Et c'est sans doute pour cela que les marques de notre époque attachent autant de soin lorsqu'il convient de se choisir un logo, puisque ce dernier se doit d'être suffisant reconnaissable en un clin d'oeil, quelles que soient les circonstances.

Celui du constructeur japonais que nous connaissons tous aujourd'hui n'est en réalité qu'une évolution à la marge de celui dessiné en 1970, et qui attestait de la diversification de l'ancien fabricant de cartes hanafuda. Au fil des décennies, le logo de Nintendo a conservé la même police, alternant entre le noir, le rouge et le blanc, comme une variation sur un même thème.

Devenu constructeur et roi du jeu vidéo au Japon, Nintendo rafle également le marché nord-américain avec la NES, mais doit rapidement faire face à son concurrent Sega, qui a tout fait pour ringardiser la firme de Kyoto, que ce soit par l'intermédiaire de sa mascotte aux antipodes de Mario, ou ses célèbres publicités comparatives "Genesis does what Nintendon't".

Si les ventes suivent, la branche américaine de l'entreprise commence à en avoir assez d'être identifié par les joueurs comme le seul éditeur de jeux familiaux et/ou destinés aux enfants, et Nintendo of America estime qu'il faut changer ce logo arrondi afin de le rendre plus agressif. Mais c'était sans compter sur le président Reggie Fils-Aimé, qui ne l'entendait pas de cette oreille, comme il l'a récemment expliqué à nos confrères de VG247 :

Lorsque j'ai rejoint Nintendo, il y avait comme un sentiment de honte parce que nous nous adressions à un jeune public, et la direction du marketing de Nintendo of America s'est décidé à essayer des choses avec le logo de l'entreprise.
Ils ont tenté d'en faire un graffiti, ou de le rendre plus saillant en général, et j'ai dû y mettre un terme car ce n'était pas ce que notre marque représente. Il nous fallait élargir notre cible tout en restant fidèle aux valeurs que nous représentions.

Nous avons donc travaillé sur le contenu de nos jeux, et préparé le terrain pour le lancement de nouveaux produits comme la Wii, le jeu Wii Fit, et au final, la Switch.

Si l'on excepte évidemment la parenthèse Wii U, sur laquelle le père Fils-Aimé a déjà eu l'occasion de revenir, force est de constater que la stratégie du groupe a été plus que payante, et ce n'est pas les actionnaires qui argueront du contraire. Et si Nintendo of America s'était doté d'un nouveau logo, la maison-mère japonaise l'aurait-elle entendu de cette oreille ? Quid de nous autres, pauvres européens ? Décidément, les voies du marketing sont impénétrables...

Que pensez-vous du veto de Reggie Fils-Aimé ? Un redesign de logo peut-il suffire à changer l'image d'une entreprise ? Faites-nous part de vos avis de porteurs de Rolex dans les commentaires ci-dessous.