joueurs. Dans ma tête c'est comme si on cherchait à faire passer pour cinéphiles des gens qui regardent des Marvel.

Je sais bien que c'est pas forcément le message qu'on cherche à faire passer, mais ça m'agace qu'on fasse comme si le JV était en train de se démocratiser alors que ceux qui s'intéressent vraiment au jeu vidéo sont une fraction minuscule des joueurs et ont zéro visibilité, alors qu'on a facilement dans notre entourage des cinéphiles proclamés et respectés, et je ne parle même pas de la littérature. Tu rentres dans une librairie, t'as des gens qui lisent vraiment beaucoup de livres, qui sont sensibles, qui ont des choses à raconter. Tu rentres dans une boutique de jeux vidéo t'as des gens à l'hygiène douteuse qui en connaissent moins que toi, juste bons à ingurgiter des blockbuster Ubisoft, Rockstar et la dernière production Sony à la mode. C'est pathétique, et oui ça me frustre.

Le pire a été mon expérience parmi des étudiants en jeu vidéo : pas plus exigeants que les autres, tout entiers à l'alimentation machinale de leurs portfolios avec des niveaux issus d'éditeurs de niveaux. L'écrasante majorité n'avait aucun esprit critique, aucune originalité : et vas-y que je te pompe Icokami en invoquant la "poésie", que j'essaye de faire un jeu fun sans réfléchir à ce qui est "fun"... Et les profs valaient pas mieux : entre le cynique blasé qui te refait son parcours d'indé en assumant que tous ses jeux étaient nazes et alimentaires, et l'autre qui voit pas de problème dans le reboot de Tomb Raider parce que c'est fun... Ça m'a profondément dégoûté, moralement ç'a été vraiment douloureux.

C'est une erreur de ne pas inviter Kojima (ou Julien Chièze) au 20h de Claire Chazal ?

Eux non, ce n'est pas une erreur. Après c'est une erreur de ne pas inviter des concepteurs de Frictional Games par exemple (Penumbra, Amnesia, Soma).

Ouaip mais si on invite des concepteurs de jeux d'horreurs, ne risque-t-on pas d'effrayer et de donner du grain à moudre aux décideurs de programmation/détracteurs de jeu vidéo quand un cinéphile comme Kojima qui est a des liens solides avec le milieu serait un ambassadeur disons plus pragmatique ?

C'est intéressant, mais Kojima tu affiches une image de Quiet il est décrédibilisé en une seconde. Ou Johnny avec son pantalon tâché... Le problème de l'horreur dans les médias, au moins en France, est plus large que juste le jeu vidéo. C'est pas noble l'horreur, c'est pas hauteur, c'est pas digne d'en parler ou de reconnaissance, c'est bas, c'est le plaisir coupable. Plein de gens regardent des films d'horreur en France mais à coup sûr si tu leur demandes si c'est de la culture, comme le JV ils te répondront non.

Ce n’est pas comme si l'origine du monde n'était pas exposée au musée d'Orsay. Quiet, ça dépend du regard qu'on y prête, non ?

Bof... Quel que soit le regard on pourra toujours avancer que les différents plans de caméra sur son corps ne sont pas très élégants et sortent plus de l'histoire / du film qu'autre chose. Puis c'est vraiment insignifiant quoi, elle n'est jamais nue Quiet, on ne peut même pas dire que Kojima est audacieux de faire ça ou prend des risques.

Les développeurs de Frictional Games auraient des choses à dire qui seraient jugées intéressantes par le grand public sur la narration par ailleurs.

 

Pourquoi Frictionnal Games plutôt qu'un autre ?

 

Parce que c'est le seul développeur encore actif dont je trouve la production vraiment intéressante. J'aime d'autres jeux qui réussissent des choses éparses, mais eux maîtrisent leur produit de A à Z et commencent à avoir une ludographie conséquente.

Donc tu confirmes qu’Amnesia et Soma, c'est à la hauteur de leur réputation ?

