C'est à Stockholm, dans les locaux de DICE que nous avons pu en découvrir un peu plus sur Medal of Honor. Un voyage au cours duquel nous avons pu profiter de trois missions solo et de plusieurs cartes du multijoueurs. A la sortie, tout laisse à penser que les développeurs sont très respectueux de l'armée en général et qu'ils ont tout fait pour nous offrir une aventure au plus proche de ce que vivent les meilleurs sur le terrain.

Un travail d'équipe

Comme vous le disait RaHaN dans ses impressions écrites sur Medal of Honor, le jeu vous met dans la peau de plusieurs soldats appartenant soit aux Rangers, soit aux fameux Tier One (le top des forces d'élite américaines). Notre première mission solo consiste donc à intégrer une équipe de Rangers en Afghanistan. Sortant d'un hélicoptère à l'équipage hyper actif, nous voici à quatre, dans le désert... Un changement d'ambiance radical qui sera la marque de fabrique de ce volet. Dans le calme, mon chef d'escouade me glisse des ordres clairs pendant que nous avançons à pas de loup dans des régions que nous ne connaissons pas. L'ambiance fait tout dans MOH. Pour exemple, on vous oblige à marcher tout doucement pour avancer prudemment afin d'observer des alentours réalistes et en apprendre plus sur vos camarades. Et puis d'un coup, vous êtes découvert ! Des tireurs embusqués dans les collines vous canardent. L'action s'accélère alors et vous courrez vous cacher derrière les roches, en glissade, pour éviter d'essuyer les tirs ennemis qui arrivent de partout. Des actions coordonnées avec vos camarades, qui vous chuchotent sans cesse ce qu'ils préparent, permettent de se tirer de certains faux pas. Les échanges de tirs se concluent souvent dans des fumées de sable jauni par le soleil qui ne vous permettent pas forcément de savoir si vos ennemis sont abattus ou s'ils sont cachés, prêts à ressurgir. Bref, c'est l'ambiance de la guerre, la vraie, mais le tout s'avère très scripté. Ca n'a pas empêché les Modern Warfare de faire recette alors pourquoi pas... Néanmoins, nous avons décelé quelques bugs de script et des rendus graphiques assez étranges, notamment, en ce qui concerne certains effets de fumées peu crédibles (sans pour autant être laids), durant notre incursion dans un village afghan. Si l'avancée en douceur dans les ruelles s'avère prenante, la situation vire rapidement au cauchemar avec des échanges de tirs musclés entre les petites cases des habitants. L'immersion est totale mais nous avons néanmoins été surpris de nous retrouver bloqués après nous être réfugiés dans une maisonnette, temporairement. Après la fusillade, un soldat de notre crew bloquait la porte, scrutant l'intérieur de la maison et nous empêchant de sortir... Programmé pour rester là tant que je n'avançais pas, mon frère d'arme me bloquait la sortie. J'ai du l'effrayer à la grenade pour le faire bouger et mourir lamentablement en tentant de passer la porte avant l'explosion. Espérons que ces petits bugs ne seront pas légion dans la version finale...

J'adore lorsqu'un plan se déroule sans accroc !

