Bien que n'étant pas le premier titre à utiliser le stylet et l'écran tactile de la console comme prétextes à une enquête policière (c.f. Les Experts ou encore la mythique série des Phoenix Wright), Criminology semble toutefois avoir réussi un parfait dosage entre intérêt, fun et interactivité. Attention, ne me faites pas écrire ce que je n'ai pas encore pensé dans ma petite tête : le titre n'est pas parfait, pour plusieurs raisons, et on y reviendra plus loin si vous le voulez bien.

Un scénario complexe ?

Intéressons-nous tout d'abord au scénario en lui-même, qui ne casse pas trois pattes à un canard laqué, certes, mais qui a le mérite de parler à la plupart des humains, dont je fais, hélas, partie. Vous jouez donc le rôle de Matt Simmons, un tout jeune policier - section scientifique - frais émoulu, qui débarque dans le commissariat de Crossburgh. Pour ses premières heures, notre bleu va devoir enquêter sur la mort d'un autre policier, collègue du bureau de surcroît, ainsi que d'une certaine Diane qui ne se trouvait sans doute pas là par hasard, a priori... Un meurtre suivi d'un suicide ? On pourrait le croire. Mais la vérité est tout autre. Ou pas. Ou peut-être. Bref, à vous de le découvrir.

Des outils scientifiques

Ce sont en effet pas moins de 4 chapitres complets qui vous attendent ici, avec chacun sa "propre histoire", de sorte que vous allez passer pas mal de temps à démêler les divers imbroglios de l'enquête. Bien entendu, qui dit enquête, dit relevés à effectuer sur les lieux des crimes en question. Comme vous êtes surpuissant, vous possédez bien entendu tout ce qu'un policier scientifique digne de ce nom se doit d'avoir, à savoir des outils pour prélever des preuves, et ainsi monter un dossier en béton armé pour permettre éventuellement l'arrestation du ou des criminels. À l'aide du stylet, vous utilisez donc pas moins de 9 outils : spray et lampe UV pour révéler des indices, pince pour les cheveux, les balles, les éclats, etc., l'écouvillon (coton-tige) pour les liquides, scalpel pour les découpes, sans oublier la brosse, la poudre et le ruban adhésif pour relever les empreintes (chaussures ou mains). Même s'il n'est pas très complexe de se servir de tous ces instruments, certains comme le scalpel sont ultra énervants à utiliser. La précision semble en effet avoir été quelque peu bâclée, parfois. Ou alors je dois avoir des mains d'un vieillard de 125 ans. Ce qui est fort possible. Ou pas. En tout cas, voici l'occasion de lui mettre sur le dos un premier grief, tiens.

Direction : le labo !

Une fois tout ceci accompli, mais également après avoir parlé à toutes les personnes liées de près ou de loin au crime en question, vous pourrez enfin vous rendre au laboratoire de la police, pour y analyser les indices récoltés. Là encore, on a droit à des mini-jeux, basés une fois de plus sur votre dextérité. Pour cela, vous disposez de 6 outils, toujours manipulés grâce à votre ami le stylet et/ou les boutons de la tranche "L" et "R". Analyse de sang, de sueur ou encore d'ADN, le tout sous microscope ; analyse balistique avec comparateur d'arme dans la banque de données, scan de photo, empreintes digitales à comparer avec la banque de données itou, analyse de "composition" comme la terre, la boue ou encore les boissons... bref, vous allez jouer les parfaits scientifiques. Bien évidemment, si vous vous plantez dans vos gestes, la jauge de "crédibilité" (eh oui...) baissera dangereusement. Si vous la videz complètement, vous pourrez ramasser vos affaires et partir sur le champ retourner à vos chères études. À ce stade du jeu émerge un nouveau grief : une répétitivité certaine de la conduite des différentes enquêtes. Et j'avoue ne pas être fan de cette fameuse jauge, d'autant que vous pouvez perdre bêtement, à cause des problèmes de précision que j'évoquais plus haut.

Une bande-son famélique

Après l'aspect purement "technique" des choses, vient le temps des interrogatoires des différents suspects liés ou non à un meurtre. Ils peuvent se passer sur les lieux du crime, ou bien plus tard, au commissariat. Au total, pas moins de 19 personnages pourront être interrogés, avec un dialogue à choix multiples. Là encore, il est dommage que le travail nous soit autant mâché, même s'il vous faudra faire preuve d'un minimum de jugeote pour ne pas monter un dossier bancal. Car la commissaire veille au grain et ne tolère aucun à-peu-près. Dommage là encore que la bande-son soit totalement absente, à part quelques bruitages à peine audibles. Et je ne parle même pas des voix digitalisées, inexistantes...

Avec une excellente durée de vie (une semaine à bloc), des énigmes retorses et un scénario captivant, Criminology parvient à nous tenir en haleine sans trop de problèmes durant ses longues phases d'enquête. Pour peu, en tout cas, qu'on puisse lui pardonner sa gestion parfois capricieuse du stylet, une bande-son inexistante et des mini-jeux qui ont tendance à devenir répétitifs. Il reste néanmoins une valeur sûre du genre sur DS. Le studio français White Birds Production a fait du bon boulot !