Rappel des faits (possible avec ce TEST d'époque, par ailleurs) : L.A. Noire vous conte les aventures de Cole Phelps, vétéran de la Seconde Guerre Mondiale rejoignant les rangs de la Police de Los Angeles dans les années 40. Vous incarnez ce personnage campé par Aaron Staton (Ken Cosgrove dans Mad Men) durant un nombre important d'enquêtes, inspirées de faits réels, dans différentes sections (Circulation, Criminelle, Moeurs ou encore Incendies Criminels).

Il est question de se rendre sur les scènes de crime, d'analyser des pièces à conviction, de procéder à des interrogatoires où votre attitude peut soit vous ouvrir les portes de la solution soit tout faire capoter, et à ce moment là de vous retrouver au milieu de fusillades et courses-poursuites dans les rues de la Cité des Anges. Un vrai bon jeu d'aventure à l'écriture et à l'ambiance réussies qui avait, à l'époque, mis en avant une technologie maboule, le Motion Scan, permettant de modéliser les visages avec précision - et donc au service du gameplay.

Des années plus tard, ce titre dont on garde un chouette souvenir s'offre deux versions qui intriguent, en plus des remasterisations. Commençons par celle qui souhaite nous faire vivre les choses de l'intérieur...


1/ LES ENQUÊTES VR


HTC Vive bien vissé sur le crâne, nous débutons dans le bureau de Phelps. Il est possible de pivoter à 360°, de se balader par téléportation vers un point d'intérêt illuminé ou en marchant en agitant les bras de façon alternée, de changer de costume devant le miroir, d'attraper toutes sortes d'objets pour les scruter sous tous les angles - mais pas question de vider les bouteilles de whisky ou de se cramer un petit cigare - de décrocher le téléphone pour se faire envoyer bouler, de s'amuser avec le tourne-disque et, surtout, d'attraper un dossier sur son bureau pour accéder à l'investigation de son choix parmi les 7 adaptées à la réalité virtuelle :

  • Didacticiel : (basé sur) Patrouilles : Libéré sur parole
  • Patrouilles : Tout bien réfléchi
  • Patrouilles : Armés et dangereux
  • Patrouilles : Service après-vente
  • Circulation : Un chaud latin
  • Criminelle : Le meurtre au bas de soie
  • Moeurs : Joints à gogo
  • Incendies criminels : Guerre intérieure

C'est la première que nous avons pu essayer. Déambulant tranquilou dans son bel uniforme, notre héros, que l'on voit à la troisième personne en temps de cinématique, est alerté par des coups de feu. Il arrive devant un magasin de chaussures où gît un corps sans vie. Sous le regard de quelques passants, on commence par tourner le cadavre en pressant les touches des controllers convenablement, histoire que nos petits doigts se ferment et l'attrapent. Inspection rapide, ouverture de la veste pour atteindre une poche : bingo, voilà un reçu de livraison. Une fouille de la poubelle à côté permet de retrouver ce qui ressemble à l'arme du crime. Ne reste plus qu'à trouver un témoin. Il se trouve à l'intérieur, il s'agit de la vendeuse de la boutique. Carnet à la main, on l'interroge.

Night Cole

On constate que le système d'interrogatoire a évolué. Les termes "Vérité, "Doute" et "Mensonge" ont laissé place à des verbes plus en accord avec le boulot : "Amadouer", "Intimider" et "Accuser". Il suffit, une fois encore, d'observer les mimiques de la personne en face, dont on peut s'approcher assez près, pour deviner dans quelle direction l'emmener. Efficace et immersif, même si on ne cracherait pas, pour les non-anglophones, sur des sous-titres plus gros. Une fois la séquence passée avec succès, nous voilà aiguillés vers une armurerie - en voiture, avec une conduite très instinctive sur des routes pas trop encombrées - où un certain Monsieur Kalou tente de fuir. S'ensuit une petite course qui finit dans l'arrière boutique où se lance une baston. Le souvenir des cours de savate pris par votre serviteur au début du XXème siècle reviennent instantanément. Il suffit de se protéger en plaçant les deux bras devant le visage puis de lancer ses poings une bonne dizaine de fois en direction du visage du suspect. Un peu sportif. Mais est-on là pour faire régner la justice ou vendre des barbapapas ? S'ensuit une arrestation. Fin de la démo.

