De temps en temps, je me remémore un peu tout ce que j'ai fait ces derniers temps. Et je me suis rendu compte que j'avais lu, vu ou joué à des choses bien étranges pendant ce début d'été. Certaines de génie, d'autres d'un plutôt mauvais goût, toutes intéressantes. Et on commence par l'un de mes coups de coeur : Zeno clash.

Zeno clash, vous en avez peut-être déjà entendu parler, est un petit jeu indépendant développé par la Ace team, basée au Chili, utilisant, il me semble, le source engine. En termes de gameplay, c'est un FPS qui propose à la fois des armes, à la fois un système de combat à mains nues assez poussé. La possession d'armes est à double trachant : on peut atteindre nos adversaires de loin, et les munitions sont illimitées ; mais étant donné que l'on est obligé de recharger très souvent, et que l'on perd notre arme dès que l'on se fait toucher, il faut constamment jongler entre cette arme et le système de targeting, qui nous propose de nous focaliser sur une cible, en combat à mains nues, sans peur de perdre notre arme, et je dois avouer que le système de combat est assez complet et gratifiant, même si assez compliqué à manier, étant donné qu'il faut souvent adapter son style à son adversaire. Le problème, c'est qu'avec la même touche e, on ramasse une arme et on choisit une cible, ce qui donne des scènes assez brouillonnes lorsque l'on perd la précieuse pétoire, et que de plus, il n'existe pas de touche pour se délocker totalement, et l'on risque, en tentant de se libérer d'une cible, d'en targeter une autre. Bon, bref, le système n'est pas encore tout à fait au point, surtout qu'il faut sans cesse courir d'un ennemi à l'autre pour leur enlever les armes qu'ils ramassent, mais on prend quand même beaucoup de plaisir à ce petit jeu qui donne une ambiance très tribale, même si le gameplay se révèle vite répétitif, malgré les tentatives de diversification de game design, et ceci ajouté au fait que l'on rencontre plusieurs fois chaque boss et que l'on doit battre à chaque fois de la même façon, on se dit qu'au final, le jeu n'aurait pas pu nous accrocher avec la même intensité pendant les 4 ou 5 heures qu'il dure.

Mais ce que l'on retient surtout de Zeno clash, c'est son univers somme toute assez décalé, très étrange, mais qui nous emporte vraiment d'un bout jusqu'à l'autre, avec ses réflexions philosophiques qui sont là ou on ne les attend pas ("Elle faisait tout le temps sous elle. Finalement, elle est morte de fin. Les corvids sont libres, alors que nous sommes prisonniers de nos besoins de nous nourrir ou d'être propres", ou quelque chose comme ca), ses opoositions d'idées, la tristesse de certaines situations, la tribalité générale qui ressort du jeu, les musiques qui nous plongent parfaitement dans l'univers du jeu, à défaut d'être aussi cultes que du Uematsu, et ce suspense qui nous tient jusqu'à la fin : mais pourquoi veut-il tuer son père et sa mère, ou plutôt sa Père-mère ? (Le personnage est évoqué au féminin tout au long du jeu).

Zeno clash restera donc gravé dans ma mémoire comme un jeu avec un univers étrange et envoutant, et qui, malgré un gameplay pas toujours aux petits oignons, a su me conquérir entièrement pendant les quelques heures qu'il dure. C'est exactement le type de jeu qui nous fait penser, une fois fini d'une seule traite : "C'est déjà fini ?", mais qui ne me fait, personnelement, absolument pas regretter la dizaine d'euros que j'y ai investi.

(et j'attends le 2 avec impatience, ceux qui ont vu la fin me comprendront)