La promesse de cette édition Liberation n'est pas des moindres, puisqu'il s'agit pour la première fois de proposer une "vraie" expérience Assassin's Creed sur une console portable (ce qui est loin d'avoir été le cas jusqu'ici sur PSP et encore moins sur DS ou smartphones). Concrètement donc, cela signifie un tout nouveau personnage et une histoire inédite, mais techniquement surtout une vaste ville, belle et peuplée, à explorer de fond en comble en mode open world. Sans oublier les missions scénarisées et les petits à-côtés bien entendu, comme sur consoles de salon. La PS Vita nous permet de retrouver tout cela entre nos petites mains, avec un bel écran et deux sticks. Y'a bon.

Vrai Assassin's Creed : check

Nous avons donc pris le contrôle d'Aveline, première héroïne de la série, pour découvrir deux séquences complètes situées dans les débuts de l'aventure. La première se déroulait dans le "Bayou", la fameuse zone marécageuse en marge de la ville de la Nouvelle Orléans, qui n'est autre que l'équivalent de la frontière dans Assassin's Creed III (de grands arbres, des espaces gigantesques sans bâtiments, etc.), et la deuxième se déroulait elle en ville, avec moins d'arbres et beaucoup plus de maisons et de passants. Le Bayou fut d'abord l'occasion de constater qu'Aveline partage le même système d'animation que Connor dans AC3 : elle se déplace de manière extrêmement fluide et rapide, d'arbres en arbres, trouvant toujours de bons appuis avec une grâce féline. Classe. On constate également que cet environnement est très vaste et graphiquement très réussi. Malgré un petit brouillard distant, la distance d'affichage est tout à fait correcte. L'IA des ennemis, en revanche, nous a semblée moins affûtée que sur les opus de salon... à moins que le niveau de difficulté ait volontairement été revu à la baisse ? Dans tous les cas, les gardes semblaient avoir un champ de vision assez limité.

En ville, changement de décor total avec des rues, nombreuses et bien plus peuplées que les marécages du Bayou. L'occasion de relever quelques saccades parfois, mais franchement rien de récurrent ni de bien grave. Dans l'un ou l'autre de ces environnements en tout cas (le jeu devrait aussi proposer un détour par le Mexique, mais nous n'en avons rien vu), le système de combat, calqué encore une fois sur celui d'AC3, était nerveux et franchement classe. Il profite en plus de quelques nouveautés bienvenues grâce à l'écran tactile, qui permet de déclencher des chain-kills assez jouissifs, mais aussi de changer d'arme très facilement via des raccourcis. Et bien sûr vous pourrez user de nouvelles armes (sarbacane) et utiliser les arquebuses lâchées par vos adversaires. Là encore, les sensations étaient très bonnes. A noter que l'écran tactile sera utile également en dehors des combats, par exemple pour ouvrir des lettres en pinçant la console des deux côtés avant de déchirer l'enveloppe de gauche à droite. Le pavé tactile arrière servira aussi dans certaines situations, notamment pour pagayer dans le Bayou ou jouer les pick-pockets.

L'assassin aux trois visages

Mais la principale originalité de gameplay d'Assassin's Creed III : Liberation, c'est comme vous le savez peut-être déjà les trois tenues que peut revêtir Aveline (il suffit d'entrer dans l'une des nombreuses boutiques pour passer de l'une à l'autre). En plus de ses habits d'assassin donc, elle peut en effet se déguiser en noble ou en esclave. Dans sa robe de noble, elle ne peut plus faire grimpette, mais peut faire du charme aux gardes et user de son ombrelle spéciale qui envoie des fléchettes empoisonnées. En esclave, elle peut passer incognito et avoir accès aux endroits où travaillent les autres esclaves, mais aussi déclencher des manifestations. Trois mécaniques qui permettent donc de varier les plaisirs en missions, avec différentes façon d'aborder un problème donné. C'est aussi un bon moyen de gérer sa notoriété, puisque chaque costume a sa propre jauge.

En parlant des missions, ces dernières semblaient assez "découpées" pour pouvoir permettre des sessions de jeu relativement courtes - et donc adaptées au jeu nomade. La variété devrait pour autant être de mise comme dans tout bon Assassin's Creed, avec par exemple quelques séquences spéciales comme cette traditionnelle scène d'action, lancé à toute vitesse dans les rues de la Nouvelle Orléans sur une carriole tirée par quelques chevaux. Il faudra également partir à la conquête des quartiers en reprenant des boutiques, tandis qu'un mini-jeu global (l'équivalent de la guilde des assassins) proposera de jouer aux contrebandiers dans des menus pour faire de l'argent (ça n'a pas l'air fou fou, mais on n'y a pas passé des heures non plus).

Bref, ce premier contact en profondeur s'est avéré plutôt positif, même si l'on est évidemment impatient de réellement entrer dans l'histoire de cet épisode à part pour pleinement se rassurer. On sait déjà qu'Aveline rencontrera Connor, mais l'apport d'Assassin's Creed III : Liberation à la méta-histoire reste évidemment un point important pour les fans. En tout cas le jeu semble déjà tenir sa principale promesse, à savoir proposer sur une portable tous les éléments de gameplay qui font d'un Assassin's Creed un vrai Assassin's Creed... et c'est déjà une bonne nouvelle !