Je ne les ai pas encore faits ... Amnesia je l'ai sur PC et quelque part j'ai bien fait d'attendre puisque des années après ils ont sorti de nulle part un patch pour le support manette 360. J'y jouerai je ne sais quand mais j'y jouerai. Soma je l'ai sur PS4 mais pas encore de PS4 (acheté avec un ami qui lui a la PS4).

T'as étudié la conception de jeu vidéo ?

Oui j'ai étudié la conception de jeu vidéo pendant un an. J'ai très longtemps voulu créer des jeux vidéo, mais plus maintenant. Le plus intéressant ça a été la création de niveaux Super Meat Boy et de jeux de plateau. Pour SMB le prof est rentré vraiment dans le détail, c'était très intéressant.

T'as pas aimé le milieu du JV de l'intérieur et tu t'es réorienté ?

 

C'est exactement ça. Sans compter que travailler dans le JV suppose d'accepter une précarité générale de chaque instant : tu ne sais pas combien de temps tu pourras encore travailler comme tu veux dans le même pays voire le même continent. Si tu es ok avec le fait de bosser pour des cyniques qui font du Facebook et de l'Android, à ce moment-là ça devient une question de ville, mais dans tous les cas une vie comme ça n'est pas pour moi, j'ai besoin de stabilité et d'estimer ce que je fais.

Donc tu ne travailles pas sur un navire marchand ?

Ce n’est pas estimable travailler sur un navire marchand ? ^^

Je travaille comme support client logiciel paie voyez-vous !

Tu regardes certaines émissions de JV ou même documentaires de chaines traditionnelles (Canal+ ou Arte) ?

 

Il y a très peu de docs, ou alors je ne les connais pas donc non. Mais j'avais vu Suck my geek. Le journal du JV de Canal plus est une horreur, je tombe dessus quand j'enregistre un film qui passe juste après. C'est promotionnel et beauf, le niveau zéro.

Tu écoutes/visionnes les podcasts Gameblog ou d'amateurs ? Gamekult l'émission ?

Gameblog non, j'écoutais avant mais ça fait plusieurs années que j'ai arrêté. Je ne les trouvais plus pertinents, intéressants. Gamekult je regarde quand le jeu phare de l'émission m'intéresse, ils ont un regard plus pointu sur le jeu et ont moins peur de casser. Les amateurs je n'en connais pas d'intéressant, si tu as à m'en donner je suis preneur !

Peux-tu nous compter ton parcours de joueur d'hier à aujourd'hui pour situer ton pedigree ?

Avec plaisir. En CM1 j'ai joué à la Playstation chez des amis : Crash Bandicoot (coup de foudre avec le JV, voilà) et Fighting Force (rigolo). Ensuite pendant un an j'ai harcelé mes parents pour qu'ils m'offrent une PS à Noël. Ils ont résisté mais je ne me suis pas démonté.

Résultat à un Noël suivant j'avais la PS, plus Crash 1, Spyro the dragon et Lucky Luke d'Infogrames. Sans carte mémoire. Alors j'ai recommencé le début de Spyro pas mal de fois avant que mes parents ne m'achètent la MEMORY CARD ! Lucky Luke était très dur, je ne voyais pas comment certains niveaux étaient possibles à finir, alors j'ai triché et utilisé des codes pour accéder directement aux niveaux plus avancés.

Au collège je me suis fait deux très bons amis de mes voisins, notamment mon voisin de balcon et de palier qui avait la N64 et la PS2. C'était l'éclate totale avec lui et avec mon autre voisin. Des parties de FPS en multi géniales, des combats sur DOA2 tellement acharnés... TimeSplitters 2, Quake 3, Unreal Tournament, Perfect Dark, Dino Crisis 2 en solo sur PS1, ce qu'il était chouette... C'est ce voisin qui m'a dévoilé tout fier la cinématique de fin de FFIX.

En solo j'ai fait la plupart des jeux d'aventure-action les plus connus de la PS1 au collège / lycée. Final Fantasy VIII est le jeu qui m'a durablement marqué et je pense m'a donné envie de faire des jeux vidéo.