Après avoir atteint la zone haute du village, nous sommes entourés par les forces ennemies. L'occasion de profiter des réactions réalistes des armes, des sensations de tir puissantes et des réactions souvent intelligentes des afghans qui ne restent pas plantés au même endroit et tentent, parfois, de vous contourner. Côté échanges de tir à proprement parler, MOH n'a rien à envier à Modern Warfare ! Mais la situation est désormais désespérée, nous sommes cernés malgré nos efforts. Heureusement, des hélicoptères alliés débarquent des hauteurs. Nous passons alors à la mission suivante, découverte lors de la présentation Sony à la Gamescom 10. On change de peau pour incarner un tireur, qui ne pilote pas l'hélico mais se contente de tirer sur des cibles précises. Là encore, l'ambiance frappe avec des séquences en noir et blanc réalistes, façon images satellites, dans lesquelles on apprend les rudiments des armes de l'appareil. Lance-missiles et mitrailleuses lourdes font des merveilles contre les talibans armés de lance-roquettes. Il s'agit d'une séquence de tir sur rails, qui plus est déjà vue, certes, mais évoluer dans les airs pour profiter des magnifiques paysages est un régal entre les phases de shoot. Après avoir nettoyé le village avec pertes et fracas, nous incarnons ensuite un sniper du Tier One. Son rôle ? Rester caché dans les fourrés pour dessouder à longue distance nos ennemis. Avec la nature en plein écran, sans la moindre interface, nous suivons les consignes de notre partenaire qui nous indique froidement où se trouvent nos cibles. On bloque sa respiration pour immobiliser le réticule, on ajuste, on tire et la cible s'écroule dans une mare de sang. Des images dures et très travaillées qui reflètent virtuellement l'horreur des champs de bataille. Cette séquence hyper immersive demande de la concentration et s'accompagne de bruitages d'ambiance, vent, tirs, cris des victimes qui résonnent dans les montagnes, etc. qui vous plongent au coeur de l'action. Mais après une dizaine de morts, nous rangeons notre stabilisateur de tir et revenons à la vision plus courte des FPS classiques, armes au poing. Nous comprenons alors que nos tirs ont permis à nos adversaires de déterminer notre position et de nous encercler. Tout s'accélère encore une fois, nous devons fuir au milieu de la fusillade pour retrouver une position plus propice à notre métier, celui de sniper. Vous l'aurez compris, MOH vous raconte une histoire, vous prend par la main du début à la fin et joue la carte des changements de situation pour surprendre. Au calme cède la tempête et on comprend vite pourquoi la confiance dont faisaient preuve les soldats en arrivant en Afghanistan a vite laissé place aux doutes face à la dureté et à la réalité de la guerre dans un pays qu'ils ne connaissaient pas. Opération solo réussie pour Danger Close, en espérant que la campagne soit un peu plus longue que dans les autres jeux du genre...

Battlefield of Honor

Si les trois missions solo sont assez séduisantes malgré quelques bugs de script, ce séjour rapide à Stockholm nous a aussi permis de jouer aux modes multijoueurs de MOH, développés par DICE (à qui l'on doit entre autres les Battlefield !). Au programme, quatre modes de jeu. Le Team Assault, du combat classique en équipe, le Sector Control dans lequel les équipes doivent prendre et tenir différents points stratégiques pendant un temps limité, l'Objective Raid où une équipe défend plusieurs objectifs et l'autre tente de les détruire et le Combat Mission, avec des ordres à accomplir dans l'ordre pour des missions scénarisées en multijoueurs. Chacun de ces modes offre différentes manières de jouer à même de renouveler l'intérêt ; mais sans pour autant révolutionner le genre. Les cartes nous ont paru très travaillées avec beaucoup de recoins pour se cacher, des fronts bien placés et des décors en partie desctructibles (pas autant que dans Bad Company 2 quand même) ainsi qu'une ambiance saisissante (bruitages, échanges de paroles entre ennemis, avions qui passent en rase-mottes, etc.). Trois classes sont jouables, quelle que soit votre faction, Afghans ou Américains. Sniper pour jouer à longue distance, Rifleman pour être en première ligne et Special Ops pour être à mi-chemin entre les deux. Chacun a ses propres armes, du lance-grenades aux mines en passant par le fusil sniper. De quoi corser les échanges de tirs musclés dans des cartes souvent très bien construites qui permettent de développer des stratégies de groupe. Un système de capacités spéciales permet, en fonction de vos actions, de bénéficier de pouvoirs propres à chaque classe : lancer des tirs de mortier, bénéficier d'une meilleure résistance, de munitions plus puissantes, etc. Des bonus à déclencher au bon moment pour qu'ils profitent à toute votre équipe afin de remporter la victoire.

MOH en solo mise sur une aventure épique qui se veut au plus près de la réalité du terrain et des techniques des meilleurs soldats du monde. Même si les scripts ont l'air très présents (et pas toujours pour le meilleur), l'ambiance palpable, est déjà parvenue à nous faire ressentir des sentiments forts, absents de la plupart des FPS. Peut-être le point fort de ce futur Medal of Honor, que complète un mode multijoueurs assez classique mais apparemment efficace. Il devrait occuper, à n'en pas douter, les amateurs du genre. Reste à savoir si le solo, comme le multi, tiendront la dragée haute à la concurrence sur la longueur, ce que nous jugeront à l'aune d'une version finale. Patrice Liu, le producteur du multi, nous a en tout cas lâché : "nous avons des cartouches en réserve..." Rendez-vous le 15 octobre sur PlayStation 3 et Xbox 360 pour vérifier ça !