Et là, vous vous dites sans doute : il n'y va pas de main morte le Belge, il n'est pas si mauvais que ça ce premier épisode de BttF. Justement... C'est le "pas si mauvais" qui m'ennuie. Parce que de vous à moi, il aurait quand même pu être franchement meilleur. Même juste "bien" ça m'aurait suffi en fait.

Ils sont où mes gigawatts ? (non pas là)

Tout commence pourtant sous les meilleurs auspices, avec une scène d'ouverture alléchante sous forme de gros clin d'œil aux fans de la trilogie. Marty McFly et Doc Brown sur un parking, une DeLorean, la date du 25 octobre 1985... On frémit devant tant de fan-service asséné d'entrée de jeu.

On nourrit même, l'espace d'un instant, l'espoir un peu fou de voir ce nouveau chapitre revisiter complètement la trame des trois films... Truc de ouf. Sauf que non. Parce que soudain, c'est le drame. Cette délicieuse mise en bouche tourne au mauvais goût amer quand Marty s'éveille et s'écrie "ouf, tout cela n'était qu'un rêve". Soupir.

HEIN ? QUOI ?

À partir de ce twist résolument bateau, c'est la descente aux enfers, la mort de nos illusions, la fin des haricots... On en pleurerait presque. Soyons concis : le gros reproche qu'on pourrait faire à ce BttF, c'est qu'il lui manque tout ce qui faisait le sel de la version ciné, à savoir le sentiment d'urgence et, surtout, la possibilité de perdre.

Quoi que l'on fasse, on sait qu'on aura toujours largement le temps d'explorer toutes les voies possibles, jusqu'à trouver la bonne, sans que cela ne prête à conséquence. Pour une franchise qui met régulièrement en avant les effets catastrophiques de la manipulation du temps, ça craint un peu. Et du coup, ça plombe carrément l'ambiance si particulière que le titre aurait dû emprunter à son ainé des salles obscures.

Biff ? Bof.

Pour compléter ce tableau plus que mitigé, le reste est loin d'être parfait. Tout d'abord, l'intrigue principale est un peu décevante, voire franchement insipide par moments, et l'ensemble manque cruellement de scènes épiques, de celles qu'on aime se raconter entre potes. Ok, ça parodie allègrement les scènes cultes du film, on retrouve des visages connus (comme cet empaffé de Biff), mais ça ne décolle jamais vraiment.

Cela dit, It's About Time n'est finalement qu'un épisode d'introduction, il lui fallait donc poser les bases sans s'aliéner le public casual que la série vise clairement à séduire. On peut donc se dire que le meilleur reste à venir. En espérant que Telltale ait la main plus lourde sur la dose d'adrénaline. Parce que là, c'était un petit mou du genou, si vous me permettez l'expression.

On l'attendait avec impatience et sans doute aussi avec un peu trop d'espoirs, It's About Time s'avère finalement décevant et fait pâle figure à côté de la légendaire trilogie cinéma. On traverse ce premier opus sans réelle excitation et on l'oublie rapidement une fois terminé. Reste à voir maintenant si Telltale va parvenir à redresser la barre et dépasser enfin les 88 mph dans le prochain épisode.