Par la suite j'ai joué à la PS2, encore des jeux d'action, aventure et plate-forme, avec bien sûr les RPGs et les jeux d'horreur. Je joue toujours à ma PS2, et aussi la Xbox, Game Cube, PC, PS3 et 360. Je suis ouvert à tous les jeux, pourvu qu'ils essayent de près ou de loin de raconter une histoire ; soit pas Tetris et les petits jeux mobiles, mais des jeux de tir avec flingue oui, tout comme des jeux de combat ou de sport avec scénario.

J'ai énormément de jeux à faire sur toutes les machines citées, si bien que je n'ai pas vu d'intérêt à acheter la PS4. Et le fait que tant de gens l'achètent, alors qu'ils pourraient bien sûr trouver beaucoup (beaucoup) de jeux à faire sur des consoles précédentes, pose question sur notre consommation du JV.

Par ailleurs avec le temps j'ai appris à apprécier la difficulté dans les jeux et je mets souvent les modes difficiles. Mon jeu préféré : Forbidden Siren 1 sur PS2, le survival-horror le plus "sensible" qui soit dans son contrôle, dans tous les sens du terme (au Dual Shock 2 avec touches analogiques).

Ouaip alors si t'es encore sur la gen7 ou gen6, c'est peut-être aussi parce que t'es lent ? Comme moi ^^ 

Je pense que je ne suis pas rapide non, j'ai toujours mis plus de temps pour finir une partie que ce que les tests indiquent. A Resident Evil mon score était toujours pourri à la fin parce que ma partie était longue.

Mais je ne pense pas du tout que ça explique que je sois toujours sur PS2. Je pense que tout le monde rate énormément de jeux, et que si on veut rester sur PS2, on peut. Après c'est sûr que je ne peux pas jouer énormément (travail à temps plein, en couple) et qu'en plus je prends mon temps. Mais on ne me fera pas croire qu'une majorité de possesseurs de PS4 ont ratissé les gens 6 et 7.

Ratissé ce qu'ils avaient envie de faire, probablement. Ratisser tous les jeux, non ^^

Ben les joueurs ont envie de ce qu'ils connaissent, et ils connaissent ce qui arrive jusqu'à eux. Et comment les jeux arrivent jusqu'à eux ? Par la pub et les tests de la presse web. Qui met ses meilleures notes systématiquement aux AAA et à un indé "pouètique" par-ci par-là. Je suis sûr que plein de jeux manqués par les joueurs pourraient leur plaire et leur faire passer un bon moment. Mais s'ils n'ont pas une curiosité supplémentaire pour les découvrir, sûr qu'ils n'auront jamais envie de faire des jeux qu'ils ne connaissent pas ou auxquels ils ne donnent pas leur chance.

Pourquoi tu parles de rats tout d'un coup ^^

Lapin compris :/

Vaste sujet. Je suis curieux mais pas prêt à tout essayer au cas où. Comme beaucoup, je n'en ai ni l'envie, ni le temps. Faut faire des choix.

Tu ne vas pas me dire que tu ne rates rien et que tu joues à tout. Finalement, on pourrait te renvoyer la remarque ^^

Bah... En fait je joue à peu près à tout ce qui est susceptible de me plaire, oui. Et quand je dis ça, je parle de genre. Par exemple, je ne pense pas qu'il y ait pas un jeu d'aventure / action de la génération PS3 sur lequel j'ai fait l'impasse. Les survival-horror, TPS et FPS, pareil. Les jeux de sport et de combat, non par contre.

Comme ça me fait énormément de jeux, ce n'était pas utile pour moi d'acheter une PS4. J'ai de quoi faire. Mais la chose qui m'embête cependant, c'est d'avoir moins de jeux en commun avec les autres dont je peux parler qu'auparavant quand je suivais le rythme des sorties. Récemment j'ai joué à Vietcong Purple Haze mais personne ne connaît.

Les jeux à histoire tu dis ... C'est l'heure de ton premier Top5 des meilleurs jeux sans histoire !

Haha, excellent ^^. Bien trouvé ! Alors, des jeux sans histoire... Dead or Alive 2 (mode versus), SOCOM US Navy Seals (mode online), TimeSplitters 2 (mode LAN + histoire en coop'), Crash Team Racing (solo + multi), Duke Nukem Forever (mode online).

