Pour ceux qui ne le savaient pas encore, le fabuleux Braid, sorti sur Xbox Live Arcade cet été au beau milieu d'autres perles du jeu indé, est en cours de portage sur PC. Interviewé par Joystiq, son créateur, Jonathan Blow, a cependant confirmé qu'il n'y aurait pas d'autres versions, sur consoles portables notamment :

Le jeu aurait à être entièrement recréé depuis le départ. Je ne le ferai pas... et je ne connais personne en qui je pourrais avoir confiance pour faire un boulot de qualité là-dessus.

Ce fut également le moment de souligner que la "difficulté" de Braid, c'est à dire surtout les énigmes que représentent chaque pièce de puzzle à collecter dans ses niveaux - et que certains ont pu lui reprocher - est un choix bel et bien assumé, à mettre aussi en parallèle avec la tendance du reste de l'industrie :

J'aime les jeux qui sont intéressants, qui me donnent à penser ou m'engagent profondément, qui me laissent le bénéfice du doute en estimant que je peux être quelqu'un d'intelligent. De moins en moins de jeux sont faits ainsi de nos jours. Un sacré paquet de jeux se contentent de pousser le joueur le long d'une expérience en toc, le laissant gagner, et lui faisant croire qu'il est malin et fort sans lui demander autre chose, en réalité, que de rester affalé sur un canapé.

Mais pour revenir à Braid, le gros de la discussion concerne bien entendu les arcanes de son approche narrative, et la signification de l'épilogue autant que de l'ensemble du jeu. Les discussions vont bon train, et, trop respectueux de la libre interprétation que permet une telle perle, nous n'y mettrons pas non plus notre grain de sel. Par contre, celui de Jonathan Blow lui-même mérite d'être colporté :

Si je devais faire une quelconque déclaration sur ce dont le jeu parle -- même une déclaration longue, détaillée et bien pesée -- ça raterait. C'est comme tenter de saisir très fermement une poignée d'eau ; l'eau coule au travers de vos doigts, et vous vous retrouvez avec pratiquement rien. Mais si vous mettez vos mains en coupe, ouvertes, au lieu de saisir, vous pouvez en retenir un peu plus. Et puis si vous n'essayez pas du tout de contenir l'eau, si à la place vous pointez juste là où elle se trouve, vous pouvez pointer vers un lac entier.

Tout en expirant une latte de Ganja bio, Jonathan Blow vient d'éclairer votre journée avec ce qui est peut-être la meilleure critique qu'on puisse faire de son jeu. A moins que ce ne soit celle de Soulja Boy :