Desperaros III dépeint les aventures de John Cooper, qui sur sa route va rencontrer une jolie palette de personnages charismatiques : Doc McCoy, Hector, Kate O'Hara et Isabelle Moreau. Chacun d'entre eux aura lui même son histoire à suivre et évidemment ses caractéristiques propres. Si Cooper joue volontiers du Colt, les autres apporteront des variations, comme Isabelle ou McCoy, qui aura par exemple la possibilité d'appâter les gardes en mettant sa sacoche en cuir à portée de vue.

Pour quelques dollars de plus

Ce qui saute au yeux c'est la grande qualité esthétique de l'aventure. On pourrait se dire que le genre du Western n'a plus vraiment la possibilité de nous étonner mais pourtant le studio trouve sans cesse de nouveaux moyens de nous de éblouir. Bien entendu on retrouve ce qui fait le charme du genre dans la culture populaire comme les attaques de train, les saloons et les duels au revolver. Mais il y a une formidable succession de décors de chapitre en chapitre qui permet d'être toujours dépaysé tout en réussissant à offrir de nombreux clins d'oeil au chef-d'oeuvre du genre. Difficile par exemple de traiter de ce sujet sans évoquer le Western spaghetti. Aussi bien au niveau des personnages qui sont loin d'être manichéens que dans la mise en place de la direction artistique et même musicale.

Mon nom est personne

Dès les première notes de l'introduction, on sent les influences de la Trilogie du Dollar et des merveilleuses bandes originales d'Ennio Morricone. Si toutes les compositions ne se valent pas durant l'aventure (on regrette par exemple l'ajout de musique aux inspirations électroniques qui ne colle pas du tout à l'atmosphère), de manière générale c'est un véritable plaisir auditif. Un plaisir qui se retrouve dans toute la direction audio puisque tout est fait pour vous plonger dans l'Ouest Sauvage. On notera d'ailleurs la qualité du casting vocal et de personnages comme le Doc McCoy qui sont savoureux dans leurs répliques.

Le bon, la brute et le truand

Si le scénario ne s'avère époustouflant de surprises, il aura au moins le mérite de s'inspirer de ce qui s'est fait de mieux sur grand écran. Là où Desperados III brille c'est évidemment par son gameplay. On est sur un jeu tactique/infiltration en vue aérienne où chaque action nécessite de faire fonctionner ses neurones. Le jeu vous pousse à la sauvegarde rapide en vous faisant comprendre que vous allez mourir un nombre incalculable de fois. Les possibilités pour se rendre d'un point A à un point B sont multiples et il faut parfois se montrer très patient avant d'agir. Globalement, pour atteindre vos objectifs vous allez devoir passer devant des gardes, des vigies ou de simples témoins. Tout le monde possède un champ de vision dont il est possible de vérifier la teinte d'un simple clic. Vert, cela signifie que vous êtes hors de portée mais dans la ligne de vue de l'ennemi ; jaune, que vous êtes clairement repérable ; et rouge que l'ennemi vous a vu et va donner l'alerte. Généralement, il est inutile de débuter un jeu de chat et de souris car quand un ennemi prévient les autres il faut peu de temps pour qu'un groupe débarque pour vous trouer la peau et dans le pire des cas vous traquer.

L'homme des hautes plaines

Évidemment, vous avez un très grand nombre de ruses et d'artifices pour vous aider dans votre progression. Hector possède par exemple la capacité de placer un piège à ours sur son chemin, de siffler pour intriguer un garde pour que celui-ci marche dessus. Vous pouvez aussi employer la manière forte et il est possible de tirer un trait (c'est le cas de le dire) sur la discrétion en utilisant une arme à feu. Un coach gun ou un revolver Colt, ça fait du brui. Et il vaut mieux avoir un bonne occasion de se replier si l'on ne veut pas rentrer dans un combat interminable qui risque de signer son arrêt de mort.

Appaloosa

La grosse nouveauté par rapport à un Shadow Tactics vient du système de planification qui permet lorsque que l'on doit gérer plusieurs personnages de donner/planifier des ordres. Cooper peut par exemple tuer deux gardes à proximité avec un revolver dans chaque main pendant que le Doc en exécute un autre avec une seringue de poison. Il ne faut pas hésiter à abuser encore et encore de cette possibilité, car parfois se rendre sur un objectif relève du casse-tête. On se prend vraiment la tête à deux mains de longues minutes pour trouver la tactique la plus silencieuse. Au contraire, il est parfois possible de ne faire aucune victime et se faufiler simplement en attendant qu'un tour de garde se termine.

Desperados III se révèle un jeu d'une grande intelligence, qui malgré tout cet aspect de "Die and retry" ne va jamais vous démoraliser. Le plaisir de progresser passe avant toute chose. Une nouvelle fois, le studio Mimimi se débrouille pour sortir une pépite qui vient se hisser en haut de du genre tactical/infiltration sans difficulté.