Dans Star Wars : Jedi Fallen Order on incarne le personnage de Cal Kestis, un padawan ayant survécu à l'Ordre 66 donné par l'empereur Palpatine à l'armée clone pour exterminer les Jedi. La vingtaine, le visage insignifiant, on ne peut pas dire que le personnage brille par son charisme et les craintes émises à la vue des divers bandes-annoncés se confirment. Il ne faudra pas chercher du leadership chez Cal. Pour autant un beau travail a été réalisé sur le visage des personnages et cela est particulièrement visible lors des différentes cinématiques réalisées avec le moteur du jeu.

Dans une galaxie lointaine, très lointaine...

Dans sa quête pour échapper aux sentinelles de Darth Sidious, notre héros se trouve accompagné d'un équipage qui habille l'intrigue principale comme dans tout bon Star Wars. On sent les sources d'inspiration du coté de Rogue One et Solo avec une équipe assez hétéroclite. Il faudra voir sur la longueur si le développement des personnages secondaires est suffisamment poussé pour ressentir une quelconque forme d'empathie. Au-delà de l'étonnement après la découverte du personnage principal, ce qui saute aux yeux lors des premières minutes, c'est le joli travail artistique et esthétique réalisé par les équipes de Respawn. L'aventure débute sur la planète Zeffo, faite de paysages enneigés et rappelant dans sa topographie Ahch-To, sur laquelle vit reclus Luke Skywalker dans l'Épisode VIII. On sent qu'un beau travail de recherche a été effectué pour plaire aux fans tout en collant au mieux au gameplay qui propose à de nombreuses reprises des phases de plate-forme. Des sections qui, bien qu'intéressantes, se révèlent parfois laborieuses à cause du timing des sauts.

De la plateforme parfois laborieuse

On pourrait presque dire que le jeu est atteint d'un syndrome "Crash Bandicoot". Les sauts d'une plate-forme à une autre sont calculés au pixel près : si on ne bondit pas au bord et au dernier moment, notre personnage ne s'accroche pas à la surface suivante. C'est très étonnant et presque choquant si on le compare à la fluidité de mouvement d'un Assassin's Creed, dont le jeu s'en inspire clairement et à plusieurs reprises. En fait, les phases de plate-forme viennent fragmenter les phases d'exploration, de combats et d'énigmes, de sorte à nous donner l'impression d'être en face d'un "Tomb Raider/Star Wars" (et il n'y a rien de péjoratif la-dedans). Cela fonctionne plutôt bien et les mini puzzle-games apportent une touche de repos sympathique entre des combats parfois intransigeants. On a par exemple dû déplacer une sphère de pierre à l'aide de la Force pour faire fonctionner un système permettant lui-même de récupérer d'autres balles en vue d'ouvrir des portes. Star Wars Jedi Fallen Order ne vous livre en plus aucune indication de sorte que vous êtes un peu livré à vous-même. Il ne vous tient pas par la main et se rapproche en cela d'un Sekiro voire d'un Dark Souls pour ses combats.

Tomb Raider : Star Wars Edition

Chaque point de sauvegarde a valeur de bénédiction. Ceux-ci sont un peu comme les feux de camp de Tomb Raider : ils permettent de récupérer de l'énergie, de méditer, changer son équipement et même de créer un point de sauvegarde, ce qui permet de se préparer aux combats. On affronte des troopers de toutes sortes (Stormtrooper, Scoutrooper, etc) mais aussi des animaux, comme sur la planète Zeffo, avec cet horrible bouquetin qui n'hésite pas à vous charger et vous propulser dans le vide. Les combats s'avèrent d'une grande fluidité, impeccablement chorégraphiés et jouissifs. Il ne s'agit pas de marteler une seule touche : il est nécessaire de varier avec le système d'esquive et les différentes attaques au sabre et l'emploi de la Force. L'exigence est de mise même si, parfois, le jeu a tendance à créer artificiellement de la difficulté en faisant notamment repoper les adversaires après une sauvegarde.

Les indestructibles

On regrette le manque de prise de risque presque ridicule quant aux effets du sabre sur nos adversaires. En effet, s'il est possible de démembrer les monstres voire de les couper en deux, nos ennemis humanoïdes sont totalement "indestructibles ". Le résultat final est donc très étrange, le cul entre deux chaises, et l'on ne comprend pas pourquoi notre arme n'est apte qu'à découper des monstres. D'autant plus dommage qu'on sait tous que c'est Han Solo qui a tiré le premier sur Greedo. N'en déplaise à Disney (et à Plume).

Du fan service de qualité

Le fan service n'est pas poussif mais très présent, pour notre plus grand bonheur. Les nostalgiques de KOTOR seront ravis d'apprendre que l'on peut customiser son sabre laser (couleur du sabre, manche, etc) ainsi que la tenue de notre personnage. Il est possible lors de nos explorations (qui est un des fondements du jeu) d'en découvrir plus via une base de données sur l'univers Star Wars. Farfouiller est d'autant plus important que Fallen Order a un arrière-goût de Metroidvania, qu'il est nécessaire par la suite de revenir sur certaines planètes pour découvrir des zones autrefois inaccessibles. Aussi bien à cause du scénario que de nos pouvoirs puisqu'un arbre de compétences vient au fur et à mesure rendre Cal de plus en plus puissant. Il est séparé en trois branches : Survie (santé, endurance, etc), Force et Sabre. Encore une fois grosse inspiration Tomb Raider et cela semble très bien fonctionner ainsi.

ON L'ATTEND... AVEC EXCITATION !
Star Wars : Jedi Fallen Order est très encourageant malgré les quelques soucis que l'on a pu rencontrer. Il s'annonce comme un beau retour de la licence Star Wars sur le terrain du jeu solo et une belle ode à l'univers créé par George Lucas. Reste à voir maintenant s'il parviendra à tenir sur la longueur. De notre côté, présente est l'envie de continuer l'aventure.