À la suite d'une concertation avec des leaders religieux sur le contrôle des armes, Joe Biden a donc déclaré qu'il n'existe "aucune restriction sur la capacité de le faire ; il n'y aucune raison juridique pour laquelle on ne pourrait pas" taxer les médias violents. Ce sont donc les films et les jeux vidéo qui seraient visés par une telle mesure, si elle devait être prise.

Cette idée a été suggérée par le Révérend Franklin Graham, un évangéliste chrétien américain. Ce dernier suggère également que les fonds récoltés par une telle taxe devraient venir en aide aux victimes des armes à feu et à leurs familles. Cette idée n'est pas nouvelle : en avril dernier, une sénatrice étasunienne avait émis la même idée, tout en comparant les jeux vidéo à des "simulateurs" pour tueurs.

Une fois encore, on déplorerait ce genre de décision si elle venait à être prise. En plus de stigmatiser les médias violents, l'introduction d'une taxe de ce type créerait, juridiquement au moins, un lien de causalité plus que douteux entre l'existence des films ou jeux vidéo dit violents et les tragiques fusillades dont souffre victimes et familles aux États-Unis.

En effet, en suivant un tel schéma de pensée, il faudrait probablement taxer également les films comme Fast & Furious, les magazines automobiles ou encore les organisateurs de grand prix pour dédommager les victimes et familles de victimes des accidents de la route...

Une fois encore, il est exaspérant de faire face à l'incapacité de certains à comprendre le jeu vidéo et surtout à le dissocier des malheureux évènements bien trop nombreux outre-Atlantique. Le week-end dernier, une fusillade urbaine a encore fait 19 blessés à La Nouvelle-Orléans.

Si la volonté de dédommager les victimes des "violence par armes à feu" est louable, on s'étonnera que le gouvernement américain cherche à fabriquer des pansements plutôt qu'à juguler ce qui cause directement les plaies - même si un certain durcissement des lois de contrôle de la diffusion des armes à feu a eu lieu. Mais les lobbys pro-armes à feu, comme la tristement célèbre NRA, bénéficient d'un pouvoir tel que toute action politique visant à réviser la constitution américaine et à réduire le port d'armes à feu semblent encore et toujours sinon impossible, du moins bien plus complexe à entreprendre qu'une taxe comme celle que suggère Graham.

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