Je ne sais plus quel âge j'avais, mais j'étais au collège quand un pote m'a raconté qu'il avait vu une nouvelle borne d'arcade avec des mecs qui se tapent dessus. On pouvait chopper les ennemis et leur filer des coups de pieds, de poing, de tête, alouette. On pouvait même jouer à deux. Et sur le coup, j'avoue, je ne l'ai pas cru. Je pensais qu'il se foutait de moi tellement ça avait l'air bien. Mais en fait il parlait de Double Dragon. Ah ! La belle époque. Et je ne parle pas des titres sortis par la suite. Les jeux de baston en salle d'arcade m'ont siphonné tout mon fric pendant longtemps.

Mode nostalgie /off

Pour retrouver ce genre de sensation, il faut au moins se tourner vers le jeu vidéo indépendant, ou au moins vers les petites productions destinées au téléchargement. On se souvient de Scott Pilgrim VS the World, the Game d'Ubisoft, qui savait renouer avec le genre, malgré ses défauts. Voici qu'arrive un nouvel essai de rétro gaming venu du petit studio français Ago Games : The Asskickers. Et là c'est le drame. Certes ils n'ont pas les moyens d'Ubisoft, mais après quelques heures de jeu, on doute qu'ils aient aussi les qualités d'autres développeurs indé tout aussi modestes. The Asskicker est bien en-deçà de vieux titres comme Vendetta, Streets of Rage ou Final Fight.

Le minimum syndical

The Asskicker, proposant trois personnages et un mode histoire à deux joueurs, vous place dans la peau d'un des élèves du professeur Wong, dont la salle de sport est attaquée par une tête à claques peu scrupuleuse. Vous cassez la face à ses potes pendant qu'il s'enfuit, mais il s'agit évidement d'un mec influant et les événements s'enchaînent. Pour kicker tout le monde, vous avez une touche pour les coups, une pour sauter, et une pour interagir. On vous offre aussi deux attaques spéciales, une lente et une rapide. C'est fou, ma tête tourne quand je pense à toute ces options.

Rien pour lui...

The Asskickers semble totalement amateur. La direction artistique et les animations font peine à voir, même si on devine que c'était le style old school recherché. Les collisions entre les sprites (ouais, les « sprites », ça faisait longtemps hein ?) rendent fou. Tout comme les bruitages et la musique, et le reste. On n'entre pas du tout dans l'atmosphère du jeu, qui d'ailleurs n'est pas du tout de mon goût. Enfin, si taper des « pouffes » et des « fils à papa » vous amuse, puisque c'est une des particularités de l'univers, par rapport à l'héritage des ennemis punks et péripatéticiennes canoniques du genre. À la fin de chaque niveau, une fois le boss vaincu, une séquence permet de lui « botter les fesses » en martelant une touche. C'est hilarant. Je suis hilaré. Et je ne parle pas des bugs. Les boss qui plantent, le jeu qu'il faut réinstaller (oui je sais : quelle drôle d'idée).

Je vais proposer à RaHaN qu'on file aux testeurs une prime de pénibilité selon les cas, parce qu'avec The Asskickers, j'ai perdu quelques années d'espérance de vie. J'ai juste envie de retrouver une bon vieux Vendetta qui offrait un gameplay dix fois plus riche que celui du titre d'Ago Games.

The Asskickers est diponible sur PC et Mac pour 11,03 euros (c'est précis). Après tout, il y en a qui aiment se faire botter le cul.