Aaron Johnson. Metropolitan FilmExport

 

Kick Ass semble se présenter initialement comme une critique sur la fascination envers le mythe des super héros et son décalage avec la société réelle. Exploitant avec ingéniosité la mythologie Geek dont laquelle le cinéma américain a puisé abondamment sa source ces dernières années, le film s'amuse fréquemment à jouer avec les stéréotypes du genre avant de basculer brutalement vers une représentation réaliste voir carrément crue. Pourtant une fois passée la première partie du récit, cette dimension crédible et critique s'évapore complètement pour laisser place à un délire complètement excentrique et qui ne cessera de gagner en démesure et incohérence jusqu'à la fin de l'histoire. Non Kick Ass n'est pas le film espéré qui aurait ridiculiser le mythe du super héros mais bel et bien un délire Tarantinesque où les effusions de sangs jaillissent toutes les cinq minutes accompagnées de grossièretés, de pointes d'humour noir ( souvent efficaces) et de références geeks innombrables, le tout mené par une bande son jubilatoire sans laquelle le film perdrait 30% de son intérêt.

Alors certes Kick Ass n'affiche pas les ambitions souhaitées, sauf peut être dans sa violence exacerbée et assumée, et de ce fait il ne peut pas rivaliser avec l'univers torturé d'un Watchmen ou même prétendre concurrencer un certain The Dark Knight mais parmi cette overdose insupportable de films de super héros souvent très convenus que le cinéma américain nous injecte depuis des années dans les salles obscures, le film a au moins le mérite de sortir des sentiers battus en offrant un spectacle original, déjanté et affreusement divertissant. Ce n'est déjà pas si mal.

Nicolas Cage et Chloe Moretz. Metropolitan FilmExport

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