ICO

Genre :

Action/Aventure
Editeur : Sony CE
Année de sortie : 2001
Support : PlayStation 2

Ce petit jeu d'action-aventure fellinien a été à tort longtemps considéré comme poétique par l'ensemble de la presse vidéoludique, sans doute par pure démagogie ou par facilité d'analyse. Dans ICO, vous incarnez un jeune pervers sexuel cornu qui se retrouve banni de son village et enfermé dans un sarcophage au fin fond d'un château versaillais occupé par l'esprit suprême de la Nicotine. A peine libéré de sa prison, il décide de réduire à l'état d'esclave sexuelle une jeune fille vulcaine à la pâleur diaphane (Yorda), en la traînant à ses basques tel un vulgaire morceau de viande dont il espérera bien profiter au moment de sa liberté retrouvée. Le tyran pre-pubère particulièrement réaliste, se rend bien vite compte qu'il ne pourra jamais s'échapper du lieu maudit sans l'aide de sa prisonnière chosique. Et qu'ils devront transcender leurs différences et joindre leurs forces pour résoudre toute une pléthore d'énigmes de progression, en plus de se débarrasser d'étranges ennemis en forme de volutes de cigarettes Marlboro qui fourmillent dans la citadelle...

Si le soft mise dans un premier temps sur le concept de structuralisme cher à Levi Strauss (encore lui !) en axant tout son principe sur les moyens de communication gestuels et oraux pour exploser les barrières dialectiques auxquelles sont confrontées nos deux protagonistes, il se transforme ensuite rapidement en une virulente campagne anti-tabac déguisée, avec des belligérants toujours représentés en "nuages" de fumées cancérigènes, pour soudainement, au terme d'une durée de vie de jeu aussi fulgurante qu'une mort subite du nourrisson, nous révéler en pleine face l'intrigue scénaristique du titre. Aussi consternante qu'une conclusion cinématographique Shyamalanienne (ou 'Chien Malade', comme dirait Traz), on apprend avec stupeur que toute l'action se déroulait dans une volumineuse usine de la SEITA, et que le boss de fin n'était autre que la mère de Yorda, une sorte d'organisme vivant ultra anxiogène, syncrétisme parfait entre le goudron, la nicotine, le monoxyde de carbone et les aldéhydes. Dans un poignant pugilat final visant à éradiquer le cancer des poumons de la surface terrestre, Ico transperce le centre névralgique de la reine du tabac grâce à son gros dard rutilant, s'écroulant au sol complètement vidé sous l'onde de choc provoquée par l'impact éjaculatoire de son attaque. Tandis que les structures du château se désagrègent au rythme du visage grisâtre du Roi de la Pop, dans un fantastique syndrome de Stockholm, Yorda s'empare de la dépouille de son maître pour le mener au grand air, déposant son corps inerte dans une petite barque avant de se lancer dans un strident karaoké à base de yaourt qui aura raison de nos frêles tympans. Le jeu culte qui a consolidé la pensée vindicative des Chiennes de Garde.


Armé de son bâton, Ico contraindra par la force la très soumise Yorda à fumer autre chose que des cigarettes Marlboro...