Toujours faire attention à ce que prépare Remedy Entertainment, c'est la règle. Depuis le premier Max Payne, le studio finlandais a pris pour habitude de régaler avec des jeux d'action ayant toujours une patte qui les distingue de la masse. Control, bien qu'il puisse au premier abord faire penser à une suite illégitime et multiplateforme de Quantum Break, semble une fois encore prêt à nous faire entrer dans un monde à part au background bien travaillé, à l'atmosphère barge et anxiogène, type Quatrième Dimension. Tout ce qu'on demande, en somme. Vous incarnez Jessie Faden (Courtney Hope, qui jouait Beth Quantum Break), directrice du Federal Bureau of Control, une organisation gouvernementale en charge de l'étude des phénomènes paranormaux. Le Q.G. est situé en plein Manhattan, dans un endroit parfaitement planqué baptisé The Oldest House. Un des sujets d'étude, une entité connue sous le nom The Hiss, capable de posséder objets comme être vivants, a pris... le contrôle des lieux. Il va donc logiquement falloir trouver comment réparer tout ça. Un voyage périlleux s'annonce.

The Hiss, en**lé !

Vous avez pu le remarquer, l'héroïne ne manque guère de moyens de se défendre. Sans que l'on sache pourquoi pour le moment (et c'est mieux ainsi), Faden dispose de pouvoirs surnaturels. Elle peut léviter quelques instants, esquiver très rapidement, dresser face à elle un bouclier fait d'éléments arrachés ici et là et surtout, employer la télékinésie pour attraper puis projeter ce qu'elle veut à la gueule des membres du personnel tombés sous le joug du Hiss. Le jeu ne lésinant pas sur l'action, nous encerclant dès le début de notre session par une belle poignée d'ennemis, il faut rapidement s'acclimater. Même si le flingue protéiforme (et customisable pour renforcer certaines caractéristiques) offre de quoi répondre façon sauce mitraillette ou rayon concentré, il faut se rendre à l'évidence : on est dans l'obligation de s'en remettre le plus souvent possible aux capacités de la jeune femme. Et ça tombe bien : il n'y a strictement aucune difficulté de prise en mains. Tout vient de manière intuitive, assez naturellement, avec indication si besoin est. Par exemple, lorsque l'on se retrouve capable de transformer les antagonistes légèrement affaiblis en alliés se battant à nos côtés, la touche à presser se retrouve sous leur jauge de vie. Le résultat d'une rixe, qui nous laisse exploiter le décor à fond ainsi que la verticalité d'un hub central plutôt vaste, est souvent très spectaculaire. Avec l'impression que l'on peut tout nettoyer à la vitesse de la lumière une fois les différentes capacités employées. Si vous avez aimé des titres comme Le Pouvoir de la Force, Prey, Psi-Ops ou Second Sight, quelque chose me dit que cela devrait vous plaire.

Voyage à prix malin

Mais de ce que nous avons pu voir et vivre manette en mains, Control ne se résume pas à une succession de rencontres hostiles explosives forçant à se montrer agressif, durant lesquelles tout valdingue - et où l'on peut même renvoyer une roquette à son expéditeur. The Oldest House est un endroit ouvert, où différents départements se connectent au hall principal. L'exploration aura son importance. Et tout ne sera pas que murs de bétons et salles d'expérimentations froides. Remedy a d'autres environnements à nous faire visiter. Au sein-même de ce bunker souterrain, avec des ambiances qui peuvent se révéler très proches d'un Upside Down de Stranger Things ou d'un couloir art déco aux multiples secrets semblant sorti de l'esprit de David Lynch. Mais aussi de "l'autre côté". Il faudra parfois passer par le plan astral, dimension à l'esthétique toujours plus anguleuse et épurée, histoire de débloquer des situations et récupérer d'autres pouvoirs. À chaque fois, le son, très enveloppant, se chargera de vous rappeler que vous êtes seule, et que différents dangers peuvent survenir à tout instant. L'angoisse permanente. C'est sûr, question ambiance, on ne devrait pas être déçu, et les différents point d'intérêts étoffant l'univers devraient facilement nous captiver. On aura envie de connaître le Bureau. Les développeurs nous y pousseront, puisque sont promis des tonnes de secrets à dénicher...

Visuellement intelligent

Action soutenue faisant croire qu'on est un Jedi, exploration conseillée, ambiance bizarre au possible... Toutes les cases semblent cochées (y compris celle refusant l'accès aux micros-transactions) pour un jeu d'exception, mais qu'en est-il de la technique ? Pour le moment, nous nous garderons de juger une version loin d'être terminée sur PS4 Pro. Rien de choquant à l'horizon. Si l'on doit appuyer sur quelque chose, c'est davantage les effets employés pour habiller le tout, de bonne facture. De ce côté, une fois de plus, c'est du solide. Les particules pullulent et nous éblouissent, les lumières s'appliquent avec beaucoup de réussite, les traînées translucides derrière un adversaire occis sont splendides... Le Norhtlight permet des choses qui "flattent la rétine" comme on dit et semblent parfois uniques. Et quelque chose me dit que nous ne sommes pas au bout de nos surprises, notamment en termes d'envergure. Il va juste falloir un peu de patience pour en être sûr.

ON L'ATTEND...BEAUCOUP
Mystérieux, Control l'est toujours. Beaucoup. Notre double séance de gameplay ne permet pas encore d'apprécier la qualité de son écriture et de sa mise en scène, qu'on imagine parfaitement cadrées, et c'est tant mieux pour éviter le moindre spoiler. Il est encore difficile d'entrevoir le côté ouvert de l'exploration et les façons d'élargir encore le terrain de jeu en débloquant certains éléments. Mais l'on peut déjà être sûr que, comme à son habitude, Remedy va livrer de l'action solide, avec un véritable sentiment de puissance, et une ambiance qui transpire la classe par les différentes esthétiques employées, les effets visuels qui tabassent et un son qui plonge le joueur dans un énorme foutoir paranormal qui file déjà les chocottes. Le 27 août prochain, sur PS4, Xbox One et PC, devrait, normalement, être une bonne journée.