Si on devait résumer l'idée principale sur laquelle repose le multi de Call of Duty, ce serait la flexibilité et la personnalisation accrues accordées aux joueurs. Qu'il s'agisse de la manière de créer ses classes, ou de profiter des "streaks", tout cela a été entièrement revu.

Le gros dépoussiérage

S'il s'agira toujours d'un jeu qui fait la part belle à la réussite personnelle plutôt qu'au véritable travail d'équipe, dans lequel il vaudra mieux savoir viser, et qui reste plus nerveux que jamais, Black Ops II révise deux éléments centraux : le système de construction de classes personnalisées, et le principe des "streaks". Pour le premier, le Pick10, c'est son petit nom, alloue dix points aux joueurs pour créer leurs classes. Chaque arme, arme secondaire, perk, grenade, et avantages divers prend un point. Par exemple, votre arme principale, avec deux attachements, une arme secondaire avec son attachement, une grenade, trois perks, et un accessoire tactique, et hop, vous avez 10, vous ne pouvez plus rien ajouter. En plus de ces éléments, il est aussi possible d'allouer des points pour acheter des "Wildcards", des jokers en quelque sorte, pour contourner un peu les règles habituelles. Par exemple, jouer avec deux armes principales, ou deux perks d'un même groupe, obtenir un troisième attachement pour son arme principale ou remplacer le slot tactique par une grenade offensive de plus... en gros, le joueur peut plus profondément faire sa propre popote, et constituer une classe qui lui ressemble.

Des streaks à point

Pour le second, les Streaks, finis les "Kill Streaks" ou même les "Support Streaks" de MW3. Désormais, les trois niveaux de streaks ne dépendent plus simplement d'un type d'action, mais d'un total de points que chaque action contribue à faire grossir. Qu'il s'agisse des frags, bien sûr, mais aussi des assists, des captures de drapeau, des actions particulièrement héroïques, etc. Du coup, les amateurs de jeu par équipe qui préfèrent s'inscrire dans un rôle de soutien peuvent espérer pouvoir utiliser leurs streaks. Par ailleurs, l'équipe en a profité pour introduire des médailles en plus des points ramassés en partie et qui contribuent à débloquer les streaks, lesquelles récompensent tout simplement les belles actions.

Gadgets à gogo

Comme pour la création de Classes, le choix des streaks est désormais plus libre ; on en prend trois, n'importe lesquels, et leur puissance détermine simplement le nombre de points qu'il faut avoir accumulé pour pouvoir les jouer. Parmi les nouveaux, citons aussi de petites friandises comme la Tour à Micro-Ondes, que vous avez pu voir dans le trailer et déstabilise sérieusement, manette en main, quand on se retrouve dans sa zone d'effet, ou encore l'A.G.R., un mini-tank dévastateur dont les joueurs pourront, cette fois, choisir de prendre le contrôle plutôt que d'y être obligés. Ainsi, l'IA peut s'en charger pour vous si vous souhaitez continuer de fragger en paix sans risquer de vous faire surprendre pendant que vous manipulez votre joujou. En gros, plus de choix a été introduit à de nombreux niveaux. Le missile HellStorm, par exemple, un streak puissant qui rappelle ses équivalents dans les précédents CoD, peut être utilisé normalement ou au choix du joueur éclaté en vol pour retomber en une pluie de plus petites têtes explosives, pour toucher une aire d'effet plus importante, mais moins puissamment.

Ce n'est évidemment pas tout, le thème d'anticipation de Black Ops II ayant permis aux développeurs de se lâcher un peu. Il y a les drones d'escorte, par exemple, ou encore le Bouclier d'Assaut, qu'on peut planter pour créer des couvertures mobiles. Le Target Finder, un attachement d'arme principale, dessine un losange autour des cibles ennemies, à la manière d'un HUD d'Avion Chasseur. La Shock charge, particulièrement rigolote, est une arme tactique qui se plante dans le sol comme un couteau, et fait détonner une charge électrique de proximité, gelant une fraction de seconde un adversaire surpris. De quoi se donner l'avantage ou couvrir ses arrières.

