Un peu plus tôt dans l'année, Detached avait fait le bonheur des joueurs PC, sur Occulus et HTC Vive (ils peuvent même désormais y jouer sans leur casque VR) et le voilà qui débarque fibalement sur PS4 pour la modique somme de 35€ à son lancement.. alors même qu'il est vendu 25€ sur Steam et 25$ sur le Playstation Store Américain ! C'était à noter en préambule, maintenant on enfile un PSVR et on vous dit ce qu'on en pense.

Sens dessus dessous

Detached vient clairement marcher sur les plates bandes d'un certain Lone Echo, et s'il n'arrivera jamais à faire aussi bien que lui dans quelque domaine que ce soit, il a tout de même quelques arguments à faire valoir. D'abord l'immersion est plutôt réussie : on se sent vraiment serré dans sa combinaison et perdu dans l'espace. Les déplacements se font en apesanteur uniquement avec l'aide d'un système de propulsion (et non avec les bras comme dans Lone Echo). Sur PS4, le jeu se joue uniquement avec la manette : on avance, on recule et on strafe avec le stick droit, tandis qu'on monte et descend avec L2 et R2. Jusqu'ici, tout va bien et tout se passe bien. Avec le stick gauche on pivote en avant, en arrière à droite et à gauche ; avec R1 et L1, on s'occupe du roulis. Le tout avec une grosse réduction du champ de vision réglable et indispensable, sous peine d'avoir très, très vite mal au coeur. Soyez prévenus : si de ce côté vous êtes plutôt sensibles en VR, Detached n'est pas fait pour vous, car vous serez obligé d'utiliser toutes ces commandes pour progresser.

Trois difficultés sont au programme. Le mode Arcade est clairement celui qui offre l'expérience la plus abordable et la moins nauséeuse. En mode Astronaute et en Simulation, c'est une autre paire de manches : la liberté est accrue, tout comme la précision, mais l'inertie vient jouer les troubles-fêtes, tandis que les "freins" sont moins puissants, ce qui rend la maîtrise plus ou moins ardue selon le mode choisi... et la cinétose plus ou moins forte, forcément.

Réparateur de l'espace

Detached se compose de deux niveaux ouverts : l'un dans l'espace, avec des bâtiments à explorer ainsi qu'une chute vertigineuse et à toute vitesse dans les entrailles d'un gigantesque vaisseau, l'autre en intérieur, durant l'épilogue du jeu. Comptez quelques heures (trois ou quatre) pour en voir le bout. Non pas que le jeu soit particulièrement long en soi (un trophée vous met même au défi de le finir en moins d'une heure), mais surtout qu'on vous lâche dans son univers avec très peu d'indications sur les objectifs ou leur emplacement. La plupart du temps, il faudra réparer tout ou partie d'un équipement, et fatalement, dans l'espace froid et obscur, sans aide, on se perd souvent, on tourne en rond... Une fois la destination trouvée, les bâtiments à explorer font appel à notre dextérité manette en mains avec trois pirouettes de gameplay supplémentaires, à savoir un bouclier pour se protéger des chocs et des pièges, un boost pour accélérer ou aller à contre courant, et un missile pour désactiver divers systèmes. Un peu d'infiltration fera même son apparition au second niveau, avec des drones à esquiver...

Détaché de son temps

Question jouabilité, le bilan est donc plutôt positif, même si Detached est au final assez court et labyrinthique. On prendra plaisir à explorer l'espace dans la peau d'un baroudeur, toujours à la recherche d'un bon plan mais dont la dernière aventure commence plutôt mal, puisqu'il est attaqué et laissé pour mort, à la dérive dans l'espace. Il est question de se battre pour survivre, en explorant les décombres et les épaves qui jonchent votre parcours. Le tout bénéficie de doublages anglais avec des sous titres français, mais parfois très mal incrustés. Dans le même registre, impossible de lire le nom des items qui flottent dans les airs, bien trop gros. L'histoire nous est présentée sous la forme de cinématiques en BD de type comic book semi-animées... et absolument pas en réalité virtuelle ! Ces dernières sont plutôt classes mais détonnent dans un jeu en VR. La partie sonore est pour sa part assez banale, avec quelques bruitages à oublier, comme ceux des drones ennemis, assez stridents et stressants. Niveau technique, le jeu se défend plutôt pas mal sur PS4 Pro, l'espace est très impressionnant (même si les textures ont un peu tendance à popper en retard) et, forcément, de loin tout est flou. Pour terminer ce petit test, n'oublions pas de parler de la petite cerise sur le gâteau : le mode multijoueur. Ce dernier permet à des joueurs de s'affronter à distance dans une course au paquet, ou même dans une course tout court. Si ce multi à le mérite d'exister, il est malheureusement assez peu fréquenté...