J'ai froid ! Il pleuge dehors (mélange de pluie et de neige) et ma nouvelle chaudière me trolle grave en chauffant un peu quand ça lui chante. Je me les caille devant mon PC pour écrire ce texte alors que je crèverai peut-être de chaud plus tard lorsque mes radiateurs seront subitement nourris d'eau à 90°. Mais bon, je repense à mes petits soldats allemands à moitié enfoncés dans la neige, leur autre moitié étant de toute façon morte et bleuie par le blizzard, et j'arrête de me plaindre. Rappelons que le froid est une nouveauté de gameplay de Company of Heroes 2, tout comme les lignes de vue « truesight », la glace qui se brise sous le poids des chenilles ou encore les traces permanentes laissées par le déplacement des troupes. Lisez donc les impressions précédentes si vous n'avez pas suivi, parce que je vais rentrer dans le vif du sujet.

Des nazis en stalinien...

C'est à Londres, avec mes estimés confrères bouffeurs de Doritos, que j'ai pu jouer quelques matchs multi 1vs1 ou 2vs2 sur deux cartes différentes, en choix de faction libre. L'une offrait un paysage boueux de printemps, l'autre un marécage glacé d'hiver. Déprimant, et encore, ils allaient bientôt être jonché de cadavres. Rien de bien révolutionnaire : la carte est divisée en zone que l'on capture, ce qui rapporte des points pour acheter des unités. Les ressources munitions et fuel sont aussi nécessaires. Certains territoires offre une ressource fixe, mais d'autres peuvent être aménagées pour fournir l'une ou l'autre. Dans la base de départ, on s'affaire à construire des bâtiments supplémentaires et à les mettre à jour pour obtenir de nouvelles unités : de l'infanterie spécialisée ou des véhicules. Pour ces deux cartes précises, c'était un peu la foire aux blindés, mais la chair à canon à toujours son utilité : elle occupe des lieux, répare et récupère des véhicules abandonnés au combat, scout pour offrir des lignes de vues à la grosse artillerie en arrière, etc.

Des soviets en hitlerien...

Très franchement, et ce n'est pas un mal, les habitués de Company of Heroes retrouveront facilement leurs marques. Relic avoue avoir équilibré et réglé un certain nombre d'éléments de gameplay de façon subtile sans vraiment les modifier. Et d'autres de manière un peu plus radicale. Le but étant toujours de rajouter de la flexibilité. Les cartes doivent être plus dynamiques et le gameplay plus adaptatif en cours de partie. Ainsi, les arbres de compétences pour les commandants n'existent plus. On en choisit trois parmi sept, avec leurs propres spécialités, et durant la partie, on va en débloquer un, celui qui nous semble le plus judicieux après avoir pris légèrement connaissance des forces et des stratégies en place. Le commandant sélectionné va alors développer doucement ses divers bonus, actifs ou passifs. Vraie nouveauté que l'on n'a pas très bien vue en jeu : les rapports de l'intelligencia, inspiré des guides de combats donné aux troupes lors de la Deuxième Guerre Mondiale histoire de leur apprendre des rudiments de combat face à des forces inconnues. Appelés aussi « comment mourir utilement face à un char ». Ce mécanisme devrait apporter beaucoup de valeur à quelques troupes d'élite à protéger à tout prix.

Et on se prend la main !

Pas que les autres soient inutiles, hein. Non, enfin ça dépend. Chez les Allemands, le niveau de spécialisation est élevé et c'est vraiment dommage de ne pas en prendre soin, surtout que cette faction s'avère plutôt orientée vers la défense et la sauvegarde des troupes. Alors que le russe est légion. La stratégie russe dans Company of Heroes 2 consiste à fusionner des escouades au lieu de les soigner. Chez les Soviet, on apprend sur le terrain, ou alors on meurt en défendant le seul mec compétent du groupe. Cela renforce l'idée qu'il n'y a pas de retraite possible sur le front. Relic promet que les deux factions seront équilibrées et que chacune aura ses chances dans chaque domaine tactique, mais on attendra le test pour en être persuadé. Après, c'est aussi une question de goût.

C'est pas la guerre d'Indochine !

Difficile d'apprécier en quelques parties tout l'impact des innovations de Relic pour Company of Heroes 2. Des innovations qui touchent à la fois l'ambiance et le gameplay. Les deux sont terriblement bien imbriqués. La ligne de vue Truesight me semble la plus importante, parce qu'elle est vraiment omniprésente. Elle apporte beaucoup de dynamisme au combat rapproché, où une maison qui s'écroule ou un nuage de fumée peuvent changer la donne et semer très rapidement le chaos sur le front. Et d'un autre côté, elle favorise l'infiltration en fourbe. Dans le même ordre d'idée, le blizzard et le froid obligent à progresser prudemment et la mise en place de défense, mais on peut aussi en profiter pour tenter des coups vicieux inattendus. Les traces permanentes dans la neige peuvent permettre de repérer l'ennemi en fuite, ou mener à une embuscade. Quant à la conjonction de tout cela...

Avec Company of Heroes 2, le but de Relic n'est donc pas de changer la donne. Le gameplay reste très proche de l'original. Par contre, ils rajoutent un sacré nombre de cartes dans le paquet. Des fois, je me demande s'il n'y a pas trop de nouvelles possibilités, trop de facteurs aléatoires, trop de paramètres à prendre en compte. Mais même à haut niveau, je doute que tout cela soit mis en place pour être utilisé entièrement. Relic souhaite juste multiplier les possibilités de commettre des erreurs, ou de briller tactiquement. Plus de flexibilité, plus de variété, c'est aussi plus de divertissement pour d'éventuels spectateurs eSport. Pour les joueurs « normaux », Company of Heroes sera probablement un titre vraiment fun à prendre en main, mais il reste encore à en savoir un peu plus sur la partie solo.