Il y a de ces - nombreuses - franchises qui sont réglées comme des
pendules à coucou d'horlogers suisses. Un an, un jeu. Et c'est plus que
logique lorsqu'il s'agit  d'une
simulation sportive, mécanique dans notre cas. C'est donc sans surprise aucune
que MotoGP nous revient cette année avec une nouvelle mouture,
« up-to-date » et peaufinée, avec, toujours au guidon, Monumental
Games.

 

Je ne peux pas dire que je suis un inconditionnel de simulation
motocycliste. Mais la curiosité et l'amour de la belle mécanique m'a amené à
tester ou jouer plus ou moins longuement sur quelles créations vidéoludiques du
genre de MotoGP 10/11.

Mais parlons de la démo parue sur le Xbox Live il a de cela quelques
jours. La première chose qui frappe, c'est la maigreur de cette dernière (à
commencer par son « poids » sur le HDD, 374.31 Mo). Certes, je ne
demande à avoir 70% de la production finale en démonstration, mais j'apprécie tout de même lorsque on
me permet de manier deux « bécanes » distinctes, conduite par deux
pilotes au style divergent, le tout, histoire de compléter convenablement le
tableau, sur deux circuits... Il faudra et il m'a fallu me contenter d'une moto
GP Honda de la Repsol team, pilotée par Dani Pedrosa ou Andrea Dovizioso  et du circuit de Mugello (encore !),
testable en mode « contre-la-montre » et « course rapide ».
Fort heureusement, la difficulté est réglable...

Graphiquement, MotoGP n'est pas mortellement bluffant, beau mais loin
d'être parfait. Si l'aliasing n'est pas frappant, les textures quant à elles
sont un peu pauvre et pas superbement finie. En atteste celle de la roue
arrière, particulièrement bâclée. L'abord de la piste est correct, suffisamment
pour ne pas sanctionner les rétines à haute vitesse. Ce qu'il faut cependant
noté c'est la profondeur de champ, propre et lointaine, particulièrement
appréciable sur le circuit à dénivelée certaine tel que celle de Mugello, et la
lumière, convaincante de réalisme. Les animations ne sont pas transcendantes non plus, non pas qu'il y en ait énormément besoin, mais il aurait été agréable de voir le pied droit bouger alors que l'on active le frein... Mais tout cela n'est appréciable que lorsque on joue en vue objective, ce qui, je l'avoue, n'est pas mon cas. J'ai toujours été partie de la vue cockpit, car selon moi, "IRL", les gars ont pas l'option vue objective... En ce qui concerne la vue subjective, toujours la même donne, il s'agit toujours que c'est sempiternelle vision avec le guidon qui decrit un arc de cercle sur le bas de l'écran... C'est pas super super... J'aurais aimé plus d'audace, une vue façon "NFS Shift", avec une vue qui s'adapte aux gestes du pilotes... Tandis que l'on se relève pour amorcer le virage, la caméra prendrait de la hauteur sur la machine, et de la même façon, alors que on choisit d'attaquer, la caméra s'enfoncerait dans la bulle... Mais que nini. Un cockpit qui fait office de pendule et c'est tout !

Côté gameplay, pas de grand changement, il est toujours aussi précis,
calé, interpellant la première fois que l'on met la main dessus. Si le niveau
facile ne présente pas de grand intérêt (pour ne pas dire aucun), que le palier
normal est confortable pour tous les amoureux des deux roues mais pas
excessivement gamer dans l'âme ( ou pas trop trop doué pour claquer les
meilleurs tours aisément), le mode difficile est l'échelon qui offre une bonne
dose de sensations et de challenge, sans trop connaître de frustrations au
début de lu jeu. On ressent immédiatement la puissance brute de la machine,
accélérer devient un art, et les pointes de vitesse coïncide avec celle
d'adrénaline, tant les sensations sont fortes une fois le palier des 150 km/h
dépassé. Mais tout le régal est, comme en réalité, dans les virages. Une fois
de plus la coordination, la synchronisation et la constance sont les clefs du
succès. Il faut méthodiquement, encore et encore, une fois le virage se
présentant, se relever, actionner le frein avant, cabrer la machine, jouer du
frein arrière tout en jaugeant l'accélérateur avant de remettre avec
délicatesse les pleins gaz en attaquant une fois la corde passée. La moindre
erreur, la moindre approximation se paye immédiatement sur la trajectoire. Le
plaisir de conduite est là, pas immédiatement il est vrai si vous n'êtes pas un
habitué du genre. Mais l'entrainement et la persévérance vous y conduiront.

Enfin l'IA n'apparait pas dans cette démo comme transcendante. Si elle interagie bien entre "PNJ", elle est maladroite et surtout bourrine quand il s'agit de vous pilote humain... Ainsi je me suis vu percuté de derrière et de côté alors que je freinais pour prendre un virage ou alors que j'avais gagné un duel au freinage et franchement, à la régulière... Pas transcendante, mais pas horrible non plus. Reste à voir sur le long terme...

 

Pour résumer, cette démo de MotoGP, bien que courte, laisse présager d'un titre correct, remplissant  son office, celui d'une simulation de moto
précise dans la conduite et  agréable au demeurant, à la courbe de
progression souple et grande. Reste à confirmer avec la version complète et à juger les petits détails et l'IA.

SinShaark