Mais tu peux rétorquer que tous ces jeux "contiennent" un mode histoire... Et là je ne saurais pas quoi te répondre, parce que je ne joue quasiment jamais à des jeux "abstraits". Riff Everyday Shooter mais pas trop aimé, Super Stardust HD pareil...

Mais l'expérience "sans histoire" sur tous les jeux que j'ai cité, quelque part c'est quand même une histoire : dans DOA2 on incarne des combattants qui se tapent dessus, dans SOCOM des soldats américains contre des terroristes ou inversement... Une partie évidente du plaisir est liée aux situations que ces jeux retranscrivent.

Forbiden Siren au détriment de tous ces représentants du survival horror, pourquoi lui plutôt que Alone in the Dark, RE, SH, Project Zero, Amnesia, Outlast, Alien, Evil Within, Until Dawn ?

Parce que FS c'est du génie. Silent Hill on peut lui trouver plein de qualités mais son contrôle est sans génie. Project Zero c'est de l'épouvante très lisse où on prend des photos des spectres pour les éliminer... Outlast accumule les maladresses et peine à être ne serait-ce qu'un bon jeu. Les Resident, certains sont chouettes, mais ça ne vole pas haut (et puis les esquives infaisables du 3...). Forbidden Siren est une expérience intense, éreintante, unique, qui innove sur les plans de la représentation graphique, de la construction du récit et du contrôle du personnage. Il met à l'amende tous les autres jeux d'horreur sans exception, voire tous les autres jeux tout court.

Je connais de nom Forbiden Siren mais je ne me suis jamais trop entiché de la lecture d'un test ou même de vidéo (quelques images ici et là), avant que je n'aille corriger cela, si tu devais me vendre le jeu en quelques phrasées ... ?

 

Tu seras au plus près de personnages luttant pour leur survie comme jamais tu ne l'as été dans un jeu vidéo d'action, dans une histoire digne d'un film d'horreur plein de suspens et de fantastique comme tu en vois rarement. C'est Lovecraft rencontre Romero rencontre Silent Hill rencontre la culture nippone. C'est doublé en Français et ça utilise l'analogie des touches de la Dual Shock 2. C'est une maniabilité unique et une réalisation d'avant-garde qui n'a vieilli en rien.

L'analogie des touches de la dualshock !? Concrètement, ça signifie quoi/se matérialise comment pad en main ?

Et bien ça veut dire que la touche croix par exemple, si tu exerces une faible pression ça n'aura pas le même effet en jeu que si tu appuies à fond dessus. Exactement comme la gâchette de la Dual Shock 3 ou de la manette 360. La manette PS2 avait apporté ça comme innovation, la manette PS3 l'a conservé sans la promouvoir et la manette PS4 l'a tout simplement abandonné. Ça nous prive des subtilités de jeux comme MGS2 et 3 par exemple.

Et c'est quoi ces subtilités de MGS2 et 3 dans le détail ?

Alors dans MGS2 et de mémoire :

- le pistolet, tu maintiens pour braquer et lâches pour tirer, normal et comme dans MGS1 ; sauf que si tu relâches la pression tout doucement sur carré tu baisses ton arme sans tirer

- les armes automatiques, tu maintiens carré faiblement pour les braquer et appuies à fond pour tirer

- en vue première personne (R1), tu te penches à droite plus ou moins loin selon la pression sur R2

- pendant les cinématiques, selon ta pression sur R2 tu zoomes plus ou moins fort

- avec les touches directionnelles, tu marches en appuyant faiblement et cours en appuyant fort

Pour MGS3, on reprend tout cela et on ajoute le CQC sur la touche rond qui est entièrement basé sur la pression ; par exemple pour tenir un type il faut maintenir faiblement rond, si tu appuies trop fort tu l'égorges ...

Récemment j'ai vu l'analogie de la touche L1 utilisée dans deux jeux PS3 : 007 Legends (touche pour viser ; à couvert, à mesure que tu appuies tu jettes d'abord un coup d'oeil puis te relèves et braques ton arme complètement) et Motorstorm Pacific Rift (dans le mode photo, pour descendre la caméra).

