Résumons un tantinet l'histoire, qui prend donc Londres pour cadre. Dans un futur proche où une entité nommé ZeroDay déclenche une série d'attentats pour déstabiliser l'ordre établi tout en faisant porter le chapeau au groupe de hackers DeadSec. Ces derniers sont piégés, doivent se reconstituer, et continuer à lutter contre ZeroDay mais également une milice privée nommée Albion, ayant pris le pouvoir au détriment d'un gouvernement erratique. Heureusement, le collectif n'est pas totalement hors-jeu et peut compter sur ses agents aidés par Bagley, une I.A. que l'on pourrait comparer au Jarvis pour Tony Stark - si vous avez cette référence.

Voilà pour la trame qui, il faut le dire d'entrée de jeu, est très ancrée dans le réel. Même si les développeurs ont indiqué qu'il n'y a rien de politique, force est de reconnaître que cela fait écho aux divers événements sociétaux de ces derniers mois voire dernières années. Troublant, par moment. Le début de Watch Dogs Legion immerge le joueur très vite et l'histoire tient en haleine durant toute l'aventure, maintenant son emprise pour nous pousser à découvrir qui tire les ficelles de l'énigmatique groupe Zeroday.

Quant au gameplay

Le gameplay de Watch Dogs Legion se montre intéressant à plusieurs niveaux. Tout d'abord sa mécanique permettant de jouer non pas un seul personnage mais une multitude, une légion de PNJ.

Juste après l'introduction, vous aurez le choix entre plusieurs agents. Une fois votre décision prise, vous entrez dans le grand bac à sable qu'est la ville-monde. À vous ensuite de recruter les personnes que vous jugez les plus pertinentes. Via une pression sur L1 vous activez votre téléphone permettant ainsi de passer en revue la personne choisie, de connaître ses capacités.

Certains peuvent vous aider en cas d'arrestation, d'autres sont plus résistants ou peuvent faire usage de véhicules, d'armes ou de gadgets. Bien entendu, vous ne pouvez pas recruter tous les badauds que vous croisez. Si une personne déteste DeadSec, pas question d'entrer dans vos rangs. Toutefois, si elle n'est pas opposée à votre groupe, alors vous enclenchez la séquence de recrutement. Cela passe par un seul et même dialogue puis une aide à ce PNJ avant qu'il intègre votre groupe. Cette boucle de gameplay évolue peu et il en va de même pour les missions de recrutement où en général cela se restreint à de la recherche d'informations.

Une fois l'opérateur ou l'opératrice recrutée, vous pouvez entrer dans sa peau. Suivant ses aptitudes, le gameplay changera plus ou moins. Si vous jouez une personne âgée, ne vous attendez pas à sprinter. Si vous campez une espionne, vous aurez par exemple un pistolet silencieux, une voiture d'espion et une santé accrue. Toutefois, sachez qu'au lancement du jeu, vous aurez un autre choix de mort concernant vos agents. En effet, le mode "Mort Définitive" permet de décider si vous souhaitez qu'ils reviennent sur le terrain ou non après avoir passé l'arme à gauche. Si vous l'activez, l'agent meurt de façon définitive. Quoi qu'il en soit, la variété d'approches est grande. Si une station de propagande se situe en hauteur, par exemple, sur un toit, une personne du bâtiment de votre équipe vous laissera profiter de son drone pour vous envoler en montant dessus et prendre de la hauteur.

C'est par ce biais de gameplay émergent que Watch Dogs Legion s'illustre et se montre très intéressant, dans le sens où chaque action entreprise est réfléchie en fonction des diverses capacités de nos agents.

Un terrain bien connu

Bien que le jeu d'Ubisoft tente de changer l'ordre établi par sa mécanique de PNJ, il n'en reste pas moins soumis à un cahier des charges dont les lignes changent peu. Sa structure reste connue des joueurs. Cela fonctionne par zone et plus précisément par libération de zones. Mais exit les radios ou points d'intérêts à activer pour en dévoiler d'autres, ce qui n'est pas pour nous déplaire.

Bien entendu comme expliqué juste au-dessus, la libération passe par des petites missions à accomplir, comme mettre un terme aux propagandes véhiculées par Albion. À vous de faire monter le taux de révolte pour fomenter des insurrections. Car oui, nous ne sommes pas là pour y rétablir l'ordre mais plutôt pour le déjouer et aller à l'encontre du gouvernement ou du moins de la milice civile ayant pris le pouvoir et y exerçant une répression sans vergogne.

Outre les zones, les missions n'innovent pas trop en matière de structure et à la manière d'un Assassin's Creed, le périmètre de la mission est prédéfini. Une fois entré dedans à vous de choisir la façon d'y aller. Soit de l'infiltration ou alors en bourrin. Dans les deux cas, l'I.A. sera aux abonnés absents.

Absents car parfois elle a tendance à ne pas voir ce qui se passe devant elle. En effet, si vous tentez de distraire un ennemi en faisant sonner son téléphone vous pourrez alors passer devant lui sans qu'il ne vous remarque. Ce dernier étant pris dans son animation, il ne vous remarquera en aucun cas. De même que lorsque vous neutralisez un ennemi proche d'un autre, soit vous vous ferez repérer, soit parfois... rien.

Les gunfights offrent aussi leur lot de surprises par le biais de l'intelligence artificielle. Parfois, les ennemis vont avoir tendance à réagir bizarrement en courant un peu partout où se mettre à couvert dans des zones où la couverture est limitée. Et cerise sur le gâteau, ou plutôt médaille d'honneur aux opposants pris dans des murs et courant sans jamais progresser.

