Le mur se fissure. Les rumeurs se multiplient. Du coup, pour en avoir le coeur net, nous avons directement posé la question à certaines de nos sources proches du constructeur. Leur réponse fut claire : en l'état, la future Xbox requiert une connexion obligatoire et permanente.

Situation figée ? Pas forcément. Rien n'indique en effet que Microsoft ira au bout de sa démarche, et ne pourra pas réajuster sa position d'ici à la sortie de la machine... probablement à la fin 2013, au moins aux Etats-Unis. Mais le signal reste fort. Le sens de l'histoire diront certains à l'image d'Adam Orth, creative director chez Microsoft et son cinglant :

Désolé, je ne comprends pas le drame autour du fait d'avoir "une connexion permanente". Tous les appareils sont désormais toujours connectés. C'est le monde dans lequel nous vivons. #dealwithit [#FaitesAvec]

Même si depuis le compte Twitter d'Adam a été rendu privé, même s'il évoque une "blague", le message actuel semble clair.

Trouver des solutions

Pour autant, Microsoft n'aurait-il pas raison ? Oui, il faut trouver des solutions pour endiguer le piratage. Oui, le fait que les éditeurs et développeurs ne touchent absolument rien du marché de l'occasion pose des questions à l'industrie du jeu vidéo. Oui, la connexion obligatoire et permanente peut adresser ces points... Reste à savoir si c'est la seule et la meilleure solution.

En attendant, la réaction des joueurs est immédiate. Nombreux sont ceux à ne pas vouloir croire que Microsoft pourrait prendre une décision si radicale... surtout à la lumière des déboires de Blizzard ou Electronic Arts dans le domaine. D'autres crient déjà au scandale. Ambiance.

Relativisons cependant. Ainsi, au-delà de la possible grogne des joueurs, si la future Xbox arrivait avec des services et jeux de haute qualité, proposant des expériences inédites, il y a fort à parier que nombreux seront ceux qui avaleront la pilule. Le public a tendance à s'habituer à tout, ou presque. La dématérialisation, les DLC, l'obsolescence programmée... Dans un mécanisme traditionnel, c'est le contenu qui fera la différence. Mais pour cela il se doit d'être réellement différent. Comme IllumiRoom ? Reste à savoir à quel prix...

Sans parler des boutiques qui pourraient voir d'un drôle de regard un système permettant de mettre à mal le marché de l'occasion.

Certains développeurs circonspects

D'après nos informations, lors de la dernière GDC, interrogés sur le sujet, certains développeurs faisaient grise mine. Ces derniers se retrouvent ainsi pris en tenaille entre le fait de se dire que Microsoft s'intéresse activement à la rentabilité du jeu vidéo et donc de leurs productions (ce qui aurait visiblement fortement séduit Electronic Arts), et la peur d'une réaction épidermique des joueurs.

Car de son côté, Sony est resté en effet beaucoup plus mesuré. Sans fermer la porte à la possible connexion obligatoire sur PS4, le constructeur nippon ne l'introduira en effet pas de base, et devrait laisser ce choix à la discrétion de chaque éditeur. En clair : chacun décidera de sa politique d'édition. Une position moins agressive que celle présumée de Microsoft. Une position qui pourrait satisfaire de nombreux joueurs...

Le syndrome de la 3ème console

Nul ne pourra le contester, Microsoft a fait une entrée fracassante dans le monde du jeu vidéo. Après avoir appris énormément avec la première Xbox, la Xbox 360 a réussi un tour de force. Une progression des ventes colossale d'une génération à l'autre, une position de force sur le marché des consoles HD sur le territoire américain, une machine appréciée par un public aussi bien occasionnel que gamer... Microsoft est désormais incontournable dans le jeu vidéo.

A l'aube de l'annonce de la future Xbox, c'est un fait, on ressent Microsoft très fort. Peut être trop sûr d'ailleurs. Comme si la fameuse "malédiction de la troisième console" planait. Comme si d'un Microsoft challenger passionné, le géant de Redmond commençait à se draper dans une insidieuse arrogance qui avait clairement desservi un Sony au début de l'épopée PS3.

Microsoft joue gros s'il va au bout de son idée et impose une connexion internet obligatoire et permanente. Il pourrait imposer une nouvelle réalité au marché. Etre pionnier d'une nouvelle ère. Mais c'est une réalité : cette étape inquiète. Car quid des joueurs ne possédant pas une bonne connexion, voire pas de connexion tout court ? Quid des problèmes d'engorgements de serveurs lors de la sortie des jeux majeurs ? Quid de la liberté des joueurs ?

Et si Microsoft en voulant tout gagner, perdait tout ?

Qu'il nous tarde d'entendre Microsoft prendre officiellement la parole et lever le voile sur sa nouvelle machine. Pour que les choses soient, enfin, claires. Fin avril comme l'évoque la rumeur... ou lors de l'E3 en juin ? A suivre...