Qu'on le veuille ou non, Blazblue, avec ses sept épisodes dont quatre canoniques, est désormais un grand classique des jeux de baston. Et moult spin-off ont même vu le jour, tels que XBLAZE, un Visual Novel qui en est déjà à son second épisode, des jeux de rythme, et même plusieurs jeux mobile ! Cette réputation, la série la doit à son statut de titre super technique, bénéficiant d'un cast aussi diversifié qu'original, et à ses mécaniques de gameplay variées.

Lors de la sortie du premier épisode Calamity Trigger en 2010 en Europe, le titre avait même su s'imposer comme mon "jeu de baston de chevet", bien loin devant la version "Super" de l'ogre Street Fighter IV qui sortait au même moment. Quelques années plus tard, Central Fiction, que les producteurs nous ont promis comme étant le dernier (de l'arc "Ragna the Bloodege", du moins), sans version "extend" programmée, sera-t-il aussi accrocheur que son aîné six ans plus tôt ?

Central Gameplay

Cette annonce que Central Fiction serait le dernier épisode est d'ailleurs assez surprenante. Car si le cast n'a jamais été aussi important, avec pas moins de trente-trois personnages jouables, dont cinq exclusifs à ce BB:CF, certains protagonistes principaux de l'aventure tels que Jubeï, ou dans une moindre mesure Torakaka, n'ont encore jamais eu droit à leur version jouable... Il y a donc matière à créer une suite. Et pourquoi pas avec des graphismes à la Guilty Gear Xrd ? (oui oui, je vous ai vu baver au fond). Et pourquoi pas, tant qu'on y est, le retour de la rumeur du crossover entre Guilty et Blazblue (là, il va falloir une serpillière, vous en avez mis partout par terre) ? Mais cessons de rêver et revenons à nos moutons.

Blazblue garde les mêmes solides bases de jouabilité qu'auparavant. Trois boutons d'attaque (faible, moyen et fort) et un quatrième consacré au "Drive", capacité unique à chaque personnage. Ragna absorbera la vie de ses adversaires, Bullet se servira de son pouvoir de "lock", Hakumen disposera d'un contre surpuissant, Noël partira en tourbillons avec ses flingues, Litchi déposera son bâton pour accéder à une autre stance... Du Blazblue classique. Il faut remplir sa jauge pour lancer une attaque spéciale, et peut être même un "Astral finish" lors du dernier round. Les autres mécaniques sont toujours de la partie, avec un "just guard" et une barrière en défense, la possibilité de "Cancel" un enchaînement pour repartir sur un second encore plus dévastateur, ou la capacité de passer en mode "overdrive" pour quelques secondes et ainsi booster ses coups et ses attaques ultimes. Une formule très efficace, qui à déjà fait ses preuves et fonctionne parfaitement.

Seule véritable petite nouveauté de cet opus, le "exceed Accel", qui offre la possibilité, une fois l'overdrive activé, de lancer un spécial uniquement en appuyant sur les quatre boutons - dans un souci d'accessibilité probablement - pour offrir aux joueurs novices une attaque dévastatrice à placer une fois par round sans aucune dextérité pad en main. Et ce, bien que le mode "Stylish" (destiné au novices, qui peuvent bourriner la manette et sortir des combos de folie) ait changé pour se rapprocher un peu plus du "technical" classique. On peut aussi noter, dans une moindre mesure, l'apparition de l'état "Active Flow", qui va venir récompenser les joueurs entreprenants, à l'inverse de ce que peut faire un statut "Negative Penalty" pour un joueur qui fuit le combat.

Here comes seven new challengers

Je vous parlais un peu plus tôt du cast. Il n'a jamais été aussi riche ! Et c'est bien ici que se trouve une des forces principales de la série Blazblue. Chaque personnage à son propre gameplay, sa propre façon d'être joué et ses spécificités. Le tout avec très peu de ressemblances entre eux. Cet aspect est encore plus marqué que dans Guity Gear Xrd. Si certains restent très basiques, comme Ragna, qui pourrait être ce qui se rapproche le plus d'un shoto (mais avec des mécaniques de drain de vie), d'autres sont complètement fous, comme Arakune, qui doit maudire ses ennemis pour leur lancer des projectiles ; Platinum, qui doit gérer ses pouvoirs magiques ; Carl, qui vous force à diriger deux personnages en même temps ; Lamba, spécialiste de l'attaque à distance ; ou encore Terumi et son grappin. Et je ne vous parle ici que des anciens personnages. Les nouveaux viennent ajouter un brin de folie supplémentaire : Hibiki, un militaire du NOL, ultra rapide avec ses épées courtes et son pouvoir de téléportation ; Naoto, issu du manga spin off "Bloodedge experience" ; Nine the Phantom, la très sexy soeur de Celica, qui ne possède presque que des attaques magiques ; mais aussi Izanami, l'impératrice suprême du NOL et, enfin, Susano'o, la véritable forme de Yuki Termumi, et véritable boss de la série, qui est une sorte d'Hakumen boosté aux hormones...