Allons draguer les pros

L'autre grand chantier auquel se sont attaqués les développeurs pour le multi de Black Ops II, c'est l'e-Sport. Très conscients de la valeur de cette communauté dynamique et sans cesse grandissante, ils ont décidé d'améliorer grandement certains aspects primordiaux du jeu pour favoriser la compétition. D'abord, pour la première fois, CoD introduit la notion de ligues dans son match making. A la manière de StarCraft, il ne sera donc plus question de se retrouver dans des parties entre des joueurs dont on n'a pas le niveau. Associées à des compétitions par niveau, les ligues sont un ajout qui ravira les pros qui ont besoin d'adversaires à leur mesure comme les amateurs lassés de se faire dérouiller trop facilement. L'autre énorme ajout de ce nouveau titre, c'est ce qu'ils appellent le Codcasting (combinaison de podcasting et CoD). C'est une nouvelle classe de spectateur qui devient, en réalité un producteur de shows et commentateur grâce à une ribambelle de nouveaux outils. Il peut ainsi commenter les parties, bien sûr, mais aussi changer pour les autres spectateurs ce qu'on voit à l'écran, avec du Picture-in-Picture pour rappeler qui est dans la partie sans lâcher dans un coin de l'écran la caméra suivant l'un des joueurs, une vue aérienne de la carte avec les joueurs se déplaçant dessus, choisir quels éléments du hud d'un joueur sont affichés ou non, ou encore switcher entre le son de son commentaire, et celui des micros des joueurs pour écouter ce qu'ils se disent au coeur de l'action. Le Codcasting a clairement été conçu pour permettre la diffusion de matchs clairs, et même leur stream en live, une fonctionnalité encore en cours de développement mais qu'Activision s'est fait une joie de nous montrer pour la première fois à Cologne.

Encore quelques nouveautés pour la route

Ca fait déjà pas mal de changements et d'apports pour ce nouveau multi, mais bien entendu, quand on s'appelle Call of Duty, on ne saurait s'arrêter là. Côté modes de jeu, nous avons pu expérimenter deux nouvelles additions : le Hardpoint, sur lequel on passera rapidement (c'est une sorte de King of the Hill classique), et le Multi-Team. Ce dernier est autrement plus intéressant, puisqu'il s'agit de pouvoir jouer d'autres modes par équipes (y compris de le hardpoint), avec plus de deux équipes. Pour un maximum de 18 joueurs dans une partie, on peut ainsi monter jusqu'à 6 équipes de trois joueurs. Et cela change considérablement la dynamique d'un Team Deathmatch, par exemple. On nous promet également le retour des Challenges, les Core & Party Game Modes (une évolution des matchs à paris de Black Ops, prévus pour un fun maximum entre amis), de l'entraînement, des matchs personnalisés, du mode theatre, ainsi qu'un éditeur d'emblèmes, et diverses autres friandises, histoire d'occuper un max - comme si les 55 niveaux d'expérience et 10 niveaux de prestige n'étaient pas suffisants. Signalons d'ailleurs qu'en termes de progression, les choses ont été aussi simplifiées (exit les Cod Points), avec un jeton de déblocage par niveau franchi, un contenu organisé en ranks, et... plus de contenu à débloquer que de niveaux à gagner. De quoi s'occuper, donc.

Call of Duty en multi reste Call of Duty en multi, mais Treyarch ne se repose visiblement pas sur ses lauriers. Si du point de vue technique, Black Ops II ne progresse pas beaucoup (mieux vaut conserver 60 images/seconde et introduire des IA de robots, sans doute), le coeur du jeu reste aussi efficace, semble-t-il, que jamais, tout en révisant sérieusement certaines de ses bases non pas pour les éliminer, mais pour les recentrer sur l'offre de nouveaux choix aux joueurs. En un mot comme en cent, ces premières heures de jeu sont enthousiasmantes - pour les fans de la licence et du gameplay CoD.