Même s'il ne s'agit que d'un prologue, Metal Gear Solid V : Ground Zeroes reste incontestablement l'un des titres les plus attendus de ce début 2014. L'aura de la série et l'attente d'un nouvel épisode canonique sur consoles de salon (MGS 4 est sorti il y a près de 6 ans déjà !) auront ainsi contribué à faire monter la pression. 

Afin de vous en dire le maximum en veillant néanmoins à ne pas vous spoiler, j'ai compilé 10 des plus fréquentes questions que de nombreux joueurs m'ont posé sur mon compte Twitter... voici les réponses !

 

NOS IMPRESSIONS VIDÉO 
METAL GEAR SOLID V : GROUND ZEROES

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1. La durée de vie

Soyons clair, oui, il s'agit vraiment d'un prologue. En cela, les échos des 2 heures pour achever la mission principale ne sont pas faux... mais tellement partiels. Ainsi la durée de vie du titre dépendra de nombreux facteurs. Comment allez-vous aborder les situations ? De manière frontale (cela pourra aller raisonnablement vite), ou en misant sur la furtivité totale (cela pourra prendre beaucoup plus de temps)... des choix qui changeront totalement la donne. Sans parler de la rejouabilité (un niveau "Difficile" se débloque) et des 5 missions annexes dont chacune peut être utilisées pour effectuer du Time Attack avec challenges annexes et ranking internet. A titre d'exemple, après avoir fini la mission principale lors de mon premier run, le jeu m'indiquait 9% de complétion. En clair, pour réellement tout voir, il paraît ainsi bien difficile de faire le tour du jeu en moins de 5/6 heures...

A vous enfin de voir si, pour vous, l'intérêt dans un jeu réside essentiellement dans sa durée de vie, ou dans la qualité de son immersion, dans sa capacité à pouvoir aborder les situations de diverses manières... car dans ces domaines MGS V m'aura clairement mis une claque. Explications...

 

 

2. La modernisation et nouveauté de gameplay 

C'est probablement LA grande question... et à titre personnel, il s'agissait de ma plus grande crainte. Kojima Productions allait-il réellement réussir à dépoussiérer la formule, à rendre Big Boss moins rigide que par le passé, plus nerveux que jamais ? S'inspirer du meilleur du jeu vidéo occidental, sans oublier son ADN japonais. A ma grande satisfaction la réponse est un grand OUI !

Les nouveautés sont nombreuses, et les énumérer gâcherait quelque peu le plaisir de la découverte. Je ne peux m'empêcher cependant de revenir sur certains points déterminants. Tout d'abord le maniement de Snake a infiniment gagné en souplesse. Les couvertures contre les éléments du décor s'effectuent désormais automatiquement et contextuellement... à la The Last of Us. Hormis une animation de réception de saut assez quelconque, le travail sur les mouvements et leurs enchaînement est ici remarquable, tandis que la prise en main se montre intuitive malgré une palette de mouvements étoffée. L'un des ajouts notables reste la capacité de Big Boss a sprinté d'un clic. Outre la qualité de l'animation, cette habilité dynamise violemment l'action, permettant de se projeter rapidement dans une zone libre... ou de fondre sur un garde !

Vu que l'univers s'est grandement ouvert, et que vous pourrez aborder un objectif de nombreuses manières différentes, le danger peut désormais jaillir de partout. Les principaux ajouts comme l'effet de ralenti lorsque vous êtes repéré (il vous faut alors réagir extrêmement promptement pour réduire votre ennemi au silence et éviter de déclencher l'alarme), les marqueurs sur les gardes (pour définir ses stratégies d'infiltration), la possibilité de "marquer" ses cibles à la Splinter Cell, ne casualisent en rien l'expérience comme on pouvait le craindre, et s'intègrent très rapidement. Le tout se montre assez subtil, à l'image de l'intensification de l'éclairage s'intensifiant (le tout accompagné d'un son lancinant) vous indiquant qu'un garde suspecte quelque chose dans votre direction. 

