Dans la peau noire et blanche de Jack, le héros de Madworld, le joueur se verra proposer un retour éclairé vers les jeux d'avant. Du beat'em all pure souche, où la combo et les points font le cœur de la progression, la variété des situations l'intérêt de la découverte, et la caricature une bonne partie du plaisir. Si vous vous souvenez avoir adoré découvrir qu'on pouvait tuer les ennemis de Golden Axe en les poussant dans le vide, ramasser des battes de baseball pour tabasser ceux de Street of Rage, et j'en passe, il y a de fortes chances pour que Madworld sache vous séduire.

Le Noir & Blanc c'est chic

Son univers de jeu télévisé barré, dans lequel tueries sauvages et défis sanglants se succèdent, son côté presque kitsch dans le look punk des adversaires, la tronçonneuse rétractile surréaliste fixée au bras de Jack, ou le côté assumé de ses incessants one-liners dignes des films d'action des années 80, mais aussi les petits portraits apparaissant en face des dialogues et la typo typiquement 16-bit, tout indique que Madworld est un jeu vidéo qui s'assume et revendique ses prédécesseurs. On est là pour tabasser, s'éclater, scorer et réussir des défis stupides, et tenter les mélanges les plus improbables des pires saloperies possibles sur les nombreux cobayes qui se présenteront. Immobiliser un ennemi avec un pneu autour des bras, lui planter un panneau de signalisation dans le crâne, puis le soulever pour lui mettre un ou deux coups de boules avant de le planter à répétition sur un crochet de boucher ornant un bus qui va et vient sur la grand-place locale : c'est à se bidonner de grand n'importe quoi gore. Et c'est tant mieux.

Wiimote + 18+ = baston gore accessible

A prendre en mains, Madworld est on ne peut plus simple sur le papier. Stick du nunchuck pour se mouvoir, bouton "C" pour recentrer la caméra, "Z" pour sauter, un petit soubresaut du poignet pour faire une esquive arrière. Côté Wiimote, "A" pour cogner ou attraper des objets ou des ennemis avec une pression prolongée, "B" pour sortir la tronçonneuse quand sa jauge est pleine ou utiliser une arme spéciale, et grosso-modo, ça y est, vous savez presque tout faire. Le reste n'est que mélange d'opportunités, et mouvements de la wiimote et du nunchuk que le jeu vous affiche à l'écran. Les fatalités sont nombreuses et aléatoires, tout en dépendant des armes trimbalées ou des décors à proximité, et plus on enchaîne de saloperies, plus on marque de points. Il suffit de se montrer créatif pour faire grimper le score, lequel débloque nouvelles armes, et challenges débiles comme la presse sanglante (balancer le maximum de types pour les écraser sous une gigantesque presse) ou les fléchettes humaines (à la force d'une batte cloutée, envoyer se planter les ennemis sur une cible géante). Ça fonctionne plutôt bien, et on ne cesse de découvrir de nouvelles possibilités, de nouvelles fatalités, de nouvelles combinaisons, pour finalement se rendre compte qu'avec si peu, Madworld semble arriver à faire beaucoup.

Surenchère pour gamers trentenaires

Mi-boss, Boss, personnages humoristiques récurrents, armes débiles ou terrifiantes, défis : Platinum se donne beaucoup de mal pour renouveler sans arrêt l'intérêt... restera à voir si ils réussiront jusqu'à la fin de cette aventure forcément stupide. Il faudra aussi gommer quelques errances de maniabilité essentiellement dues à un système de caméra un peu trop rigide, mais après un peu plus d'une heure de jeu à claquer des nuques, embrocher et découper des ennemis, en branlant frénétiquement la wiimote, j'ai envie de plus... et ce n'est pas la présence promise d'éléments multijoueurs (sans pour autant que nous ayons eu de détails supplémentaires), qui minimisera cette première impression positive.

Ma Wii aura peut-être enfin un jeu bien ficelé et plutôt gamer à faire tourner fin Mars. Je ne vais pas m'en plaindre...