Mitonné dans le chaudron du minuscule studio français Lumen Section, Citrouille se transforme en Sweet Witches sur Switch. Une appellation dans la langue de Shakespeare délibérément inspirée, à l'instar de son concept qui rappelle non seulement l'antédiluvien Lode Runner, mais surtout le vénérable Rod Land, avec des sorcières à la place des fées. Car celles-ci ne daignent pas non plus sauter, à part pour de brefs instants lors de l'utilisation d'un sortilège. D'ailleurs ce pouvoir d'invincibilité temporaire dépend d'une jauge, remplie au fur et à mesure qu'elles sèment leur plante de prédilection dans chacun des blocs fertiles du niveau - l'objectif pour passer au suivant. Il s'agit ainsi de vaquer gaillardement à ses cultures sur plateformes, en évitant les créatures ignobles à mourir de rire qui les arpentent. Les échelles constituent donc l'ingrédient essentiel de cette recette, d'autant que nos donzelles peuvent également en faire apparaître où bon leur semble (une seule à la fois cependant). S'y ajoutent quelques objets malicieux (comme un piège à vilains ou un gant de boxe), hélas trop peu nombreux, de sorte que leur arme principale reste leur couvre-chef, voué à étourdir ou estourbir les ennemis selon leur type. La formule n'en demeure pas moins efficace, puisque les adversaires se montrent assez variés au fil de la cinquantaine de stages répartis en cinq mondes, aux atmosphères également bien marquées. Encore faut-il avoir la dose de dextérité requise pour les parcourir, eu égard à ce gameplay taillé au pixel près, presque trop parfois, même si les réglages et les différents modes proposés permettent d'y parvenir sans trop de difficulté, seul ou en coopération (avec un capital de vies partagé). Au programme figurent aussi des parties multi joueur résolument chaotiques, qui consistent à s'affronter ou à repiquer le terrain. De quoi enchanter les amoureux d'arcade à l'ancienne, néanmoins guère longtemps, en raison de la relative brièveté de l'aventure et des différences trop limitées entre ces espiègles magiciennes. Heureusement elles ne manquent pas de caractère, à l'image de cette charmante gourmandise.