Pour en revenir aux zones de mission, en plus de vous occuper des ennemis, il vous faudra hacker la centrale CtOS permettant ainsi d'ouvrir différentes portes. Vous pouvez parcourir le secteur comme bon vous semble et y progresser comme vous le souhaitez. Le jeu vous offre de nombreuses possibilités à travers votre téléphone, que ce soit distraire vos ennemis, prendre le contrôle de drone pour les surveiller ou encore utiliser des araignées mécaniques pour vous faufiler à divers endroits et ainsi offrir un changement de gameplay passant davantage vers du platforming.

My name is Bond, James Bond

L'une des mécaniques phares de la série est sans conteste le hacking. Et cela, toujours par le biais du téléphone portable. Du GSM comme diraient certains. Vous pouvez comme d'habitude lever ou baisser des poteaux visant à neutraliser des véhicules vous poursuivant. Ou bien attirer les drones patrouillant dans la ville. Prenons également en compte que dans ce futur proche la majeure partie du parc automobile présent est autonome donc piratable très facilement.

Il est ainsi possible de faire avancer, reculer ou encastrer les voitures n'ayant pas de conducteurs ou conductrices. Outre les véhicules, vous pouvez interagir avec le monde environnant par le biais des caméras ou encore des personnes présentes dans Londres et plus particulièrement vos opposants, que ce soit ceux d'Albion ou encore du clan Kelley - très puissant et ayant la mainmise sur de nombreuses activités illégales.

Il est possible de distraire ou encore neutraliser un opposant pendant une courte durée. Vous pourrez upgrader vos compétences et vos équipements en récupérant des points tech un peu partout durant vos missions. Ceux-ci vous permettent par exemple d'étoffer votre arsenal ou vos possibilités de hack (tourelles de défense, parasitage...). Et bien entendu, chacune de ces options peut être améliorée afin, par exemple, de retourner les armes ennemies contre eux. Sachant que le CtOS permettra à Bagley d'accroître ses compétences comme la possibilité d'avoir accès à de la réalité augmentée.

Clairement avec toutes ces possibilités, Watch Dogs Legion se présente comme un jeu fun. En plus de sa permissivité dans les missions, on se retrouve avec une profondeur permettant de s'amuser à combiner tous les hacks afin de tourner une mission des plus banales en un foutoir totalement déjanté.

Quant au monde ouvert

Comme les deux premiers épisodes, Watch Dogs Legion est un monde ouvert. Un monde ouvert où vous aurez diverses activités comme le recrutement tout d'abord évoqué plus haut mais également la libération de territoire, et surtout des activités comme des livraisons diverses et variées ou encore une arène permettant de combattre à mains nues. Des mini-jeux sont également de la partie comme des fléchettes ou encore un concours de jongles. Mais ce n'est clairement pas ce qui fait l'essentiel de l'expérience.

Ce monde ouvert permet surtout d'aller d'un point à un autre pour les missions, mais n'offre toutefois par un grand intérêt sorti de cela. Car un monde ouvert, aussi beau soit-il, s'il n'offre pas des activités intéressantes, cela tourne très rapidement en rond. Le véritable intérêt se situe dans ses personnages, leur recrutement comme déjà dit plus haut, mais également leur vie. En effet, certains se connaissent ou font partie de la même famille. Si vous tuez l'un d'entre eux avec un de vos agents, il pourra être identifié et cela aura des répercussions sur le recrutement.

Même si le monde ouvert proposé atteint rapidement ses limites parce qu'en apparence un peu vide, il n'en reste pas moins vivant avec ses différents quartiers, riches comme populaires. Vous pouvez prendre le métro et ainsi vous téléporter jusqu'à une autre arrêt présent sur la map. Vous avez également la possibilité de scanner votre environnement pour y voir les points d'intérêts ou encore les ennemis. Ubisoft offre malgré tout un Londres criant de réalisme et un futur assez crédible. Le soin a vraiment été apporté aux différents quartiers et leurs populations pour les délimiter. De plus, les magasins de vêtements proposent également des articles différents suivant la zone où vous vous trouvez. En bref, on s'amuse dans ce Londres futuriste malgré un intérêt limité du monde ouvert. Et petit conseil, faites attention à vos actes. Tuer impunément un ou plusieurs civils fera bien évidemment intervenir les forces de l'ordre et, à la manière d'un GTA, plus vous commettez d'actes délictueux plus vous aurez "d'étoiles" à votre actif. Mais comme vous le savez, l'I.A. n'étant pas des plus brillantes vous devriez vous sortir du pétrin. Enfin, cela dépend également du mode de difficulté choisi allant de facile à difficile. Signalons que le tout est également saupoudré de bugs à foison. Des problèmes où l'on se retrouve téléporté après une cinématique, des portes ouvertes où les PNJ sortent de manière magique sans qu'on puisse y rentrer, des blocages dans le décor sans avoir la possibilité d'y bouger.

Et les graphismes dans l'histoire ?

Le test a été effectué sur PS4 Pro et il faut dire que le jeu n'est pas laid mais n'est pas beau non plus. On sent que nous sommes en fin de génération et clairement Watch Dogs Legion ne brille pas par ses performances sur la console de Sony. Les chargements sont longs et nombreux, le clipping se montre très présent, le frame rate fait parfois du yo yo et le rendu global ne surprend pas beaucoup. Ne vous attendez pas à un jeu techniquement éblouissant, sur console tout du moins.