Phelps à la VR

Le moins que l'on puisse dire, c'est que c'était du rapide. Mais que la nouvelle façon d'aborder le jeu présentée a du potentiel. On regrettera pas mal de chargements et de coupures, surtout lorsque l'on choisit une téléportation, moins problématique pour les plus sensibles que le déplacement "manuel". On craindra que, en ne proposant pas le jeu complet en VR, l'expérience se coupe d'un de ses intérêts d'une trame globale vraiment bien fichue. Mais on attendra la version complète, prévue pour décembre, pour s'assurer que tout va bien, notamment du côté des fusillades, que nous n'avons pas eu l'occasion de tâter.

ON L'ATTEND... AVEC CURIOSITÉ
L.A. Noire sur HTC Vive, c'est le plaisir de retrouver une aventure intéressante à l'ambiance travaillée, en vue subjective et les mains "libres". Il est certain qu'on s'y croit, quand bien même la réalisation globale s'avère un tantinet datée - sauf concernant les visages, toujours aussi réussis. La prise en mains ne souffre d'aucun problème majeur, et forcément, ça donne envie de s'essayer au reste. Parce que l'interactivité, ça fait plaisir.


2/ LA VERSION NINTENDO SWITCH


C'est une autre affaire qui s'est présentée à nous sur la console hybride de Nintendo, à savoir "Rouge Sang", dans laquelle Phelps, alors à la Criminelle, essaie d'élucider le mystère entourant le meurtre un peu crado de Celine Henry dans le quartier de Westlake, retrouvée nue et le corps couvert de messages. Un travail de longue haleine que nous n'avons pas pu boucler mais qui nous a permis de nous balader sur la scène de crime, questionner quelqu'un ayant fréquenté la victime dans un troquet, partir à la recherche d'indices dans une maison tristement vide, et enfin interroger la voisine.

Le même dans la poche...

Premier constat : essayé en mode docké, en 1080p, et sur tablette, en 720p, L.A. Noire apparaît tel qu'il était en 2011. Pas vraiment fou dans la représentation de ses décors - plus ravissants en intérieur cela dit - blindé de clipping et accusant une distance d'affichage réduite lorsque l'on se balade librement dans en ville et qu'on conduit, mais loin de se montrer complètement affreux. On dira que c'est suffisant pour apprécier le jeu (qui comprendra tous ses contenus téléchargeables) à sa juste valeur et apprécier, là aussi, les changements apportés aux interrogatoires.

... et au bout des doigts

Des nouveautés sont aussi à noter dans la prise en mains. Les mouvements aux Joy-Con sont utiles pour la caméra et la rotation des objets, ce qui ne nous a pas paru encombrant. Et lorsque vous passez sur le petit écran de la machine hybride, l'expérience peut se transformer en point and click grâce aux fonctionnalités tactiles. Déplacements, inspection, zoom de la caméra. On se croirait sur téléphone mobile et forcément, c'est très instinctif. De là à dire que ça bouleverse l'univers, tout de même pas. Quoi qu'il en soit, une fois de plus, on vérifiera lorsque la version finale sera dans les bacs.

ON L'ATTEND... UN PEU
Si vous trépignez à l'idée d'emporter L.A. Noire partout, de demander à Valdez s'il se fait des jeunes garçons dans les transports ou scruter un briquet de table depuis votre lit, il ne devrait pas y avoir de mauvaise surprise. Même chose si vous avez envie de vous rafraîchir la mémoire sur ce titre à l'atmosphère envoûtante et bourré d'affaires bien ficelées, avec un acting de haut niveau.