Il est aussi désormais possible de conduire des véhicules (jeep et tank) et de continuer le combat même avec un otage sur l'épaule. La caméra épaule lors des séquences d'assaut, qu'il est possible de placer à droite ou à gauche d'un clic, fonctionne à merveille. L'impression de plonger au coeur de l'action n'a jamais été aussi présente... tout en laissant des possibilités inédites d'appréhender votre infiltration en base ennemie.

 

3. Le jeu fait-il vraiment Next Gen ? 

Le Fox Engine effectue ici ses grands débuts. Je ne pourrai pour le moment juger que du rendu de la version PS4, et ce dernier est somptueux. Comme d'habitude dans les productions Kojima, n'allez pas chercher une course au nombre de polygones ou aux textures les plus fines. Non, l'essentiel se situe ailleurs, à savoir dans la subtilité des éclairages et dans ces petits détails qui rendent une scène, une atmosphère, crédibles. 

Le Camp Omega, qu'il soit balayé par la pluie, fouetté par le vent, ou gorgé de soleil, semble bien là, face à nous... et Snake s'y intègre avec une étonnante cohérence. Pour un jeu cross-generation, il s'agit tout simplement d'une magistrale claque. 

 

 

4. Comment peut-on appréhender les différents ennemis ? 

Metal Gear Solid V ambitionne de redéfinir les standards de l'infiltration. Pour cela, le titre est revenu à ses fondamentaux en les transcendant. Cela faisait longtemps que je n'avais pas retrouvé cette sensation de devoir réellement prendre son temps, l'obligation de se tapir dans l'ombre, de faire corps avec le décor, d'analyser la situation, analyser les rondes, d'établir mentalement la mécanique de son plan d'action... avant d'agir en un éclair. Le (bon) stress est indéniablement présent. 

Les situations peuvent réellement être abordées de diverses manières. Audacieuse ou savamment réfléchie, ce sera à chacun de composer. Une chose reste certaine : lorsque vous vous ferez découvrir, la réponse ennemie se montrera brutale et organisée. 

L'univers étant désormais bien plus ouvert, et en l'absence de radar affiché directement à l'écran (il faut passer par l'iDroid), le danger pourra réellement jaillir de toute part, vous obligeant à avancer méticuleusement. La difficulté générale a d'ailleurs sensiblement augmentée par rapport aux précédents épisodes...

L'IA réagit vraiment en escouade. Les gardes s'organisent, essayent de vous prendre à revers, coordonnent leurs actions en direction des zones où ils ont perçu du bruit. Lors de ma partie, j'ai été surpris de leur ténacité, ne détectant qu'une fois des réactions un peu désordonnées. 

D'ailleurs une fois repéré, il est parfois préférable de fuir en courant... loin... très loin... et se terrer à l'autre bout de la carte en laissant passer la tempête. Précision, la durée d'alerte des gardes m'a semblé bien plus longue que précédemment. Armez-vous de patience... ou soyez une ombre, une vraie !

 

5. L'équilibre Action / Cinématique

Si la saga Metal Gear Solid est tout autant réputée pour la qualité, que la longueur de ses cinématiques, Hideo Kojima avait indiqué souhaiter faire évoluer la formule. De ce que présente Ground Zeroes, l'objectif est atteint. Ce prologue contient ainsi deux cinématiques principales, chacune s'épanouissant sur une dizaine de minutes. Une en ouverture (vous la connaissez), et une en conclusion de mission. 

Pour cette dernière, qu'il s'agisse de la virtuosité de la mise en scène, comme de l'impact émotionnel qui s'en dégage, vous ne pourrez pas en sortir totalement indemne. Viscérale et sans concession, cette dernière va si loin qu'elle sera d'ailleurs censurée dans la version japonaise du jeu. C'est certain, les âmes sensibles détourneront le regard. Sans parler du cliffhanger qui risque de rendre fou de nombreux fans...