Et même si vous avez joué aux précédents jeux de la série, vous aurez pas mal de boulot pour connaître ces cinq petits nouveaux, mais aussi pour retravailler sur les anciens, de nombreux ajustements de gameplay ayant été réalisés. Comme Noël qui retrouve un "Drive" plus proche de celui qui était le sien dans "Calamity Trigger" et "Continuum Shift". Les changements de ce type sont nombreux, que ce soit au niveau des distorsions ou des attaques spéciales, et vous forcera probablement à revoir certains automatismes et enchaînements. Et si vous avez bien lu l'intertitre de ce chapitre, vous vous demandez qui sont les deux challengers supplémentaires : Procédé douteux au possible, deux combattants inédits de plus, portant ce nombre à sept, sont bel et bien disponibles, mais uniquement en DLC ! Es est une androïde venue tout droit du Visual Novel Xblaze, avec son imposante épée et son gameplay un peu pété, et Mai Natsume, qui est pour sa part issue du manga Spin-Off "Remix Heart", se bat quand à elle dans une tenue légèrement dénudée avec une lance géante. Si j'ai eu la possibilité de tester Es sur une version Japonaise du titre, je ne me prononcerais pas sur les qualités de Mai, qui à fait planter mon jeu européen lorsque j'ai voulu en affronter une en ligne sur le lobby japonnais.

Complete Fiction

Et si Central Fiction propose donc un cast très riche et réussi, il en va de même pour les modes de jeux, eux aussi très nombreux et de qualité ! À commencer par un tutoriel complet, bien qu'inférieur à celui proposé par Guilty Gear Xrd - Revelator, même s'il en reprend le HUD. Le mode training est aussi de la partie, et propose une petite nouveauté : la possibilité d'enregistrer les mouvements du mannequin d'entraînement pour s'exercer à défendre sur un enchaînement donné ! De plus, vous pourrez poster vos créations sur le net, et récupérer celles d'autres joueurs. Un ajout fort sympathique s'il en est. Le défi combo est lui aussi toujours là, et vous offrira un challenge plus que relevé.

Le solo n'est pas en reste, avec un mode histoire assez long et bien fichu qui va venir terminer l'histoire de l'arc "Ragna" sous forme de visual novel entrecoupé de combats, mais aussi les traditionnels mode arcade, "score attack" et "Unlimited Mars", qui vous oppose à dix adversaires possédants des surpuissantes capacités de drive illimitées. Le mode Abyss est toujours là, et vous propose d'enchaîner des vagues d'ennemis tout en faisant passer des niveaux à vos combattants, et en leur faisant gagner de nouvelles compétences et capacités. Petite nouveauté : le "Speed Star Mode" qui vous fait combattre contre l'inéluctable fuite du temps, avec la possibilité d'en gagner en accomplissant moult prouesses lors des affrontements. Avec une gargantuesque galerie et un index à compléter, vous aurez donc de quoi vous occuper de nombreuses heures durant sans utiliser votre connexion internet !

Mais tout ce qui fait le sel de ce jeu, entendons nous bien, c'est bien sur les modes en lignes. Et de ce côté là, Arc Sys à fait les choses en grand et nous propose encore une fois un titre ultra complet au netcode solide, pour peu que les deux adversaires n'aient pas une connexion internet en carton. Au menu des réjouissances : le classique mode classé et ses leaderboards, la possibilité de créer une "room" pour huit de vos amis, mais aussi des salons pouvant accueillir jusqu'à 32 combattants pour des joutes endiablées. L'aspect visuel et sonore est une autre des franches réussites de cette licence, avec des sprites 2D tout juste magnifiques, détaillés et animés avec précision, mais aussi des musiques toujours plus rock et entraînantes, avec pas mal de nouvelles pistes mais aussi toutes les anciennes, le tout dans des décors mêlant 3D, reprenant presque tous les stages proposés jusqu'alors par la licence. Une vraie réussite globale, une licence à son paroxysme !