Braid, c'est la sensation ludique du moment en matière de jeu indé. On vous en reparlera d'ailleurs sans doute plus en détails cette semaine... En attendant, son génial concepteur, Jonathan Blow, s'est confié par rapport au processus de certification imposé par Microsoft à tout titre édité sur sa plate-forme. Visiblement, ses nombreuses contraintes ont entravé la finition du jeu  :

J'ai abattu un travail colossal pour répondre à ces exigences, alors que j'aurais pu consacrer ce travail au jeu lui-même, et le rendre encore un peu plus soigné, un poil meilleur.

Ces processus de certification sont bien évidemment en place pour garantir un certain niveau de qualité dans les productions qui sont éditées sur le Xbox Live Arcade. Mais Jonathan Bow considère tout de même que le niveau d'efforts qu'ils appellent a un impact sur le développement des jeux eux-mêmes.

J'ai bel et bien eu une ou deux interactions business déplaisantes avec Microsoft. Rien d'horrible - en tous cas, rien d'assez déplaisant pour me faire annuler la sortie du jeu sur Arcade. Mais ce qui pourrait m'empêcher de sortir un autre jeu sur Arcade à nouveau, c'est qu'ils ont changé le contrat - du moins c'est ce que j'ai entendu.

Ceci étant dit, Jonathan concède également volontiers que sa relation avec Microsoft pour l'aventure Braid était loin d'être dénuée de bonnes choses, lesquelles ont d'ailleurs permis au titre de voir le jour comme il l'entendait :

Ils n'ont pas essayé de dicter le game design, comme beaucoup d'éditeurs auraient pu tenter de le faire - ils ont été très non-interventionnistes pour le coup, et ce qui se retrouve dans le jeu final est exactement ce que je voulais y mettre. Ils ont aussi contourné certaines règles du XBLA, pour m'aider à faire le jeu que je voulais faire, ce qui a été vraiment sympa de leur part... Au global, ce fut super de travailler avec Microsoft.

Aussi brillant que Braid puisse être (et il l'est), il reste cependant une expérience relativement courte (quoique justifiant pleinement les 12 euros de son prix), et ceux qui l'ont croquée devront pourtant s'en contenter. Même si le titre remporte un succès plus que mérité (environ 27.000 unités vendues à ce jour), Jonathan n'a aucune intention de lui donner suite :

L'argent n'est pas vraiment un but pour moi, alors même si Braid se vend très bien... ça ne me concerne pas. Je ne ferai pas de suite à Braid - quel que soit le nombre d'unités qu'il vend, ça m'est égal. Enfin, peut-être dans cinq ans lorsque j'y serai motivé, si j'ai une idée vraiment fraîche pour le faire. Mais je n'attends pas en coulisses avec un pack de niveaux, ou un contenu téléchargeable quelconque.

L'histoire, probablement très auto-biographique de Braid, se suffit de toutes façons à elle-même... mais à une époque où le jeu vidéo est devenu une grosse machine, je ne sais pas ce que vous en pensez, mais ça fait aussi du bien, tout ça...