A noter qu'à l'image de ce que proposent les précédents MGS, vous pourrez à tout moment zoomer dans les cinématiques (toutes en temps réel) d'une simple pression de la touche R2 et jouer avec l'angle de caméra.

Enfin, les séquences de codec ont disparu, remplacées par l'iDroid et l'usage de (très nombreuses) K7 audio via un bon vieux Walkman Sony de l'époque. Ces dernières permettent d'en apprendre bien plus sur le background de l'histoire grâce à des enregistrements souvent poignants. A l'image de ce qui se pratique désormais dans les meilleures productions occidentales, l'écoute de ces séquences peut s'effectuer en temps réel pendant que vous continuez à jouer... plus la peine de prendre une pause de 10 minutes en regardant un écran fixe. 

Ah, et vous vous demandez sûrement comment Kiefer Sutherland parvient à se glisser dans la peau voix de Big Boss. Rassurez-vous, la transition avec David Hayter s'effectue aisément, avec un Sutherland relativement sobre, ne surjouant pas. 

 

6. Quelle est la taille du terrain de jeu, du camp Omega ?

Il est assez complexe de répondre à cette question. Les séquences de gameplay du prologue se déroulent intégralement autour et au coeur du camp Omega. La zone se révèle suffisamment vaste pour proposer des zones escarpées à flanc de falaises, un campement, des geôles, quelques lotissements et un quartier général... 

Attention, si ce Metal Gear est clairement un premier pas vers le monde ouvert, ce dernier devrait prendre tout son sens dans Phantom Pain. Pour autant, les lieux sont assez grands pour regorger d'éléments cachés (équipements, armes...) à glaner. Via l'iDroid vous allez aussi pouvoir marquer des zones, ou indiquer des points de d'exfiltration pour les hélicoptères dont il vous faudra, si besoin, protéger les arrivées lors de séquences de gunfight dantesques. 

 

 

7. Où se situe le jeu dans la chronologie Metal Gear

Metal Gear Solid V : Ground Zeroes débute en 1975 juste après les incidents dépeints dans MGS : Peace Walker. Pour ceux qui souhaiteraient y voir plus clair, voici où le titre s'inscrit donc dans la chronologie de la série. L'année entre parenthèses est l'année pendant laquelle se déroule l'épisode nommé... 

Metal Gear Solid 3 : Snake Eater (1964)

Metal Gear Solid : Portable Ops (1970)

Metal Gear Solid : Peace Walker (1974)

Metal Gear Solid V : Ground Zeroes (1975)

Metal Gear Solid V : The Phantom Pain (1984)

Metal Gear (1995)

Metal Gear 2 : Solid Snake (1999)

Metal Gear Solid (2005)

Metal Gear Solid 2 : Sons of Liberty (2007 - 2009)

Metal Gear Solid 4 : Guns of the Patriots (2014)

 

 

8. Faut-il vraiment avoir joué à MGS : Peace Walker ? 

Pour bien comprendre qui sont Paz, Chico, Kazuhira Miller, ce qu'est la Mother Base... oui, Peace Walker est un lien forcément appréciable.

Cela étant, sachez qu'un grand résumé (très didactique) de 11 pages a été intégré à ce prologue afin de permettre à ceux ayant fait l'impasse sur l'épisode PSP de prendre rapidement leurs marques.

 

9. La Mother Base est-elle présence dans ce prologue ? 

Visuellement oui. Ludiquement non. Sachez cependant que tous les armes, otages, objets récupérés dans Ground Zeroes vous suivront plus tard dans Phantom Pain. Une motivation suffisante pour les fans pour arpenter ce prologue de fond en comble. 

 

10. Est-ce que tout se passe en extérieur ? 

Sans trop spoiler, si l'essentiel se déroule bien en extérieur... quelques passages vous demanderont de pénétrer, rapidement, dans des bâtiments. Plus ou moins profondément. Pour des scènes plutôt marquantes. The best is yet to come...

 

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METAL GEAR SOLID V : GROUND ZEROES

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