Ventriloque, le visage figé et les mains deux fois plus grandes que ce dernier, le Rôdeur accompagné de sa clique de l'Anneau, trucidera de l'orc dans des périples inédits qui complètent la trame principale de l'épopée du Seigneur des Anneaux, tout en revivant cette dernière. Voici le propos du titre qui pourrait dans un premier temps, en partie, s'avérer alléchant. Mais Le Seigneur des Anneaux : La Quête d'Aragorn, c'est tout d'abord une direction artistique toute particulière. Certainement avec l'intention de s'adresser à un jeune public, nos héros de la Terre du Milieu ont subi un sacré ravalement de façade. Ainsi, Aragorn et sa bande possèdent un aspect plus enfantin, s'il l'on considère que des regards vides, des corps disproportionnés et des textures baveuses constituent des éléments appropriés pour les bambins. Les goûts et les couleurs, il paraît que ça ne discute pas, mais l'aspect des personnages même lors des cinématiques font tout de même froid dans le dos.

Jeu pour nains, piège gobelin

C'est un fait, les gamins (petits et grands) adorent les histoires. Le jeu se décompose ainsi en deux parties : le récit de l'histoire du Seigneur des Anneaux, raconté par Sam Gamegie à son fils Frodo, dans lequel vous incarnez Aragorn, et de l'autre, la "vraie vie", dans laquelle vous êtes le petit hobbit qui rêve d'héroïsme dans sa verte Comté. Le jeu se veut donc un titre aventure / action des plus classiques qui ne jouit d'un quelconque intérêt que grâce à sa prestigieuse licence. Il vous sera ainsi possible ça et là de vous aventurer quelque peu hors des sentiers battus pour collecter quelques items bonus, vous en apprenant un peu plus sur le monde de Tolkien. Les phases de combat, brouillonnes, bénéficient d'un système de lock assez efficace mais n'en sont pas pour autant grisantes, se limitant à du beat them all vu et revu. Les musiques flamboyantes des films de Peter Jackson, un vrai plus, sont présentes tout au long de l'épopée et celle-ci, ben... est tout de même l'une des plus emblématiques du siècle passé !

Du coup, certains se laisseront peut-être porter par le charisme de la licence mais intrinsèquement, l'aventure n'offre rien de rien de bien original. En fait, on aurait pu être plus indulgent envers ce titre s'il était sorti il y a quelques années, en même temps que les films, disons sur PlayStation 2 (le jeu est d'ailleurs également disponible sur cette plateforme). Mais aujourd'hui, faible en tous points, parsemé de bugs (un effet de flou des plus perturbants...), Le Seigneur des Anneaux : la Quête d'Aragorn fait pâle figure, surtout quand d'autres titres à licence, telle que la série LEGO ou celle de Harry Potter proposent à nos chères têtes blondes des aventures dignes d'intérêt. Pour en terminer avec cette quête d'Aragorn, sachez que le mode coop', où le deuxième joueur incarne Gandalf, qui de prime abord, peut être une excellente chose pour aider la petite sœur ou le petit frère, est à la ramasse techniquement. Dès lors, le jeu rame et un détestable effet de flou (encore plus présent !) s'affiche à l'écran rendant le jeu en duo, plus que piteux et dans des décors sombres presque injouable.

Le Seigneur des Anneaux : La Quête d'Aragorn bénéficie de l'aura de son univers et c'est bien sa seule qualité. À la peine techniquement (particulièrement en jouant à deux), le titre souffre d'une direction artistique plus que discutable et d'un gameplay vu et revu, émaillé de nombreux bugs. Soyons clairs : l'aventure, même si elle s'adresse à un jeune public, n'aurait aucun intérêt sans sa prestigieuse licence. Les plus fans de l'univers de Tolkien et les moins exigeants en terme de réalisation pourront peut-être considérer Le Seigneur des Anneaux : La Quête d'Aragorn comme un titre honorable, les autres ne perdront pas leur temps présss-cieux sur ce titre passable.