Après avoir passé une petite demie-heure manettes en mains sur le champ de bataille de Killzone 2, force est de constater que sa réputation de plus beau jeu de la PS3 n'est pas usurpée. Guerrilla continue à peaufiner le rendu de son titre d'action, et si la planète des Helghast, les adversaires des humains dans le monde de Killzone, s'avère bien grise pour ce qu'on en a vu, elle est aussi magnifiquement détaillée.

Les plus beaux gris de la PS3

C'est en partie la re-création de la fameuse vidéo en images de synthèse qui avait pour la première fois dévoilé Killzone 2 à l'E3 2005 qui servait de mission de démonstration du savoir-faire graphique hors-norme déployé pour ce titre bourré d'action. Est-ce aussi beau que ladite vidéo ? Non. Clairement pas. Mais ça reste absolument magnifique. Les photos d'écran rendent parfaitement justice à ce qu'on a pu jouer. Le débarquement du squad à bord de cette espèce de navette volante à la Starship Troopers, en plein milieu d'un champ de bataille secoué d'explosions et grouillant d'ennemis, colle immédiatement dans une ambiance de guerre totale parfaitement maîtrisée, qui rappelle immanquablement l'approche d'un Call of Duty 4. L'objet de cette mission : sécuriser la zone pour un débarquement de renforts, en éliminant notamment un pont sur lequel le camp Helghast avait planté quelques armes lourdes, et une marée d'ennemis, de couloirs en salles, d'extérieurs jonchés de débris urbains en intérieurs encombrés d'une poussière de béton et d'acier contrariant jusqu'au passage des rayons du soleil. Une approche scriptée dynamique, au sein d'une esthétique maîtrisée, de décors à la finesse exemplaire, qui séduit immanquablement, même si elle ne surprend pas.

Classique et efficace

C'est ce qu'on retiendra de ce premier contact. D'aucuns pourraient être déçus d'un tel constat, mais en vérité, tenir la dragée haute aux classiques du genre, c'est déjà, de nos jours, un exploit suffisant. Et s'il ne réinvente pas du tout le genre, Killzone 2 offre tout de même une maniabilité déjà très bien calibrée, avec un petit apport très à la mode : un système de couverture. En pressant le bouton "L1" à proximité d'une paroi quelconque, le joueur, tout en restant en vue subjective, profite de la protection offerte, gardant intacte sa capacité à surgir en pressant le bouton de tir. Même avec la vue obstruée par la couverture, le réticule rougit pour signaler qu'en surgissant, sans bouger la vue subjective, on fera mouche. Le système est très simple, et remarquablement efficace, participant pour un peu au maintien de l'immersion : probablement le point le plus important dans un jeu de ce type. Enfin, signalons l'intervention du joueur en de petits événements scriptés avec les autres membres de l'escouade : leur faire la courte échelle, ou joindre ses efforts pour une tâche précise, aller leur porter secours lorsqu'il sont touchés, etc. Autant de petites interventions qui ne demandent qu'une simple pression d'un bouton, mais offrent un contrepoids à l'action pure, et permettent aux designers de soigner le rythme des missions.

Des promesses, toujours des promesses

Si nous avons dû nous contenter de ce décor froid et urbain pour nos premiers pas, fusil d'assaut en mains, les développeurs promettent évidemment d'autres environnements pour varier les plaisirs. Il en sera de même pour le multi, aussi sur la liste des réjouissances, ou les véhicules... autant de choses à découvrir d'ici les mois qui nous séparent de sa nouvelle date de sortie : début 2009. Carré, solide, magnifique visuellement, maîtrisé et offrant des combats rageurs, une animation saisissante de qualité pour accompagner une IA déjà efficace... des qualités déjà nombreuses, auxquelles nous espérons pouvoir ajouter une campagne aussi réussie globalement que ce bout de mission parcouru avec plaisir, et quelques autres bonnes surprises. Pour l'instant en tout cas, Killzone 2 conserve à nos yeux son statut de blockbuster attendu de la PlayStation 3.