Tout comme le cinéma en son temps, le jeu vidéo est diabolisé, et
pointé du doigt comme un média violent qui avilit les enfants. Première
erreur ! La moyenne d'âge en France d'un joueur va de 25 à 30 ans. Les
nombreux reportages qui ont été fait sur le sujet se focalisent
essentiellement sur les dangers du jeu vidéo. Il n'y a qu'à regarder les titres, on y voit souvent des mots comme "alarme", "attention",
"danger", "enfants". Pourquoi ne pas axer le sujet sur l'économie de
cette industrie ? Une économie en plein essor. En 2010, en France, et
dans le monde entier, le jeu vidéo est l'industrie qui a fait les
meilleurs chiffres d'affaires de l'industrie de l'entertainment (de la
culture), plus que le cinéma et la littérature réunie ! Les produits
culturels les plus vendus au monde s'appelle Call of Duty, PES, Fifa,
Final Fantasy ou Gran Turismo, loin devant les Star Wars, les Harry
Potter, ou même la Bible et le Coran.

Le problème, c'est que les sociétés sont régies en général par une
masse dite d'élite, qui se masturbe intellectuellement à longueur de
journée, se pavanant d'avoir réponse à tout. Or, ce sont au mieux des
quinquagénaires, donc une génération qui n'a pas connu la naissance du
monde vidéoludique. Ils critiquent un média qu'ils ne comprennent pas,
et surtout qu'ils ne connaissent pas ! Irais-je critiquer la politique
intérieure de la Bulgarie, en clamant haut et fort, qu'elle est
dangereuse, alors que je n'ai aucune culture quant à cette politique ? Je ne crois pas. Il serait bon de se renseigner un peu, et que ces soit disant journalistes face leur travail et respectent la
déontologie journalistique, en restant neutre dans le sujet, et en ne
posant pas une question qui enferme le téléspectateur dans une réponse
acquise dès le départ.

Quant aux parents, ces adultes qui veulent le meilleur pour leurs
chères têtes blondes (peut-on leur en vouloir ?) et qui s'offusquent
devant un Call of Duty ou un GTA, face à la violence outrancière de
certains jeux, avant de s'affoler et de sonner le glas de la révolution, apprenez à vous informez vous aussi. Sur chaque boite de jeux, est
dessiné sur le recto et le verso, un avertissement. Cela s'appelle la
norme PEGI et elle se traduit par les 18+, 16+, 12+, 7+ et 3+. Ces
signes veulent tout dire : certains jeux sont déconseillés aux moins de
18 ans ou moins de 16 ans. Déconseillés, pas interdits, mais
déconseillés. Autrement dit, tous les jeux violents, sont déconseillés
aux moins de 16 ans minimum. La norme est simple : si le but du jeu est
de tuer, c'est automatiquement répertorié en jeu 16+. Si une allusion
est faite au sexe, ou à la drogue, il en est de même. C'est à dire que
tout jeu qui lorgne sur le vice, quel qu'il soit, se voit déconseillé au moins de 16 ans minimum !
Je pense qu'à 16 ans n'importe qu'elle personne normalement constitué,
et qui ne présente pas de trouble psychologique, peut aisément faire la
différence entre un jeu et la réalité !
Le problème ne vient pas des jeux vidéo, mais de la responsabilité des
parents ! Ca s'appelle simplement l'éducation ! Oui, il y a beaucoup de
jeux violents, oui il y a du gore, du sexe, de la drogue, et alors ? Les jeux vidéo, comme le cinéma, ou la littérature, sont des moyens
d'expression pour retranscrire une réalité qui est bien plus violente
que n'importe quel jeu vidéo. Le journal télévisé du 20 heures est bien
plus violent, cruel : catastrophes climatiques, famines, maladies,
morts, attentats, génocides, guerres, viols, meurtres. Dois-je continuer ?

Pour finir, je dirais, que oui, le jeu vidéo est parfois à la limite
de la morale, mais la morale est propre à chacun, et je pense que si l'amalgame jeu vidéo, violence et dépendance est souvent fait à la
télé, et beaucoup moins à la radio ou en presse écrite, c'est parce que
le paysage télévisuel français, à peur du désintéressement d'une tranche de la population pour la télévision, au profit d'un média plus
intéressant et moins formaté. A la guerre, comme à la guerre, une
campagne massive de diabolisation qui dure depuis plus de 20 ans pour
marginaliser une culture qui effraie. Sauf que dans 20 ans, la
génération au pouvoir aura connu le jeu vidéo puisqu'elle aura jouée à
tous ces jeux. La roue tourne.

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