Si Sega a pris la peine de préparer à Londres une conférence de presse pour annoncer ces nouvelles, ce n'est pas un hasard. Les aventures créatives et la contribution au patrimoine jeu vidéo de ceux qui ont fait le déplacement depuis l'archipel nippon pour annoncer des éléments concrets sur leur retour sont telles, qu'il était tout naturel de procéder ainsi.

Incontournables

Viewtiful Joe, Okami, Steel Battalion, Devil May Cry, Resident Evil 1, 2, 3 & 4, God Hand, Phoenix Wright, Killer7... autant de titres prestigieux qui ont fait la réputation de Capcom, et qu'on doit tout ou partie aux fondateurs et membres de Platinum Games : Shinji Mikami, Hideki Kamiya, Atsushi Inaba, Yusuke Hashimoto, Shigenori Nishikawa, Hifumi Kouno et Tatsuya Minami. Ce dernier, le PDG de la société, explique :

"Je crois que les jeux vidéo tiennent une place incroyablement propice dans le monde du divertissement. Plusieurs plates-formes hardware sont emprisonnées dans une compétition globale féroce, et des milliers de titres débarquent sur les étals chaque année. Cependant, j'ai la sensation qu'avec chaque année qui s'écoule, le nombre de titres complètement nouveaux chute. On dirait que tout ce que nous voyons, ce sont des suites de séries à succès, ou de nouveau titres jouant les moutons de Panurge à la suite d'autres succès. Il est tout à fait normal que le développement de titres en série soit la colonne vertébrale d'un business plan. Nous osons concentrer notre énergie sur le développement du nouveau". De bien belles intentions. Mais appuyées surtout par trois titres, rien que ça, qui couvrent un large spectre de supports : Bayonetta, sur PlayStation 3 et Xbox 360, Madworld sur Wii, et Infinite Line (titre provisoire) sur DS, ainsi qu'un dernier titre encore secret, avec rien moins que Shinji Mikami aux manettes...

Un nouveau partenaire pour s'émanciper ?

Après les mésaventures de tout ce beau monde qui a collaboré si longtemps chez ou avec Capcom, et des secrets d'alcôve concernant la fermeture de Clover Studio, Sega semble aujourd'hui avoir raflé la mise. Capcom ne sera donc pas l'éditeur des jeux Platinum Games. Mais si ce bouleversement-ci relance bien des questions sur les relations entre ces talents et leur éditeur nourricier, il semble en tout cas que leur soif de création reste bel et bien intacte. "Nous nous sentons fortement concernés sur le sujet des jeux originaux, et du rôle qu'il jouent", ajoute Minami. "Les jeux vidéo sont un divertissement à dimension planétaire, et en tant que tels nous voulons que nos titres originaux soient appréciés partout dans le monde. Nous voulons que nos utilisateurs fassent l'expérience de quelque chose de complètement nouveau. Nos titres devraient les surprendre - les faire rire, les faire ressentir". On ne peut qu'avoir envie d'y croire.

Un constat familier

Après Hideo Kojima (Metal Gear Solid), et Akira Yamaoka (Silent Hill), c'est au tour de Minami de faire part, lui aussi, de ce que nous constations au travers de notre émission podcast de la mi-avril, N°53, intitulée "Le jeu japonais en déclin ?". Mais ce constat se transforme en moteur créatif : "Alors que ces derniers temps, les studios étrangers semblent capter l'attention, notre mission consiste à replacer la mention "Made in Japan" comme synonyme de titres originaux et de haute qualité. C'est la passion qui m'anime, et qui anime chaque membre de PlatinumGames Inc.". Le rapport à l'occident en véritable mutation dans les hautes sphères du game design japonais ? Sans aucun doute, puisque même parmi ces 4 projets de Platinum Games, Madworld n'est pas encore annoncé pour le Japon. Tout cela est censé débarquer en 2009... il faudra donc patienter un peu avant de constater par nous mêmes si oui ou non, ces noms prestigieux pourront enrayer la tendance et relancer la machine qu'ils estiment - et ce ne sont pas les seuls - en perte de vitesse.

Présentations détaillées des trois projets :