Une « réalisation d'avant-garde » ? Des exemples ?

Oui, les visages photo-réalistes, la brume très bien foutue et le rendu général très crédible. Le jeu parvient à tenir une représentation réaliste et immersive de l'horreur, avec sa vue troisième personne au cœur de l'action. Silent Hill 2 était en un peu en deçà et surtout avait une caméra aérienne.

L'importance de la caméra dans les jeux d'horreur ? T'es plutôt 2D, 3D, 3D isométrique, à la première personne, à la troisième ?

Troisième personne ! Et 3D pas isométrique, vue derrière le personnage, pas à son épaule / sur le côté, vraiment derrière lui, ou bien caméra programmée à la Obscure, Resident ou Silent Hill.

T'es un spécialiste du jeu d'horreur ou même pas ? T'es spécialiste d'un genre ? Les FPS/action-aventure où c'est une question de circonstance ?

Ce sont les autres plutôt que nous-même qui nous déclarent spécialiste, non ? Moi personne ne m'a défini spécialiste de quoi que ce soit. Si c'est la question, je m'intéresse juste à tous les jeux qui essaient de près ou de loin de retranscrire une expérience ou des sensations. Quand il y a des enjeux dramatiques, c'est mieux : je n'irais pas comme ça vers un Gran Turismo par exemple. Mais je peux apprécier tous les détails d'une séquence en voiture dans un jeu à histoire (celle dans MOH Warfighter est intéressante par exemple).

Ton jeu préféré est un représentant du genre Survival Horreur mais ce genre est-il ton préféré ? En as-tu un ?

 

Oui c'est mon genre préféré... J'adore aussi les FPS, mais les Survival-Horror c'est quasiment la garantie d'avoir une histoire assez humaine. Après je suis loin de ne jouer qu'à ça, mais c'est le genre dans lequel finalement je me retrouve le plus.

Plus c'est difficile, mieux c'est ?

Généralement oui. Un jeu qui ne te résiste pas, pour moi c'est quand même un jeu qui ne te raconte rien.

Je ne sais pas si Demon's Souls me raconte quelque chose m'enfin il me fait bien iech le con ^^. Je suis en train de découvrir le Souls depuis une semaine, j'adhère totalement au système, à l'univers, mais putain, le moindre écart de conduite est fatal, c'est assez barge ^^

 

Souls ça raconte beaucoup, pas au niveau scénaristique mais tu vis une aventure riche d'exploration, de combat dans un environnement assez bien conçu et dessiné pour bien te faire croire à l'existence de cet univers. Humainement c'est cependant très aride : pas de sentiments, le personnage n'a pas de psychologie. Bon courage ! Moi je ne l'ai pas encore fini mais ça viendra.

 

Et personnellement j'adore le fait que le jeu ne pardonne rien : tu es constamment sur le fil, sous pression ; c'est génial !

Ouaip, j'ai enfin passé le cap de l'apprentissage des contrôles comme des comportements, et j'ai plein d'herbes médicinales, bon, il aura fallu attendre une bonne 20-aine d'heures mais je maîtrise enfin le sujet. Reste plus que les boss …

Aïe oui certains sont vraiment tendus, la coop' est une bénédiction dans ce jeu. J'ai galéré sur les deux mangeurs d'homme, mais je ne l'ai pas encore fini. Le dernier monde avec l'espace souterrain dans l'espèce de lac empoisonné est une horreur !

Je me suis arrêté au bout de 45h sur Demon's Souls pour mieux le reprendre par la suite. C'est qu'il est long ! J'ai à peine fait la moitié des niveaux du jeu !!

Je suis d'accord il est très (très) long, et pareil j'y ai beaucoup joué mais il me reste beaucoup de niveaux...

(par contre, je ne fait pas les mondes dans l'ordre. Anticonformiste pour les uns, terroriste pour les autres)

Je ne les fais pas non plus dans l'ordre, je pense que c'est fait pour sincèrement ; de manière à ce que tu ne bloques pas au même endroit pendant 107 ans.

fin de la première partie de l'itw

 2014-2018 Time Neves, C'est dans la poche Réservé.