Au début c'est un peu...

Chiant. Evitons d'emblée les comparaisons outrancières avec GTA IV, Saints Row 2 a de la gueule... mais vous n'allez pas le remarquer tout de suite ! Parmi les quelques défauts du jeu, l'un des plus importants reste l'entrée en matière. Appuyé par un scénario un peu mou sur le départ, vous incarnez un personnage assoiffé de revanche qui part reconquérir toute la ville de Stillwater... Et d'emblée les premiers fights éclatent. Ces premières missions n'ont rien de très palpitant, et on se focalise du coup sur les défauts du titre. Par exemple, tirer en conduisant, qui s'avère quasiment impossible (dommage), ou encore certains angles de caméra maladroits lorsqu'on est proche de ses ennemis. J'avoue que pendant la première heure de jeu, je pensais "on est loin d'un GTA...". Et j'avais tort, complètement ! Explications.

Car...

... C'est en rentrant dans le vif du sujet que le jeu prend toute son ampleur. Ca n'est pas le graphisme - un peu brouillon - ou les animations - souvent approximatives - qui peuvent nous faire craquer pour lui, mais indubitablement son gameplay et son scénario de série B un chouïa crétin. Gros calibres à la main (shootgun, uzi, voire RPG) on se sent fort, puissant, prêt à tout dégommer ! La maniabilité basique joue la carte de l'efficacité. La visée (à pieds) s'avère correcte, on bouge bien, on arrive à se planquer derrière les murs ou les bagnoles. Les batailles rangées entre gangs ou contre les forces de l'ordre sont tout simplement fun, violentes, parfois interminables et Ô combien jouissives ! Ca finit par exploser dans tous les sens, avec une démesure qui frise le grotesque : véhicules, deniers publics, tout y passe jusqu'au retour au calme, avant la prochaine tempête. C'est animé par cette soif de violence gratuite, à la limite de l'absurde, qu'on entrera dans cet univers un tantinet débile, et que très vite, on passera outre les petits défauts cités précédemment. Concrètement, on se fond dans la peau du personnage, on use et abuse de tous les moyens de faire le kéké : tuner sa bagnole, son appart', son gang, et je passe sur les milliers de combinaisons concernant les sapes, tatouages et autres. On finit par devenir un vrai gangsta accros aux drive-by avec les potes, qui n'hésiteront pas à flinguer tout ce qui bouge.

So cliché, t'as vu !

Un mot sur le scénario : du vrai bon nanar ! Rythmée par les cut-scenes, l'aventure s'articule autour d'un esprit de vengeance et de conquête infatigable. Lorsqu'un de vos potes tombe sous les balles, vous allez le venger, et c'est souvent de manière assez dégeulasse. Certaines répliques (heureusement non doublées) sont dignes d'un Chuck Norris en forme. Et c'est justement ça qui est trippant : se prendre pour un caïd avec son pad alors qu'on a jamais mis les pieds dans un ghetto ! Pour allonger la durée de vie, les développeurs ont eu la bonne idée de vous obliger indirectement à faire toutes les activités annexes aux missions principales. Et il y en a une flopée. Que vous soyez tour à tour chauffeur de taxi, mac, agent de sécurité, pompier, faux flic et j'en oublie, vous accumulerez des points de respect qui vous permettront de débloquer les missions de la quête principale. Ces challenges sont parfois simples et amusants comme la partie de stock car qui nous rappellera des bons moments de Destruction Derby, ou difficiles et parfois énervants à cause d'une maniabilité souvent approximative, comme pour les missions en hélico. A vouloir trop en faire, les développeurs ont sans doute oublié de soigner certains détails d'une importance non négligeable.

Une réussite

Force est de constater que Saints Row 2 n'a pas, contre toute attente, à rougir devant GTA IV. Avec une durée de vie excellente, un scénar bidon mais trippant, qui ne se prend pas au sérieux, et une jouabilité efficace, on tient finalement l'équivalent d'une très bonne série B qu'on aurait envie de se rematter. Il use et abuse des clichés d'une culture gangsta dans laquelle on plonge complètement, et s'en sort finalement avec les honneurs face à un concurrent de poids, malgré une plastique moins soignée, en jouant d'un ton radicalement différent et d'une surenchère de contenu presque inattendue. Cool.