Profitant des dernières soldes d'été sur Steam, je me suis laissé tenté par Jamestown et STALKER: Call of Priyat. J'ai testé ce dernier en pensant accrocher plus que le premier STALKER, peine perdue: très peu accessible, à l'IA vraiment étrange et à l'immersion très poussive, je n'arrive décidemment pas à me mettre à STALKER. Par contre, Jamestown, c'est bien autre chose.

Ma connaissance des shoot'em up est plutôt limité, et se compte sur les doigts d'une main: Battle Squadron sur Amiga, R-Type Delta sur PsOne, Ikaruga sur Dreamcast et un peu de Gradius et de Deathmiles pour la forme. Et surtout sur PC, le shoot'em up n'était pas du tout mon fort. Mais ce petit bonbon rétro me faisait de l'oeil et pour tout vous dire, j'ai été happé dans cet univers particulier et cette recherche frénétique de scoring. Jamestown fait référence à la première colonie britannique sur le sol américain, situé en Virgnie, et commandé par John Smith (vous savez, Pocahontas, tout ça...). Mais dans JamesTown: Legend of the Lost Colony, pas d'Amérique, mais Mars et ses méchas, extraterrestres et redoutables espagnols. Dans un univers steampunk, John Smith contrôle un robot et envoie ad patres tous les espagnols qui se mettront en travers de sa route.

Vous contrôlez donc un vaisseau dans un shoot'em up au scrolling vertical, vue de dessus. Le jeu comporte cinq niveaux, ainsi que 5 difficultés qui vont de Normal à Judgement Day. Sauf que pour débloquer le quatrième niveau, il vous faudra finir les trois premiers en Difficult, et pour débloquer le dernier, finir les quatre précédents en Legendary. N'ayant pas l'habitude des shoot'em up et en jouant avec la souris (faute de manettes sous la main), je ne suis pas mort beaucoup de fois, seul le dernier niveau est plutôt long avec des pièges un peu partout. Le jeu vous donne trois vies par continue, et 2 continues. En gros, neuf vies par niveau, ce qui est gérable, surtout que les boss ne sont pas si difficiles quand on apprend leur patterns.

Pour ce qui est de la maniabilité à la souris ça demande un petit temps d'adaptation, vu que le vaisseau ne suit pas  la souris à la même vitesse pour éviter d'esquiver trop rapidement les tirs adverses. Le vaisseau dispose d'un tir principal. Seul le tir secondaire est différent suivant le modèle acheté: celui de base, le Laser, provoque un gros rayon en avant, qui concentre toute sa puissance mais ralentit le déplacement du vaisseau. Le Gunner a la possibilité de modifier l'axe de ses tirs, tandis que le Charge projette des grosses boules qui augmenteront de taille lorsque vous ne tirez pas et se déplaceront lentement en avant en attaquant les ennemis. Enfin le Bomber aura la capacité de faire exploser tous vos tirs, causant des dommages aux ennemis proches de vos tirs principaux. Tous ces modèles sont déblocables avec l'argent gagné dans les niveaux et changent considérablement la tactique à adopter pour gagner des points.

Car le coeur du gameplay de Jamestown réside dans son système de Vaunt. Chaque ennemi abattu laissera plus ou moins d'écrous à récupérer suivant la puissance de l'ennemi détruit. Ces écrous augmenteront une barre de vaunt. Une fois pleine, on pourra l'activer, ce qui fera apparaître un bouclier qui vous protègera pendant deux-trois secondes. La barre de vaunt tournera au rouge et commencera à descendre. Durant ce laps de temps, vos tirs seront plus puissants et vous multiplierez votre score. Récupérer des écrous rechargera cette barre et la fera durer plus longtemps. Vous pourrez aussi la désactiver manuellement, causant un bouclier plus court, et vidant la barre de vaunt. Par contre, si votre vaisseau explose, vou perdez tous vos multiplicateurs. Le truc est donc de réussir à tuer le plus d'ennemis pour remplir la barre de vaunt en évitant de se faire descendre et aussi d'utiliser son bouclier au bon moment. On apprendra donc les niveaux par coeur, sachant à quel moment utiliser son vaunt pour en profiter au maximum. Un gameplay qui paraît simple mais se révèle véritablement accrocheur. Encore une chose, votre vaisseau se détruira uniquement si un tir touche le pilote et non le vaisseau en lui-même.

En plus de ça, la patte graphique du jeu flatte la rétine. Visuellement, le jeu explose de mille couleurs et lezs animations rappellent les grands moments de SNK avec la NeoGeo. Le design est absolument splendide et respire le travail bien fait. Et pour accompagner tout ça, on peut compter sur la présence de musiques absoluments grandioses, dont certaines (le dernier niveau) rappellent des musiques des films de Miyazaki. Un travail assez admirable, qu'on regrette de ne pas voir plus souvent et qui n'ont rien à envier aux autres shoot'em up de Cave, les rois de ce domaine.

En terme de durée de vie, si vous ne mourez pas beaucoup, le jeu est très court, mais regorge de bonus et de modes de jeux. D'abord, le jeu est jouable à 4 en simultané (pas d'online) ce qui propose d'énormes crises de fous rires. Ensuite, vous aurez droit à un tas de missions déblocables pour les hardcore gamers comme tuer un boss en temps limité ou survivre à des vagues ennemis, ce qui relance l'intérêt du jeu. Enfin, si vous êtes un vrai mec, vous pourrez tester le Gauntlet Mode: trois continues seulement pour tout le jeu, et obligation de faire en Legendary pour effectuer tous les niveaux (comme le Normal Mode, le 4ème niveau n'est accessible qu'en Difficult et le 5ème en Legendary). De quoi relever le challenge.

En bref, JamesTown, c'est un chouette petit jeu, vendu pour à peine 9 euros sur Steam et d'autres plate-formes PC, et c'est du pur bonheur pour qui aime un tant soit peu le shoot'em up ou tout simplement le bon jeu vidéo à l'ancienne, sans QTE ni point de sauvegarde.