Déjà dévoilé à plusieurs reprises au cours des événements majeurs ponctuant l'année, Super Mario Galaxy reste un jeu qu'on a envie de découvrir au calme, en prenant son temps, sans une horde autour de nous et pressant sans arrêt pour avoir son tour. C'est bien ce que nous avons fait pour les quatre niveaux de cette courte version démo, confortablement installés dans un canapé, wiimote en main droite, nunchuk dans la gauche, grand écran plat en face, et calme pourtout ailleurs. Une occasion en or pour s'attarder sur quelques détails.

Ca va changer

Finalement, on reprend vite ses marques ; Mario se dirige très sensiblement comme son pendant sur N64. On retrouve les fameux double et triple sauts, celui en longueur en s'accroupissant juste avant de sauter, les rebonds sur les murs... Le coup de poing remplacé par une toupie qu'on déclenche d'un mouvement sec de la wiimote ou du nunchuk complète la panoplie de base, et le tout premier niveau nous propose une chasse aux lapins en tutorial, sur une toute petite planète. Une courte mission qui a plus pour but de nous familiariser avec les nouveaux niveaux qu'avec ces contrôles déjà inscrits dans nos réflexes de joueurs depuis des années... et courir la tête en bas, ce n'est pas si évident que ça.

Un level design lilliputien

En me remettant à Super Mario 64 le mois dernier sur Virtual Console, je suis instantanément retombé amoureux de ses niveaux, plus superbes les uns que les autres, regorgeant de secrets, et si intelligemment organisés aux quatre coins du château. Bourrés de trouvailles, vastes, à consommer un peu comme on le souhaite : ceux-là mêmes qui nous avaient fait découvrir ce qu'était la liberté offerte par la troisième dimension. Dans Galaxy, en tout cas au vu de cette démo, le sentiment qu'on éprouve à la découverte de son univers n'a rien à voir. On a beau dire, le fait de voir l'entièreté de la planète sur laquelle on cavale donne un sentiment tout à fait différent. En réalité, si chaque planète a sa propre topographie, les "niveaux" de Galaxy en sont constitués de plusieurs. On passe de l'une à l'autre en ouvrant un passage étoilé nous propulsant dans le cosmos jusqu'à la prochaine planète, après voir réuni les 5 branches qui constituent ces étoiles spéciales. Tôt ou tard, on retrouve les vraies étoiles, celles après lesquelles Mario court depuis tant d'années. Mais il semble qu'au contraire de Mario 64, on n'ait pas le choix entre plusieurs d'entre elles en entrant dans un niveau, malheureusement. On espère évidemment que sur les 120 étoiles à conquérir, certaines secrètes seront plus difficiles à dénicher, nous obligeant peut-être à revenir sur certaines planètes, découvrir des warp zones, et autres joyeusetés. De même, les pièces sont toujours présentes, mais ne semblent plus constituer qu'une manière de récupérer de la vie. Ce sont les nouveaux venus, les cristaux d'étoile, qui octroient des vies supplémentaires, par tranche de 50 ramassés. On peut aussi utiliser ces derniers d'une pression de la gâchette de la wiimote pour assommer un ennemi, en le visant avec le curseur qui peut aussi servir d'alternative pour ramasser les dits cristaux.

De nouvelles habitudes à prendre

Pour ne rien vous cacher, j'ai eu beaucoup plus de mal à rentrer dans l'univers de Galaxy que dans celui de Mario 64, en son temps comme sur Virtual Console tout récemment. La sensation d'être sur des rails, de petite planète en petite planète, le chamboulement visuel qui nous fait courir souvent la tête en bas, sans autre possibilité d'y parer la plupart du temps qu'en replaçant la caméra derrière Mario, la perspective étant gérée automatiquement par le jeu, l'absence relative de passages et de zones qu'on sait accessibles mais planqués... autant d'éléments qui instaurent des réserves. Il ne fait pourtant aucun doute que Galaxy sera un, sinon le plus original des Super Mario ; et c'est déjà énorme. Prendre de tels risques avec une série si chère au medium tout entier, c'est déjà une initiative qui force le respect. Le fun est pourtant bien là ; on plonge malgré tout le sourire aux lèvres dans ces mondes surréalistes, même s'ils n'appellent pas autant l'explorateur qui est en nous. En outre, il ne s'agissait jamais que de quatre niveaux, un dixième du jeu... sans doute peu avancés dans l'aventure, et qui n'avaient pas tous leurs secrets à disposition dans cette démo. Si on a pu goûter au champignon abeille pour nous transformer en Bee Mario, on sait qu'il y en aura d'autres. Les planètes du niveau de l'abeille étaient plus vastes, certaines assez pour gambader comme avant... J'ai la foi. Des réserves sans doute, mais comme tout le monde j'imagine : peur d'être déçu pour se garder de l'être le moment venu, et la foi malgré tout au vu du soin apporté à la réalisation, à la maniabilité, et au gameplay articulé autour de ce nouvel univers si atypique. Alors pour répondre à la question initiale : si je dois me faire insulter par mes lecteurs, je me garderai bien de leur donner plus de grain à moudre avant d'en avoir le coeur net dans quelques mois. Super Mario Galaxy porte le poids d'attentes si pesantes qu'il vaut mieux se garder de les décevoir aujourd'hui ; si elles devaient l'être, ce ne sera pas avant d'avoir parcouru chacune de ces planètes de fond en comble. Une fois que ce sera fait, j'espère bien que c'est dans le néant du cosmos étoilé qui les entoure que toutes nos craintes s'envoleront.